mardi 11 février 2014

mercredi 12 février - y a pas que l'accordéon... y a aussi les observations urbotaniques

Dimanche. Milieu d'après-midi. Toulouse. Je fais quelques pas dans le quartier des "petits", entre le dancing de la Roseraie et le quartier Bonnefoy, histoire de me livrer à quelques observations urbotaniques. Et justement, comme je m'avance sur le trottoir, des signes ésotériques, pour ne pas dire cabalistiques, attirent tout de suite mon attention. Des signes plutôt discrets, mais inquiétants. On connait bien en effet ce type de message. Ce sont d'abord des équipes discrètes munis de pinceaux et de peinture qui inscrivent ces messages sur le sol. On n'y prête guère attention. Ils ne font pas obstacle à la circulation, ils n'empêchent pas les chiens de pisser le long des murs ou dans les caniveaux. On veut croire que grâce à la pluie obstinée qui tombe depuis des jours et des nuits ils vont s'effacer et disparaitre sans laisser de traces. Quelle illusion !


Mais, regardons ces signes de plus près. Des traits, des chiffres et un mot magique :"gaz". On sait ce que cela signifie. Dans quelques jours des équipes nombreuses de perce-bitume vont venir investir le quartier avec leurs bulldozers et autres engins excavateurs. Ils vont détourner la circulation, voire l'interdire, un temps ici, plus tard là, suivant une logique aléatoire d'une efficacité redoutable pour empoisonner la vie quotidienne. Ils seront bruyants. Et puis, un jour, ils partiront, laissant derrière eux un bitume défoncé et des nids de poules traitres et perfides, pour ne pas dire sournois.


Mais je ne voudrais pas donner une impression trop pessimiste de mon tour de quartier. Dans une rue voisine en effet, j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir ce dispositif de culture hors sol. On peut voir au milieu d'une plaque métallique un bouquet d'herbes que j'imagine aromatiques. L'eau de pluie, qui tombe en abondance ces temps-ci, suffit à les faire vivre avec l'aide bienfaisante des gaz d'échappement. Tiens ! C'est curieux ! Il est encore question de gaz. Mais celui des automobiles est à ciel ouvert. Il ne circule pas caché dans des tuyaux souterrains. On peut le respirer sans même y penser.


Si l'on y regarde de près, on peut lire sur la plaque :"Fosse septique automatique - Système BB breveté SGDG". Une manière de labelliser les cultures - forcément bios - qu'elle accueille sur sa surface.

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