jeudi 20 octobre - à propos du nino rota de richard galliano
Après Bach, voici donc Nino Rota, édité par Deutsche Grammophon. Comme si Richard Galliano se payait le luxe, à l'aube de la soixantaine, de se lancer des défis, se sachant capable de les surmonter : jouer Bach à l'accordéon à sa façon, c'est-à-dire avec son Victoria et pas avec un orgue portatif ; introduire Nino Rota, façon jazz, dans un catalogue de prestige voué aux oeuvres classiques.
D'abord, une évidence : ce disque s'écoute d'un seul trait. C'est un pur plaisir. On y retrouve la maitrise mélodique de Richard Galliano et l'on se dit qu'il n'y a que lui pour donner une telle interprétation de Nino Rota et pour savoir s'entourer de tels instrumentistes. Tous plus que sobres, tous d'un clacissisme sans concessions, s'il est vrai que le clacissisme, c'est produire le maximum d'effets avec le minimum de moyens. On a l'impression que ce disque est le produit d'une longue distillation, l'expression de l'essence même de la musique de Nino Rota. On écoute et ça coule dee source. Et le choix de la programmation des morceaux n'est pas étranger à ce sentiment : ils se suivent comme les moments d'un film de Fellini. En tout cas ils l'évoquent.
Et puis, il y a aussi un livret de présentation, signé Vincent Bessières. Un livret de 4 pages (en français, en anglais et en allemand), documenté, simple et intelligent. J'en retiens ici quelques idées auxquelles j'adhère sans réserve :
- en premier lieu, cettev idée que Nino Rota et Richard Galliano, outre leur patronyme d'origine italienne, ont en commun la capacité de savoir emprunter aux formes populaires ce qu'elles ont d'universel et de savoir composer de belles mélodies. L'un et l'autre ont ainsi composé des morceaux, disons des airs, qui sont dans toutes les mémoires et qu'en tout cas on peut fredonner tout de suite en écoutant les premières notes. L'un et l'autre ont su se nourrir de traditions et les dépasser en se confrontant à d'autres musiques : Nino Rota aux Etats-Unis ; Richard Galliano avec le new musette, puis New York, l'Amérique du Sud et je ne sais combien de rencontres...
- ensuite, un respect immédiatement perceptible pour les thèmes de Nino Rota. Respect venu de loin, des premières émotions éprouvées en découvrant sa musique ; respect alimenté par la permanence de ces émotions tout au long de la vie deRichard Galliano. C'est en ce sens que je parlais plus haut d'un travail de distillation. Note à note. On pourrait sans doute dire la même chose quant au disque consacré à Bach, disque censé donner un sang (un sens ?) nouveau à cette musique. Travail de maturation, travail de maturité. Prise de risque.
- à propos de ce respect pour la musique de Nino Rota, je retiens cette idée de Richard Galliano, rapportée par Vincent Bessières, à savoir que l'on ne peut tout pardonner au nom de l'improvisation. Une exigence que, me semble-t-il, certains jazzmen ont tendance à oublier parfois. Bref, respect et épure sont deux mots qui qualifient assez bien cet album. Et, j'y reviens, deux mots qui pourraient s'appliquer aussi au disque de Bach.
Enfin, le plaisir très vif que je prends à écouter ce "Nino Rota" me parait tenir aussi et peut-être essentiellement au climat que les musiciens ont construit. Un climat difficile à décrire qui est un mélange indissociable de gaieté et de tristesse, de sourire et de désespoir, en tout cas un mixte de sentiments contradictoires et qu'il faut bien cependant faire tenir ensemble. Quelque chose comme : " La vie, c'est pas drôle, mais faut faire avec, alors autant sourire de tout ". Un stoïcisme sentimental et rigolard. Plutôt joyeux, pour autant que ce terme ne soit pas contradictoire avec l'attitude stoïcienne. Si j'osais, je dirais que la musique de Nino Rota et l'interprétation du quintet me font penser à cette phrase admirable de Bobby Lapointe :" Mon coeur pleure, mais ma bouche rit !". Du pur stoïcisme !
D'abord, une évidence : ce disque s'écoute d'un seul trait. C'est un pur plaisir. On y retrouve la maitrise mélodique de Richard Galliano et l'on se dit qu'il n'y a que lui pour donner une telle interprétation de Nino Rota et pour savoir s'entourer de tels instrumentistes. Tous plus que sobres, tous d'un clacissisme sans concessions, s'il est vrai que le clacissisme, c'est produire le maximum d'effets avec le minimum de moyens. On a l'impression que ce disque est le produit d'une longue distillation, l'expression de l'essence même de la musique de Nino Rota. On écoute et ça coule dee source. Et le choix de la programmation des morceaux n'est pas étranger à ce sentiment : ils se suivent comme les moments d'un film de Fellini. En tout cas ils l'évoquent.
Et puis, il y a aussi un livret de présentation, signé Vincent Bessières. Un livret de 4 pages (en français, en anglais et en allemand), documenté, simple et intelligent. J'en retiens ici quelques idées auxquelles j'adhère sans réserve :
- en premier lieu, cettev idée que Nino Rota et Richard Galliano, outre leur patronyme d'origine italienne, ont en commun la capacité de savoir emprunter aux formes populaires ce qu'elles ont d'universel et de savoir composer de belles mélodies. L'un et l'autre ont ainsi composé des morceaux, disons des airs, qui sont dans toutes les mémoires et qu'en tout cas on peut fredonner tout de suite en écoutant les premières notes. L'un et l'autre ont su se nourrir de traditions et les dépasser en se confrontant à d'autres musiques : Nino Rota aux Etats-Unis ; Richard Galliano avec le new musette, puis New York, l'Amérique du Sud et je ne sais combien de rencontres...
- ensuite, un respect immédiatement perceptible pour les thèmes de Nino Rota. Respect venu de loin, des premières émotions éprouvées en découvrant sa musique ; respect alimenté par la permanence de ces émotions tout au long de la vie deRichard Galliano. C'est en ce sens que je parlais plus haut d'un travail de distillation. Note à note. On pourrait sans doute dire la même chose quant au disque consacré à Bach, disque censé donner un sang (un sens ?) nouveau à cette musique. Travail de maturation, travail de maturité. Prise de risque.
- à propos de ce respect pour la musique de Nino Rota, je retiens cette idée de Richard Galliano, rapportée par Vincent Bessières, à savoir que l'on ne peut tout pardonner au nom de l'improvisation. Une exigence que, me semble-t-il, certains jazzmen ont tendance à oublier parfois. Bref, respect et épure sont deux mots qui qualifient assez bien cet album. Et, j'y reviens, deux mots qui pourraient s'appliquer aussi au disque de Bach.
Enfin, le plaisir très vif que je prends à écouter ce "Nino Rota" me parait tenir aussi et peut-être essentiellement au climat que les musiciens ont construit. Un climat difficile à décrire qui est un mélange indissociable de gaieté et de tristesse, de sourire et de désespoir, en tout cas un mixte de sentiments contradictoires et qu'il faut bien cependant faire tenir ensemble. Quelque chose comme : " La vie, c'est pas drôle, mais faut faire avec, alors autant sourire de tout ". Un stoïcisme sentimental et rigolard. Plutôt joyeux, pour autant que ce terme ne soit pas contradictoire avec l'attitude stoïcienne. Si j'osais, je dirais que la musique de Nino Rota et l'interprétation du quintet me font penser à cette phrase admirable de Bobby Lapointe :" Mon coeur pleure, mais ma bouche rit !". Du pur stoïcisme !
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