vendredi 11 août 2017

vendredi 11août - le new meeting quartet à marciac

Je me rappelle avoir écrit un premier article sur cette formation : le New Meeting Quartet, au moment où nous venions de découvrir son premier album "Lusitania".  C'était en novembre 2011. A l'origine, ce quartet est composé de Thierry Ravelli à l'accordéon Victoria, de Xavier Triviaux au piano et comme compositeur, de Jean-Pierre Babarit à la contrebasse et de Jean-Christophe Galliano à la batterie. Je ne saurais dire combien de fois, Françoise et moi, séparément ou ensemble nous avons écouté cet album. On pourrait dire que notre relation en quelque sorte est celle d'amis qui peuvent suivant les circonstances se rencontrer plus ou moins souvent, mais qui à chaque fois se retrouvent comme naturellement, comme s'ils venaient de se quitter. C'est ainsi avec les titres de "Lusitania". On les écoute, on les oublie, on les retrouve comme des évidences. "Lusitania", on l'a compris, c'est une inspiration qui revendique sans doute un ancrage du côté du Portugal et, à terme, du côté des rythmes brésiliens.

Mais, à propos de ce disque, comme de quelques autres pour lesquels on a une affection particulière, je dois dire que plus je l'écoute et moins je trouve les mots pour en parler, pour traduire mes impressions.  Ce qui en fait me parait normal : ce qui en effet est essentiellement musical, c'est justement ce qui échappe au discours et à l'analyse. Curieusement, ce qui m'attache à ce quartet, c'est justement, dès que commence mon écoute, un sentiment d'évidence. Et sans doute le fait que huit morceaux sur dix sont des compositions originales de Xavier Triviaux contribue à ce sentiment de cohérence, d'homogénéité, je dirais volontiers d'évidence qui est attaché pour moi à ce disque. Cette notion d'évidence est pour moi essentielle pour décrire l'expérience de l'écoute musicale. Elle traduit une impression, une sensation, une émotion, comme l'on voudra, en tout cas une expérience vécue immédiate. En aucun cas elle ne résulte d'un raisonnement, d'un enchainement logique ou déductif d'idées. Cette expérience, je l'ai vécue avec Richard Galliano, Daniel Mille, Vincent Peirani et Emile Parisien, Lionel Suarez et d'autres encore comme Renaud Garcia-Fons et David Venitucci. Je les écoute et immédiatement cette écoute déclenche chez moi une impression de plénitude : ça ne se discute pas, ça ne s'argumente pas... C'est ainsi ! Exactement ce que j'ai éprouvé à l'écoute du New Meeting Quartet à Marciac cet après-midi du 8 juillet.

C'est pourquoi lorsque Françoise a vu que le quartet se produisait à Marciac le 8 de ce mois de juillet nous n'avons pas hésité une seconde : deux prestations programmées, d'une part en milieu d'après-midi sous le velum du off, place principale, et d'autre part en fin d'après-midi, sur le bord du lac, à la péniche. Le quartet comprend toujours ses trois piliers : X. Triviaux, Th. Ravelli, J;-C. Galliano. A la basse, Sofian El Mabrouk a remplacé J.-P. Babarit. Deux moments à la hauteur de nos attentes. C'est tout dire !

Bien entendu, je n'ai pas noté sur le moment les titres joués; Avec Françoise, nos rassemblons nos souvenirs... une liste encore incomplète, mais déjà significative. Pour la scène off, "Comptine", "Dissymetric Tango", "Chorino Pra Ele", cher à Richard Galliano, "Sertao", idem, "Que reste-t-il de nos amours ?", "Lusitania", "Tarija"...  Pour  la péniche, "Harlem Manhattan, "Dancer Latino", "Cedar's Blues" et une samba dont le nom m'est inconnu... Voilà pour ce qui est de nos souvenirs.

Autre souvenir : la scène du velum est très grande. Il y a du vent et de l'intempérie dans l'air. Le parasol derrière X. Triviaux est plutôt agité ; les réglages après le passage du groupe précédent ont été plus que succincts... En dépit de ces conditions, le public ne s'y trompe pas. Un courant passe. On oublie l'environnement. Le charme opère.

Plus tard, à la péniche, les conditions ne sont pas meilleures, mais là encore le charme opère. L'inspiration brésilienne est comme un fil rouge pour l'ensemble de la prestation du quartet... Mais il est bientôt temps de reprendre la route, à travers Gers et Hautes Pyrénées. Un dernier salut aux musiciens. On est heureux de les avoir rencontrés en direct live. Cette rencontre sera comme une dimension supplémentaire à notre écoute... Cent quatre-vingt kilomètres plus loin, Hossegor... on a hâte de mettre le disque sur le lecteur.

Au cours de ces deux concerts, on a fait quelques photos. Ci-dessous, quelques unes que je trouve significatives de ces deux moments : velum et péniche...

Mise en place sous le velum. Les regards s'échangent. Complicité de longue date. Une sorte de réseau se tisse entre les quatre musiciens. A l'image de leur musique, très construite sous une apparence décontractée. Une longue expérience qui se manifeste comme une apparence de facilité.




L'espace de la scène de la péniche est plus que mesuré. Peu importe. La complicité fonctionne : en quelques signes, en quelques échanges, ça fonctionne. On peut y aller.


Formidable présence de Thierry Ravelli. Soutenue par la section rythmique, sa présence rassure. En l'observant, je pense à cette formule qui dit qu'il n'y a pas de problèmes, qu'il n'y a que des solutions. Le vent venu du lac peut toujours souffler, l'espace être plus qu'exigu... C'est bon, on y va...Avec, en prime, pour terminer, un morceau à l'accordina.


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