lundi 17 octobre - de la linea del sur à hradcany
Octobre, c'est le mois du festival "Jazz sur son 31". 31, c'est le numéro de la Haute-Garonne, donc de la région toulousaine. Un festival chic, en tout cas de haute tenue, comme le suggère le jeu de mots du titre.
Mardi 11, Muret (25 kms au sud de Toulouse), Théâtre municipal, 21 heures. Concert "La Linea del Sur". Renaud Garcia-Fons, contrebasse, Kiko Ruiz, guitare, Pascal Rollando, percussions, David Venitucci, accordéon.
Vendredi 14, Berat (2500 habitants ; 45 kms au sud de Toulouse), salle polyvalente, 21 heures. Concert "Hradcany". Serge Adam, trompette, Philippe Botta, saxophones, ney, David Venitucci, accordéon.
Point commun entre ces deux concerts : David Venitucci et son Fisart. Autre point commun : un plaisir à la mesure de nos attentes, ce qui n'est pas rien.
Mais, reprenons le récit de ces deux concerts de manière un peu plus détaillée. Françoise ayant exploré la programmation du festival, nous avions retenu depuis longtemps deux places pour "La Linea del Sur". Plaisir d'y retrouver Jean-Marc, de parler accordéon encore et encore - les concerts passés, les concerts à venir -, plaisir d'écouter en concert pour la cinquième fois le quartet, d'écouter tout particulièrement David Venitucci et, après le concert, d'échanger quelques mots amicaux sur le moment qui vient d'avoir lieu, sur ses projets, sur ses cds... Est-ce une observation objective ou un simple effet de ma subjectivité, je trouve le quartet de plus en plus impressionnant quant à son organisation. Je ne parlerais pas de mécanique, ni de rouages, même si l'on pense à quelque dispositif sophistiqué comme un mouvement d'horlogerie, car ce terme ne rendrait pas compte de tout ce qu'il y a de vivant dans cette formation, qui se manifeste dans les échanges de regards entre les quatre instrumentistes et dans une certaine fluidité rigoureuse. De même, observation objective ou impression subjective, je trouve que David Venitucci a de concert en concert une présence de plus en plus forte. Il est vrai qu'au cinquième concert, je sens bien que ma perception et mon attention sont nourries par les concerts antérieurs. Mon attente se fonde de plus en plus sur une sorte d'expérience accumulée et je sens bien que je perçois de mieux en mieux la complexité de son jeu.
La salle est vaste et confortable. La scène est large et le quartet peut s'y déployer en occupant tout l'espace. On reconnait "La Linea del Sur", "Gare Saint Charles", "Valseria", "El Agua de la Vida", "Agua dulce", "Veré". Que dire ? La chaleur des rappels suffit à dire le plaisir des gens, de même que les discussions de petits groupes à la sortie. On attend déjà la date du sixième concert...
Quelques mots échangés avec David. On quitte Muret vers 23h15. Peu après minuit, il nous envoie un courriel pour nous informer qu'il joue ce vendredi, à 21 heures, à Bérat (45 kms au sud de Toulouse), en trio Hradcany. Surprise ! Cette information nous avait totalement échappé. On doit rentrer à Pau, mais on n'hésite pas une minute : on fera l'aller-retour.
Mercredi donc, retour à Pau : on écoute "10 Hradcany Praha 1", dernier opus du trio. Histoire de se faire l'oreille. Jeudi, on déjeune sur la terrasse. La permanence du beau temps finirait presque par devenir angoissante. Le manque d'eau est évident : au moindre coup de vent les feuilles tombent comme une pluie sèche. Puis, visite à mes parents à Nay.
Vendredi, milieu d'après-midi, en route vers Bérat. Mais d'abord, détour par le Parvis où, peut-être, sera arrivé le "Nino Rota" de Galliano. Pas encore. Par contre, la réédition par les éditions Milan de "El Sueno de Una Noche de Verano", édité en 1986, musique de Piazzolla, deux bandonéons solistes, dont Galliano, ce cd est arrivé. On l'écoutera plus tard. Priorité à l'écoute de Hradcany. On grignote un peu au rstaurant de l'aire du Comminges. Face aux Pyrénées bleues estompées par la brume de chaleur.
Le concert a lieu à 21 heures à la salle polyvalente. On est très en avance. On fait un bonjour rapide à David. Un bistrot est ouvert. On commande deux portos. On regarde un match de hand-ball à la télévision. Au moment de prendre nos billets, on nous remet deux invitations. On est très touché par cette attention. Merci David !
La salle polyvalente est vaste et impersonnelle. Mais une toile noire a été tendue comme un paravent, qui délimite un tiers de l'espace. Des tables de cinq à six personnes ont été dressées, éclairées par des bougies. La scène est petite, mais suffisante pour le trio. Curieusement, cette salle, qui aurait pu être sans attraits, prend forme d'une sorte de cabaret, dont l'acoustique se révèle excellente. Quelque chose de magique.
Et justement, à propos de magie, la musique du trio est magique. Des thèmes venus de l'est, de la Turquie en particulier, mais aussi de la Méditerranée - Corse, Italie - et des improvisations pleines de créativité. On reconnait "Bucarest", "Chjusella" "Il Semaforo", "Azja"... Je suis fasciné par le jeu de David Venitucci. J'ai hâte d'avoir une autre occasion d'écouter Hradcany, d'autant plus que si j'en juge par les trois opus qu'il a publiés le trio est en constante évolution. La continuité dans le changement et réciproquement. Evidemment, c'est encore un autre plaisir, à la fin du concert, de discuter quelques minutes avec David et de faire signer leur denier cd par Serge Adam et Philippe Botta. Il y a certes d'autres formations qui s'inspirent des rythmes et des thèmes venus de l'Europe de l'Est ou de la Méditerranée, mais Hradcany a quelque chose de spécifique, qui tient, me semble-t-il, au fait que ces influences sont comme assimilées par le trio et traduites en un langage très contemporain. Je parlerais volontiers en l'occurrence d'un travail d'appropriation. C'est comme si le trio s'était approprié une sorte de bien musical commun pour en faire une musique originale. D'autant plus que l'improvisation y tient une place majeure.
Dans la nuit noire, vers 23h15 - 23h30, trois-quarts d'heure de retour vers Toulouse, guidé par Tom-Tom sur des routes étroites jusqu'à l'autoroute à hauteur de Muret. On écoute le songe d'une nuit d'été. Un peu moins de quarante minutes. Quand on retrouve "les petits", on a encore des étoiles sonores plein la tête...
Voilà ! Je m'en tiens à ces quelques traces pour aujourd'hui. Dès demain, j'essaierai de faire une sélection de quelques photonotes de David Venitucci, à l'occasion d'une part du concert de "La Linea del Sur", d'autre part de celui de "Hradcany".
Mardi 11, Muret (25 kms au sud de Toulouse), Théâtre municipal, 21 heures. Concert "La Linea del Sur". Renaud Garcia-Fons, contrebasse, Kiko Ruiz, guitare, Pascal Rollando, percussions, David Venitucci, accordéon.
Vendredi 14, Berat (2500 habitants ; 45 kms au sud de Toulouse), salle polyvalente, 21 heures. Concert "Hradcany". Serge Adam, trompette, Philippe Botta, saxophones, ney, David Venitucci, accordéon.
Point commun entre ces deux concerts : David Venitucci et son Fisart. Autre point commun : un plaisir à la mesure de nos attentes, ce qui n'est pas rien.
Mais, reprenons le récit de ces deux concerts de manière un peu plus détaillée. Françoise ayant exploré la programmation du festival, nous avions retenu depuis longtemps deux places pour "La Linea del Sur". Plaisir d'y retrouver Jean-Marc, de parler accordéon encore et encore - les concerts passés, les concerts à venir -, plaisir d'écouter en concert pour la cinquième fois le quartet, d'écouter tout particulièrement David Venitucci et, après le concert, d'échanger quelques mots amicaux sur le moment qui vient d'avoir lieu, sur ses projets, sur ses cds... Est-ce une observation objective ou un simple effet de ma subjectivité, je trouve le quartet de plus en plus impressionnant quant à son organisation. Je ne parlerais pas de mécanique, ni de rouages, même si l'on pense à quelque dispositif sophistiqué comme un mouvement d'horlogerie, car ce terme ne rendrait pas compte de tout ce qu'il y a de vivant dans cette formation, qui se manifeste dans les échanges de regards entre les quatre instrumentistes et dans une certaine fluidité rigoureuse. De même, observation objective ou impression subjective, je trouve que David Venitucci a de concert en concert une présence de plus en plus forte. Il est vrai qu'au cinquième concert, je sens bien que ma perception et mon attention sont nourries par les concerts antérieurs. Mon attente se fonde de plus en plus sur une sorte d'expérience accumulée et je sens bien que je perçois de mieux en mieux la complexité de son jeu.
La salle est vaste et confortable. La scène est large et le quartet peut s'y déployer en occupant tout l'espace. On reconnait "La Linea del Sur", "Gare Saint Charles", "Valseria", "El Agua de la Vida", "Agua dulce", "Veré". Que dire ? La chaleur des rappels suffit à dire le plaisir des gens, de même que les discussions de petits groupes à la sortie. On attend déjà la date du sixième concert...
Quelques mots échangés avec David. On quitte Muret vers 23h15. Peu après minuit, il nous envoie un courriel pour nous informer qu'il joue ce vendredi, à 21 heures, à Bérat (45 kms au sud de Toulouse), en trio Hradcany. Surprise ! Cette information nous avait totalement échappé. On doit rentrer à Pau, mais on n'hésite pas une minute : on fera l'aller-retour.
Mercredi donc, retour à Pau : on écoute "10 Hradcany Praha 1", dernier opus du trio. Histoire de se faire l'oreille. Jeudi, on déjeune sur la terrasse. La permanence du beau temps finirait presque par devenir angoissante. Le manque d'eau est évident : au moindre coup de vent les feuilles tombent comme une pluie sèche. Puis, visite à mes parents à Nay.
Vendredi, milieu d'après-midi, en route vers Bérat. Mais d'abord, détour par le Parvis où, peut-être, sera arrivé le "Nino Rota" de Galliano. Pas encore. Par contre, la réédition par les éditions Milan de "El Sueno de Una Noche de Verano", édité en 1986, musique de Piazzolla, deux bandonéons solistes, dont Galliano, ce cd est arrivé. On l'écoutera plus tard. Priorité à l'écoute de Hradcany. On grignote un peu au rstaurant de l'aire du Comminges. Face aux Pyrénées bleues estompées par la brume de chaleur.
Le concert a lieu à 21 heures à la salle polyvalente. On est très en avance. On fait un bonjour rapide à David. Un bistrot est ouvert. On commande deux portos. On regarde un match de hand-ball à la télévision. Au moment de prendre nos billets, on nous remet deux invitations. On est très touché par cette attention. Merci David !
La salle polyvalente est vaste et impersonnelle. Mais une toile noire a été tendue comme un paravent, qui délimite un tiers de l'espace. Des tables de cinq à six personnes ont été dressées, éclairées par des bougies. La scène est petite, mais suffisante pour le trio. Curieusement, cette salle, qui aurait pu être sans attraits, prend forme d'une sorte de cabaret, dont l'acoustique se révèle excellente. Quelque chose de magique.
Et justement, à propos de magie, la musique du trio est magique. Des thèmes venus de l'est, de la Turquie en particulier, mais aussi de la Méditerranée - Corse, Italie - et des improvisations pleines de créativité. On reconnait "Bucarest", "Chjusella" "Il Semaforo", "Azja"... Je suis fasciné par le jeu de David Venitucci. J'ai hâte d'avoir une autre occasion d'écouter Hradcany, d'autant plus que si j'en juge par les trois opus qu'il a publiés le trio est en constante évolution. La continuité dans le changement et réciproquement. Evidemment, c'est encore un autre plaisir, à la fin du concert, de discuter quelques minutes avec David et de faire signer leur denier cd par Serge Adam et Philippe Botta. Il y a certes d'autres formations qui s'inspirent des rythmes et des thèmes venus de l'Europe de l'Est ou de la Méditerranée, mais Hradcany a quelque chose de spécifique, qui tient, me semble-t-il, au fait que ces influences sont comme assimilées par le trio et traduites en un langage très contemporain. Je parlerais volontiers en l'occurrence d'un travail d'appropriation. C'est comme si le trio s'était approprié une sorte de bien musical commun pour en faire une musique originale. D'autant plus que l'improvisation y tient une place majeure.
Dans la nuit noire, vers 23h15 - 23h30, trois-quarts d'heure de retour vers Toulouse, guidé par Tom-Tom sur des routes étroites jusqu'à l'autoroute à hauteur de Muret. On écoute le songe d'une nuit d'été. Un peu moins de quarante minutes. Quand on retrouve "les petits", on a encore des étoiles sonores plein la tête...
Voilà ! Je m'en tiens à ces quelques traces pour aujourd'hui. Dès demain, j'essaierai de faire une sélection de quelques photonotes de David Venitucci, à l'occasion d'une part du concert de "La Linea del Sur", d'autre part de celui de "Hradcany".
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