mardi 12 novembre 2013

lundi 11 novembre - richard galliano solo à conilhac-corbières le 9 novembre [2]

J'ai publié dans mon article précédent, où j'ai essayé de rendre compte du récital donné par Richard Galliano, six photographies qui me paraissaient significatives de son attitude et de nature à illustrer mes propos. Il ne s'agissait certes pas de donner une vision objective de cet événement, mais plutôt de justifier mes appréciations forcément subjectives, d'essayer d'en montrer le bien fondé. Le choix a été difficile. J'étais tenté de tout garder, chaque image me paraissant nécessaire. Finalement, j'en ai donc retenu six. Un peu frustré cependant.

Du coup, j'ai eu envie d'en publier une septième. Je vais essayer en quelques mots d'expliciter mes raisons. Mais d'abord, voici l'image :

 
En fait, suivant le cadre conceptuel proposé par Roland Barthes, auquel je me réfère souvent dans ce blog, je trouve qu'il y a du studium dans cette photographie. Quand je la regarde, elle me montre quelle est la situation et quelle est la posture de Richard Galliano. Il doit créer de l'émotion esthétique en "faisant avec" un appareillage de micros qui bornent son espace. Il doit aussi maitriser physiquement son instrument. Jouer de l'accordéon - on le voit bien ici - c'est du sport, c'est du corps à corps. On voit aussi comment il se tient debout et quelle est l'amplitude du soufflet qui donne une respiration si personnelle à toutes ses interprétations. On peut voir "le physique" de son accordéon et que cet instrument est de marque Victoria. Le même depuis des décennies.

Mais il y a aussi du punctum dans cette image. C'est-à-dire quelque chose - d'abord un je ne sais quoi - qui me touche ; qui, si j'ose dire, m'hypnotise. Ce qui me touche ainsi, immédiatement, avant tout début de réflexion et d'analyse, c'est ce triangle lumineux formé par la main droite, la main gauche
et le front de Richard Galliano. Ce triangle est certes à géométrie variable : il ne cesse de se former, de se déformer et de se reconstituer même et autre. Il s'impose à mon regard comme une structure. Une structure invariante sous la multitude des variations de son jeu.

Quand j'évoque tel ou tel concert de Richard Galliano auquel j'ai assisté, c'est toujours ce triangle lumineux qui me vient à l'esprit.

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