mercredi 19 octobre 2011

jeudi 20 octobre - à propos du bach et du nino rota de richard galliano

Après avoir exploré dans un premier temps le disque consacré par Richard Galliano et son quintet à Nino Rota, j'ai entrepris de l'écouter en alternance avec celui qu'il a consacré à Bach. Je ne reviens pas sur mes observations d'hier et en particulier sur l'impression d'évidence associée à ces écoutes. Comme si l'on allait dans l'un et l'autre cas à l'essentiel dans l'interprétation d'oeuvres qui font partie de notre patrimoine musical. Malgré mon absence de culture en ce domaine, je reconnais en effet plusieurs des pièces de Bach, de même, ce qui est moins surprenant, que je suis capable de fredonner quasiment tous les airs du Nino Rota. Parenthèse : les thèmes du Parrain, notamment "Love Theme" ou de la Strada, en particulier "Il Circo Giraffa" ou "Solitudine di Gelsomina", c'est la perfection pure. Bref, il faudra que j'essaie d'analyser cette impression d'évidence, mais pour l'instant disons qu'elle correspond au sentiment que "ça" ne pouvait pas être autrement.

Mais en attendant d'approfondir cette impression, je note une analogie entre les deux disques, analogie qui n'est sans doute pas anodine même si le sens m'échappe encore. Les deux disques en effet s'ouvrent avec un morceau sinon insolite du moins un peu surprenant. Pour le disque de Bach, il s'agit d'un morceau : "Badinerie", interprété à l'accordina. Pour celui de Nino Rota, il s'agit de "Waltz" tiré de Godfather, interprété au trombone par Richard Galliano lui-même, solo. Même si l'on sait qu'il a eu une formation approfondie pour jouer de cet instrument, même si le trombone "colle" bien avec le monde de Nino Rota, on conviendra que cette entrée en matière a de quoi surprendre. Dans les deux cas, je me dis que c'est peut-être une manière pour Richard Galliano de nous suggèrer qu'il va nous surprendre, qu'il va nous proposer quelque chose de nouveau ou en tout cas d'un peu "décalé" par rapport à ce que l'on pourrait attendre.

Autre observation : le disque de Bach se termine par une composition originale de Richard Galliano, qui est son "Aria". Le disque de Nino Rota se termine aussi par une composition originale :" Nino". Ce n'est certainement pas par hasard. A mon sens, c'est une manière de nous dire qu'après des années de rumination ou de distillation ou de décantation, comme l'on voudra, il nous donne à écouter "son" Bach ou "son" Nino Rota. Façon de dire, non pas voici comment je les ai assimilés, mais voici comment je me les suis appropriés. Un travail d'assimilation, beaucoup de bons instrumentistes en sont capables ; un travail d'appropriation, c'est tout autre chose et c'est rare. L'un donne des reproductions, l'autre des créations. Par exemple, l'"Aria" ou "Nino", qui sont en quelque sorte les signatures de l'un et l'autre disque.   

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