jeudi 14 juillet 2016

jeudi 14 juillet - à propos de l'album "homilia" de manu comté...

J'ai emporté à Hossegor le dernier opus de Manu Comté : "Homilia". Pour deux raisons principales : d'une part, ma grande admiration pour celui-ci, tant comme accordéoniste que comme bandonéoniste ; d'autre part, parce que cet album est pour moi difficile. En l'écoutant, je sens bien qu'il s'agit d'une musique très élaborée et surtout construite à partir d'une inspiration forte, d'une intention, d'une visée exigeante. Mais je sens aussi qu'il me manque beaucoup de notions pertinentes pour m'expliciter à moi-même cette intuition. Il me manque du temps d'écoute nécessaire pour arriver à une certaine familiarité avec les morceaux de cet album. C'est d'abord une question de quantité, de temps suffisant d'écoute et d'écoutes multiples. C'est une question d'attention suffisante et bien ciblée. C'est une question aussi d'attention flottante, cette attitude que consiste à maintenir au maximum son attention à ce qui forcément va advenir, sans que l'on sache par avance ce qu'il en sera. Une attention à ce qui mérite toute notre attention... Mais ce qui mérite toute notre attention, on ne le sais qu'après coup. Une sorte de paradoxe certes, mais qui pour moi définit bien comment je dois me comporter pour transformer mon écoute en analyse et en culture.

Bref ! Dès que j'en ai la possibilité, quand la tribu est à la plage ou "fait" les magasins d'usine, j'écoute in extenso ou de manière plus ou moins ciblée "Homilia". Pour être honnête, disons que j'alterne avec de longues écoutes de "Liberetto II'. Toujours aussi attachant.

Et donc, "Homilia", c'est d'abord en introduction "Aconcagua", le concerto pour bandonéon d'Astor Piazzolla. D'entrée, la référence est annoncée explicitement. On sait dans quelle tradition vont s'inscrire les autres pièces du puzzle. Suivent dans l'ordre Gerardo Jerez Le Cam, Tomas Gubitsch, Egberto Gismondi et, in fine, Manu Comté lui-même pour deux morceaux : le titre 09, "Alma" (prélude to Homilia), 01:32 et le titre 10, "Homilia", 07:27.

Cette liste se suffit à elle-même. On sait d'emblée à quoi s'en tenir. Il s'agit à mon sens de la pointe avancée de l'esprit tango contemporain. Tradition et prise de risques : la prise de risques comme tradition. Tout au plus ajouterais-je volontiers à cette liste le nom de Juan-Jo Mosalini.

Bon ! Il est temps de déposer le cd sur le lecteur. Il est midi et demie, la tribu a prévu le retour de plage pour treize heures...

https://www.youtube.com/watch?v=iYSvHYKX4Ms


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