dimanche 17 août - maîtrise, créativité, émotion
Feria de Dax. Première corrida. Quatrième toro, le deuxième d'Enrique Ponce, matador adulé par les Dacquois. Sa faena s'engage comme la copie conforme de la première. Maîtrise technique impeccable. mais, en la circonstance, ni créativité - inutile eu égard au comportement du toro - ni émotion. Suivant l'expression des aficionados, l'animal "ne transmet pas". Disons, profil de vibrations plat. Ni enthousiasme suscité par la beauté du geste, ni frayeur provoquée par les risques pris par Enrique Ponce. La faena avance ainsi sur un chemin déjà tracé et prévisible.
Mais, tout à coup, le ciel s'assombrit ; un énorme nuage noir, immobile au-dessus des arènes, éclate en gouttes sonores en explosant sur les gradins. Et surtout sur les spectateurs surpris par la soudaineté du phénomène. Alors, il n'est plus question d'aficion. Chacun déplie son poncho, son K-way, son imperméable. Sauve qui peut. Inattention générale. Et puis, rassuré, on revient à Ponce, à son toro et à la faena. Et là, quelque chose a lieu qui frappe chacun de plein fouet. La violence de l'averse a fait surgir une émotion d'autant plus forte qu'on ne l'attendait pas. Il y a danger et manifestement de la part de Ponce une prise de risques dont on n'avait pas pris conscience jusque là. Alors la maîtrise technique du matador prend un tout autre sens : il s'agit bien d'un recours nécessaire pour ne pas être débordé par la violence de l'animal. On est loin d'un comportement de routine. Cette maîtrise, c'est le salut même du torero. Du coup, cette créativité qui semblait lui faire défaut surgit avec évidence. Elle se manifeste dans le choix judicieux et pertinent de chaque passe, comme une solution originale à un problème inattendu. Une gestion de l'imprévisible.
Je comprends alors que la magie de cet instant tient à l'alliance - pour ne pas dire l'interaction de trois éléments essentiels : la maîtrise technique, la créativité et l'émotion. Ces trois éléments sont comme les trois dimensions du plaisir de l'aficionado. Mais, du coup, je ne sais comment cette prise de conscience me fait penser au concert de Marciac : la carte blanche de Michel Portal avec Bojan Z et Vincent Peirani. Le plaisir que nous avons éprouvé en ce moment magique tenait en effet à l'alliance de la maîtrise technique de leur instrument par chacun des membres du trio de ce soir, de leur puissance de créativité et de l'émotion qui résultait de leur rencontre. Emotion qui, soit dit en passant, est aussi provoquée par l'environnement : la qualité de la salle en tant que lieu et en tant que public.
Bien sûr, tout cela exige d'être approfondi, mais déjà il me semble entrevoir une piste intéressante. A suivre donc.
Mais, tout à coup, le ciel s'assombrit ; un énorme nuage noir, immobile au-dessus des arènes, éclate en gouttes sonores en explosant sur les gradins. Et surtout sur les spectateurs surpris par la soudaineté du phénomène. Alors, il n'est plus question d'aficion. Chacun déplie son poncho, son K-way, son imperméable. Sauve qui peut. Inattention générale. Et puis, rassuré, on revient à Ponce, à son toro et à la faena. Et là, quelque chose a lieu qui frappe chacun de plein fouet. La violence de l'averse a fait surgir une émotion d'autant plus forte qu'on ne l'attendait pas. Il y a danger et manifestement de la part de Ponce une prise de risques dont on n'avait pas pris conscience jusque là. Alors la maîtrise technique du matador prend un tout autre sens : il s'agit bien d'un recours nécessaire pour ne pas être débordé par la violence de l'animal. On est loin d'un comportement de routine. Cette maîtrise, c'est le salut même du torero. Du coup, cette créativité qui semblait lui faire défaut surgit avec évidence. Elle se manifeste dans le choix judicieux et pertinent de chaque passe, comme une solution originale à un problème inattendu. Une gestion de l'imprévisible.
Je comprends alors que la magie de cet instant tient à l'alliance - pour ne pas dire l'interaction de trois éléments essentiels : la maîtrise technique, la créativité et l'émotion. Ces trois éléments sont comme les trois dimensions du plaisir de l'aficionado. Mais, du coup, je ne sais comment cette prise de conscience me fait penser au concert de Marciac : la carte blanche de Michel Portal avec Bojan Z et Vincent Peirani. Le plaisir que nous avons éprouvé en ce moment magique tenait en effet à l'alliance de la maîtrise technique de leur instrument par chacun des membres du trio de ce soir, de leur puissance de créativité et de l'émotion qui résultait de leur rencontre. Emotion qui, soit dit en passant, est aussi provoquée par l'environnement : la qualité de la salle en tant que lieu et en tant que public.
Bien sûr, tout cela exige d'être approfondi, mais déjà il me semble entrevoir une piste intéressante. A suivre donc.
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