jeudi 19 septembre 2013

jeudi 19 septembre - les nuits de nacre (1/4) :

Pendant que Françoise, attachée à son ordinateur, sélectionne des photos, enchaîne les albums sur son Facebook : Sonia, Christian, Fanny...  et m'appelle toutes les cinq minutes pour lire les réactions qu'ils suscitent, pour ma part, j'erre dans la maison - on pourrait croire que je ne fais rien, que je ne pense à rien - en donnant au magma des impressions, sensations et sentiments que j'ai ramenés de Tulle le temps de se mettre en ordre. Petit à petit, je commence à apercevoir quelle approche je  vais choisir pour traduire tout "ça".

Pas question de faire un compte-rendu objectif des nuits de nacre. D'abord parce que le descriptif des événements qui ont eu lieu se trouve sur le site officiel, ensuite parce que n'ayant pas le don d'ubiquité je n'ai assisté qu'à une partie de ces événements. Pas question donc de reprendre ici ce que l'on peut trouver fort bien fait sur le site du festival ou de citer ce que je n'ai pas personnellement vécu. Autre piste possible : regrouper les concerts par catégories, par exemple concerts gratuits / concerts payants ou encore concerts du fil rouge (présence d'Hiroko Ito) / autres concerts payants ou encore accordéon / bandonéon (très présent cette année). Mais je trouve que cette approche, thématique, disloque la succession chronologique et fait perdre la dynamique des quatre nuits. Du coup, je prends comme parti de suivre l'ordre chronologique des événements auxquels nous avons assisté et d'en faire un compte-rendu subjectif. Deux critères donc : succession chronologique et subjectivité (impressions croisée de Françoise et moi-même).

Ouverture des nuits de nacre : le 12 septembre

Après avoir déjeuné à "La taverne du sommelier", on est allé jusqu'au point presse saluer Soizick Fonteneau et, par la même occasion, on a rencontré Sonia Rekis et Yann Gerardin, première bonne surprise. Sonia, accordéon, voix, percussions et Yann, basse, voix, percussions, c'est Kiss & Bye. On peut dire qu'ils font l'ouverture des concerts gratuits, place des frères Maugein. Leur concert a lieu à 19 heures.

A 17h59, installés sur la scène, c'est le moment des balances. J'aime bien ce moment de tâtonnements où quelque chose prend forme par petites touches et par ajustements successifs. Tout ça dans un apparent bazar.


Peu après, on décide d'aller faire un tour, histoire de faire quelques rencontres et, si j'ose dire, de prendre la température de ce début de festival. Température affective, cela va sans dire, car pour ce qui est de la météo, c'est plutôt froid. On croise "La guinguette" qui parcourt les rues de la ville pour annoncer la bonne nouvelle avec des accents d'orgue de Barbarie. Il est 18h06.


De l'autre côté du cloître, rencontre avec un trio qui nous émeut. Accordéon, contrebasse et guitare. Des mélodies nostalgiques en forme de romance. Avec de l'humour en prime. Il est 18h26.


18h28. L'accordéoniste s'appelle Laurent Lahaye. Cette image me plait. Je ne sais pourquoi je pense à une affiche signée Toulouse-Lautrec. En tout cas, elle colle bien avec la musique du trio.


19h17. Comme par enchantement, la pluie a cessé à 19 heures pile. Sonia et Yann distillent une musique qui me touche et je ne suis pas le seul dans ce cas si j'en juge par le public nombreux qui se rassemble. On connait bien la musique de Sonia et on la retrouve toujours avec le plus grand plaisir. Ici, le duo, avec son jeu de voix et de percussions, prend une couleur nouvelle. La palette se déploie en se diversifiant. On est entré dans les nuits de nacre... Ci-dessous un lien qui vous convaincra, je pense, du bien fondé de mon admiration pour le duo.

http://www.youtube.com/watch?v=2ILAvi-J7pI

Mais aussi "Quai de Bourbon", une valse interprétée ici par Manaswing, que je classe parmi mes préférées comme "Indifférence" ou "La flambée montalbanaise" ou encore telle ou telle composition de Murena et Colombo.

http://www.deezer.com/fr/track/29454351


21h28. Hiroko Ito, "Sous les cerisiers", Théâtre.

"Sous les cerisiers", titre du dernier album d'Hiroko Ito, qu'elle présente à l'occasion des nuits de nacre et de la reconnaissance qui lui est accordée comme fil rouge, est ici, à l'initiative de Patrice Peyriéras, une rencontre entre quatre accordéonistes, un pianiste, un batteur, un contrebassiste et un guitariste. Le concert est à proprement parler animé par l'enthousiasme contagieux de Patrice Peyriéras. L'image ci-dessous, il est alors 21h28, donne une idée de l'allure symphonique de l'ensemble. Une musique complexe portée par des solistes de haut rang. Et, au milieu de cette complexité, Hiroko Ito, hiératique, participant à un cérémonial flamboyant. La situation d'Hiroko Ito dans cet ensemble est assez étrange : à la fois une parmi les quatre accordéonistes et en même temps un peu décalée eu égard, si j'ose dire, à la couleur acide de son jeu. Elle est là, bien présente et dans le même temps quelque peu ailleurs : absente et présente à la fois. Etrange et envoûtant.


21h32. Cette image illustre assez bien mon propos et cette posture présente/absente, ici/ailleurs d'Hiroko Ito. Une sorte de prêtresse de l'accordéon : la mélodie un peu nostalgique d'inspiration parisienne revisitée avec une tonalité acide à la manière de l'empire du soleil levant. Vous avez mangé des raisins verts ou mordu dans une tranche de citron ? Vous vous rappelez votre réaction ? Vous voyez ce que je veux dire...


Après le concert, un dernier pot à "La taverne du sommelier", histoire de partager nos impressions immédiates avec des copains. On rentre à l'hôtel vers 1 heure... Il faut ne pas se coucher trop tard. Les nuits, c'est jusqu'à dimanche...


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