mardi 12 novembre 2013

lundi 11 novembre - richard galliano solo à conilhac-corbières le 9 novembre [1]

Il y a déjà plusieurs mois, Françoise avait repéré la date du 9 novembre : festival de jazz de Conilhac-Corbières, Richard Galliano solo. Il y a donc plusieurs semaines, nous avions, dés l'ouverture des locations, réservé deux places. Conilhac-Corbières se trouve à l'est de Carcassonne, à 320 kilomètres de Pau. Un village en pays de vignes, donc un pays de passion pour la culture, un festival de jazz renommé, un public averti et chaleureux. Richard Galliano y revient ce soir pour la quatrième fois.

La soirée du 9 novembre est composée de deux parties :

- 21 heures, Rique Pantoja Leite Quartet : piano, saxophone, basse/contrebasse, batterie.
- 22h45, Richard Galliano solo.

La première partie est donc assurée par un quartet dont le jazz nous plait : un piano plein de mélodies, de rigueur et d'inventivité, qui entraine ses collègues avec lui. Des morceaux bien calibrés et propices à des improvisations bien réglées. Un bon moment. On apprend, chemin faisant, que Rique Pantoja a joué à Paris, dans les années fin 70 / début 80, avec Chet Baker. Cette information, on le verra, n'est pas sans importance quant au déroulement de la soirée.

En deuxième partie, Richard Galliano solo, accordéon et, pour un morceau, accordina.

D'entrée de jeu, Richard Galliano frappe fort. "Tango pour Claude" puis, sans prendre la moindre pause, "Fou rire". Du coup, il semble lui-même surpris par une telle entrée en matière et, amusé, tout en reprenant son souffle, il dit quelques mots sur ces deux titres et ajoute sans y croire qu'il va bien falloir ménager un peu sa respiration pour aller jusqu'au bout du concert. Evidemment, il n'en fait rien et repart de plus belle entrainant avec lui tout le public attentif, averti et prompt à s'enthousiasmer. A juste titre. Bien sûr, nous n'avions ni stylo, ni carnet pour noter les titres ; d'ailleurs, Richard Galliano ne les a pas tous nommés. C'est donc de mémoire que l'on en a  reconstitué la liste dans le désordre : "Opale concerto / New York Tango", "Barbara", "Habanerando", "Bébè" d'Hermeto Pascoal, "Sertao", "Odéon" de Nazareth, "Libertango" avec une improvisation multiple, foisonnante, pleine de suspense et de surprises, "Oblivion", "Chat pitre", "La valse à Margaux" et... j'y reviendrai, "Inaïa" de Rique Pantoja Leite.  Et pour finir, forcément, comme dernier rappel, "La Javanaise" que le public reprend en chœur mezza-voce...

L'énoncé de cette liste suffit à suggérer ce que fut la richesse de ce récital. Une énergie, une maitrise incroyables. Des rappels à n'en plus finir. Et toujours, du début à la fin, cette même créativité, cette même manière d'inventer sans cesse de la mélodie et de l'inattendu. Je me disais, en écoutant cet accordéon unique, que décidément Richard Galliano était hors classe. Et je me faisais cette réflexion que sans doute son style exceptionnel tenait en grande partie à sa posture, debout, sans aucun appui. C'est à mon sens cette posture qui lui permet de maitriser le soufflet comme il le fait et d'en tirer une puissance et une amplitude pleines de nuances qui sont son apanage.

Comme on pouvait s'y attendre : éteindre les téléphones, pas de photos, pas d'enregistrement sonore... Résultat, je n'ai pu "voler" qu'une quarantaine d'images, moins que j'aurais souhaité et surtout sans possibilité de régler mon Nikon, pourtant si discret, ni de cadrer au mieux. Bref ! On se contentera de ce que l'on a... Tout en regrettant que les photographes agréés puissent, eux, faire claquer en rafales leurs reflex.

22h49. Le récital de Richard Galliano est commencé depuis quelques minutes : "Tango pour Claude", une ouverture classique, puis, enchainé sans la moindre pause :"Fou rire".  Une formidable présence !


22h50. Je ne sais pourquoi mais, ce soir, je suis fasciné par la performance physique de Richard Galliano. Debout, les pieds comme enracinés, avec une mobilité incroyable des bras et du haut du corps. Toujours cette présence. Je pense à telle ou telle sculpture de Rodin.


22h51. Et cette façon de rejeter la tête en arrière...


22h52. Bon ! J'aime bien ce portrait : la géométrie, les doigts, les yeux clos derrière les lunettes. Une lumière pas trop forte, pas aveuglante.


Au cœur de son récital, Richard Galliano s'arrête pour nous raconter qu'il y a un peu plus d'une trentaine d'années, alors qu'il commençait à jouer dans des boites brésiliennes, à Paris, il avait fait la connaissance de Rique Pantoja Leite et de Chet Baker. Rique Pantoja et lui-même avaient alors participé à la réalisation d'un album sous le titre "Chet Baker and the boto brazilian quartet". On reconnait Richard Galliano à sa coiffure afro, à sa barbe noire et à son rire, sur une photo, ci-dessous.
Pendant que Richard Galliano évoque cette rencontre, Rique Pantoja monte sur la scène et s'installe au piano. Richard Galliano prend alors son accordina et le duo interprète "Inaïa", titre 4 de l'album en question. Tout en douceur, en nuances et en complicité. Un moment émouvant.



23h22. "Inaïa".

23h37. Une dernière photo pour le blog... On a du mal à croire que ça va s'arrêter. D'ailleurs on n'y croit pas...




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