lundi 6 octobre - "chauffe marcel !"
Vendredi après-midi, un courriel du « Parvis », l’espace culturel où nous avons nos habitudes de chalandage, m’informe que le disque que j’avais commandé il y a deux semaines est à ma disposition : « Quatuor de saxophonistes inédits, Nouvel Archipel ».
Ce disque est édité par Codaex France. La musique est de Sylvain Kassap. Les quatre saxophonistes (soprano, alto, ténor, baryton) ont invité Sylvain Kassap, clarinettes, sur huit morceaux (sur douze) et Marcel Azzola, accordéon, Lina Bossatti, piano, et Hélène Labarrière, contrebasse, sur les titres 3, 6 et 9, soit respectivement « La valse des petits objets », « Tangazz » et « Mademoiselle Pogany ».
J’avais en effet commandé ce disque après avoir écouté « Miroirs » du même quatuor de saxophones inédits avec Marcel Azzola. J’avais découvert cet album un peu par hasard en tête de gondole des disques de jazz. L’idée de « Miroirs », disons le concept pour avoir l'air moderne, est de donner des versions en miroir de plusieurs morceaux : version quatuor et Azzola / version quatuor seul. Plus quelques morceaux interprétés seulement par le quatuor et Azzola. Ce disque est de 2008. Je l’avais bien apprécié, c’est pourquoi j’avais commandé « Nouvel Archipel », enregistré et diffusé en 2007.
J’avais fait, le 18 septembre, une chronique de première écoute de "Miroirs". Depuis, je l’ai écouté à nouveau. Mon intérêt ne s’est pas émoussé, ni mon plaisir. Je dois même dire que des titres comme « Indifférence », « Swing Valse », « Vesoul », entre autres, m’apparaissent de plus en plus comme de vraies réussites. Je ne saurais dire précisément pourquoi, mais je trouve que les arrangements et les interprétations sont marqués au sceau d’une grande intelligence. Quelque chose de très intellectuel et de très sensible à la fois. Je pense ici à la lumineuse distinction de Barthes analysant les dimensions du plaisir esthétique : le studium et le punctum. Intérêt intellectuel d’une part, émotion affective d’autre part. Distincts et indissolublement liés.
Parmi les différents titres de ce disque, l’un d’entre eux a fini par m’obséder, « Valse des petits objets » de Sylvain Kassap. Un objet ciselé tant dans la composition que dans l’interprétation. Or, merveilleuse découverte, ce même titre figure sur « Nouvel Archipel ». Du coup, c’était inévitable, j’écoute en boucle cette valse dans ses deux versions, en intercalant « Indifférence » ; c’était tout aussi inévitable.
Mais cette écoute, curieusement, m’a fait découvrir Marcel Azzola d’une oreille nouvelle. Bien sûr, je l’avais maintes fois écouté et toujours apprécié, mais pas de cette manière. Maintenant, je trouve son toucher exceptionnel et, j’y reviens, je découvre une sorte d’intelligence, de sens de la construction, qui ne m’avait pas frappé jusqu’ici à ce point. Je me représente un artisan qui, de chaque morceau, fait une pièce originale, sans recherche d’effet tapageur, tout en nuances. Si j’osais, je dirais que l’on sent l’accordéon d’un homme d’âge avancé, qui joue ce qu’il estime devoir jouer, sans rien de racoleur ; il n’a plus rien à prouver, il en est arrivé au stade méditatif. Et c’est comme une vision neuve des œuvres qu’il interprète, une vision mûrement réfléchie qu’il nous propose. L’écoute en particulier de la « Valse des petits objets » a fonctionné pour moi comme un déclencheur ou un catalyseur.
Du coup, évidemment, j’ai eu envie de retrouver Marcel Azzola sur d’autres disques. Je n’avais pas conscience de mes richesses. Mais c’est parti, je suis en train de réduire cette inattention :
- présence sur différents morceaux de « Valverde », de « La Forcelle » et des « P’tites chansons de Marc Perrone ». Je l’avais totalement oublié !
- « Vignola Réunion Trio » avec Galliano et Salis.
- « Musique à la mode » avec Lina Bossatti. Je me rappelais « Rhapsody in Blue ».
- « Trois temps pour bien faire » avec Caratini et Fosset. Je me rappelais « Double scotch » et « Canal Saint Martin ».
- « Waltz Club » de Didier Lockwood. Je me rappelais le disque, mais pas les titres.
En fait, je savais que Marcel Azzola était un accordéoniste exceptionnel. Studium. Je viens de sentir qu’il fait partie pour moi des accordéonistes d’exception. Punctum. Ce saut qualitatif, je viens d’en faire l’expérience, de l’éprouver. Aucun raisonnement, aucun argument, aucun discours n’aurait pu me le faire franchir. Il y a de quoi marquer ce jour d’une pierre blanche.
Ce disque est édité par Codaex France. La musique est de Sylvain Kassap. Les quatre saxophonistes (soprano, alto, ténor, baryton) ont invité Sylvain Kassap, clarinettes, sur huit morceaux (sur douze) et Marcel Azzola, accordéon, Lina Bossatti, piano, et Hélène Labarrière, contrebasse, sur les titres 3, 6 et 9, soit respectivement « La valse des petits objets », « Tangazz » et « Mademoiselle Pogany ».
J’avais en effet commandé ce disque après avoir écouté « Miroirs » du même quatuor de saxophones inédits avec Marcel Azzola. J’avais découvert cet album un peu par hasard en tête de gondole des disques de jazz. L’idée de « Miroirs », disons le concept pour avoir l'air moderne, est de donner des versions en miroir de plusieurs morceaux : version quatuor et Azzola / version quatuor seul. Plus quelques morceaux interprétés seulement par le quatuor et Azzola. Ce disque est de 2008. Je l’avais bien apprécié, c’est pourquoi j’avais commandé « Nouvel Archipel », enregistré et diffusé en 2007.
J’avais fait, le 18 septembre, une chronique de première écoute de "Miroirs". Depuis, je l’ai écouté à nouveau. Mon intérêt ne s’est pas émoussé, ni mon plaisir. Je dois même dire que des titres comme « Indifférence », « Swing Valse », « Vesoul », entre autres, m’apparaissent de plus en plus comme de vraies réussites. Je ne saurais dire précisément pourquoi, mais je trouve que les arrangements et les interprétations sont marqués au sceau d’une grande intelligence. Quelque chose de très intellectuel et de très sensible à la fois. Je pense ici à la lumineuse distinction de Barthes analysant les dimensions du plaisir esthétique : le studium et le punctum. Intérêt intellectuel d’une part, émotion affective d’autre part. Distincts et indissolublement liés.
Parmi les différents titres de ce disque, l’un d’entre eux a fini par m’obséder, « Valse des petits objets » de Sylvain Kassap. Un objet ciselé tant dans la composition que dans l’interprétation. Or, merveilleuse découverte, ce même titre figure sur « Nouvel Archipel ». Du coup, c’était inévitable, j’écoute en boucle cette valse dans ses deux versions, en intercalant « Indifférence » ; c’était tout aussi inévitable.
Mais cette écoute, curieusement, m’a fait découvrir Marcel Azzola d’une oreille nouvelle. Bien sûr, je l’avais maintes fois écouté et toujours apprécié, mais pas de cette manière. Maintenant, je trouve son toucher exceptionnel et, j’y reviens, je découvre une sorte d’intelligence, de sens de la construction, qui ne m’avait pas frappé jusqu’ici à ce point. Je me représente un artisan qui, de chaque morceau, fait une pièce originale, sans recherche d’effet tapageur, tout en nuances. Si j’osais, je dirais que l’on sent l’accordéon d’un homme d’âge avancé, qui joue ce qu’il estime devoir jouer, sans rien de racoleur ; il n’a plus rien à prouver, il en est arrivé au stade méditatif. Et c’est comme une vision neuve des œuvres qu’il interprète, une vision mûrement réfléchie qu’il nous propose. L’écoute en particulier de la « Valse des petits objets » a fonctionné pour moi comme un déclencheur ou un catalyseur.
Du coup, évidemment, j’ai eu envie de retrouver Marcel Azzola sur d’autres disques. Je n’avais pas conscience de mes richesses. Mais c’est parti, je suis en train de réduire cette inattention :
- présence sur différents morceaux de « Valverde », de « La Forcelle » et des « P’tites chansons de Marc Perrone ». Je l’avais totalement oublié !
- « Vignola Réunion Trio » avec Galliano et Salis.
- « Musique à la mode » avec Lina Bossatti. Je me rappelais « Rhapsody in Blue ».
- « Trois temps pour bien faire » avec Caratini et Fosset. Je me rappelais « Double scotch » et « Canal Saint Martin ».
- « Waltz Club » de Didier Lockwood. Je me rappelais le disque, mais pas les titres.
En fait, je savais que Marcel Azzola était un accordéoniste exceptionnel. Studium. Je viens de sentir qu’il fait partie pour moi des accordéonistes d’exception. Punctum. Ce saut qualitatif, je viens d’en faire l’expérience, de l’éprouver. Aucun raisonnement, aucun argument, aucun discours n’aurait pu me le faire franchir. Il y a de quoi marquer ce jour d’une pierre blanche.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil