lundi 30 mai 2011

lundi 30 mai - philippe de ezcurra et le quatuor kairos à arthez de béarn

J'avais téléphoné à la mairie d'Arthez pour savoir où, dans quelle salle, aurait lieu le concert. Une dame m'avait répondu qu'elle n'était pas au courant, mais qu'elle allait se renseigner. Je lui avais dit que c'était un concert de musique classique. Je l'entends se renseigner auprès d'une collègue. Elle revient. Elle me dit en riant :"Il y a bien un concert, mais c'est du tango". " C'est ça ! Du tango classique !". "Ah ! Bon, ça existe ?". "Oui, et si vous aimez la belle musique, vous devriez venir. Vous ne le regretterez pas". "Vous me donnez envie de venir".

A l'heure actuelle, si elle a suivi mon conseil, cette dame-de-la-mairie doit me remercier.

Depuis quelques mois, nous avons eu la chance d'écouter le quatuor Kairos et Philippe de Ezcurra à plusieurs reprises. C'est une chance et un vrai bonheur. Outre le plaisir de les écouter interpréter Piazzolla, il y a en effet le plaisir de suivre leur parcours. Je suis, pour ma part, très touché par leur maîtrise technique de mieux en mieux affirmée et par leur expressivité, disons leur interprétation de plus en plus personnelle de Piazzolla. Par exemple, les trois tangos de "Five Tangos Sensations" - on pense ici au quatuor Kronos - sont pour moi un moment rare d'émotion. Sans parler d'"Adios Nonino" ou des saisons... Mais il faudrait tout citer, tant j'ai trouvé chaque interprétation et l'ensemble du programme d'une rare justesse.

L'image ci-dessous me plait assez, car elle décrit bien la disposition des cinq artistes. Une scène haute, un décor dépouillé, une géomètrie architecturale simple, une lumière qui découpe bien dans l'espace les mouvements des musiciens et qui, si j'ose dire, donne à voir la musique.    


J'aurais pu retenir d'autres photographies de Philippe. Celles-ci me paraissent bien caractéristiques de ses attitudes. Attention / Tension. Chaque pièce exige une concentration sans failles. D'ailleurs, à l'issue du concert, Philippe avoue qu'il s'impose de présenter chaque oeuvre en quelques mots, mais que c'est difficile, car cela nuit à sa concentration. C'est pourquoi j'observe toujours avec la plus grande attention les quelques secondes qu'il se donne avant d'entrer dans chaque interprétation. Je trouve cet instant d'une intensité rare. Le funambule va se lancer dans le vide et sa vie ne tient qu'à un fil.



Ces deux photographies ont été prises vers la fin ndu concert, au moment où Philippe, solo, interprète "Soledad" de Carlos Gardel. Un moment de temps suspendu.


Vraiment, une belle soirée, avec, après le concert, les cinq musiciens qui viennent se mêler au public avec une simplicité non feinte, une gentillesse telle que les enfants, après un instant d'hésitation, n'hésitent pas à les assaillir pour leur demander des autographes. Il faut avoir vu alors leur fierté de pouvoir montrer ceux-ci à leurs parents. L'école de musique d'Arthez a de beaux jours devant elle.

En cet instant, j'ai une pensée pleine d'amitié et de gratitude pour la directrice de cette école.  

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