dimanche 8 septembre 2013

samedi 7 septembre - didier ithursarry quartet à la bastide-clairence

Vendredi après-midi. Décidément, c'est l'automne. Les pluies orageuses ont remplacé le ciel obstinément bleu et les températures constamment aux alentours de 24 ou 25 degrés. Il faut se faire une raison. Il faut penser à sortir les petites laines du placard, même si l'on espère que c'est prématuré. Dans cette ambiance un peu maussade, Françoise, obstinée, accomplit son travail de veille.

- Viens voir ! Didier Ithursarry a laissé un message sur Facebook.
- Ah ! Et il dit quoi ?
- Présentation de son quartet demain à 18h30. Une première donc !
- Ah bon ! C'est bien.
- D'autant plus que cette première aura lieu à Labastide-Clairence !
- Labastide-Clairence ? Mais, c'est dans le Pays basque... C'est tout près... On y va ?
- Forcément...

Labastide -Clairence est un village du Pays basque, classé parmi les plus beaux de France. A 30 minutes de Biarritz ; à 1 heure de Pau par l'autoroute. Et donc, sur le site de ce village, on découvre sa vitalité culturelle extraordinaire, en particulier l'annonce du concert du Didier Ithursarry Quartet. Didier Ithursarry, accordéon Fisart, Jean-Charles Richard, saxophone, Joe Quitzke, batterie, Matyas Szandal, contrebasse.

Le concert est prévu à la chapelle avec une possibilité de repli en cas de temps pluvieux dans la galerie d'exposition de photos de Xomin Sourgens. Ce sera le cas. Notons au passage qu'il fait des photographies argentiques magnifiques ; que sa mère assure explications précises et pertinentes, et un accueil des plus chaleureux ; que lui-même, à deux pas de sa galerie, fait des macarons délicieux.

Je ne sais si pour les gens en général un concert est un moment musical d'une durée approximative d'une heure et demie, pour nous il est inséparable de son environnement, notamment son avant et son après. C'est pourquoi on est sur les lieux longtemps à l'avance. Cette stratégie nous permet en particulier de faire toujours des rencontres, plus ou moins inattendues, en tout cas en partie provoquées par notre attitude, toujours intéressantes. C'est ainsi qu'en garant notre voiture à quelques pas de la galerie, lieu du repli, nous voyons Didier Ithursarry, lui-même, prendre son instrument dans la malle arrière de son auto. Forcément, on le salue. On se rappelle Bourg Saint Andéol, Tulle avec les 5 éléments, les échanges avec Françoise sur Facebook... On rejoint ensemble la galerie. En discutant de choses et d'autres. En particulier de l'espace réduit du lieu du concert eu égard au matos du quartet. Finalement, cet espace se révèlera bien adapté au jazz du groupe et bien adapté aussi pour faire de ce moment musical un moment chaleureux et enthousiasmant. Avec un public averti et enchanté.  


16h25. On découvre avec Didier la galerie et ses murs de photographies. Il prend la mesure du lieu ; on visite l'expo et on admire les œuvres accrochées. Des clichés de Xomin Sourgens, avec une puissante charge poétique : géométrie et abstraction  mais aussi émotion. Le grain de l'argentique ! Une pure merveille. Photos en noir et blanc, disons plutôt photos en infinité de gris. Très beau ! Sur un mur des clichés de la tempête Klaus : un format et une vibration qui nous fascinent. Très beau !


17h27. Après un premier regard sur les photos exposées, on descend vers la place centrale, on boit un thé. Puis on décide de retourner à la galerie, histoire de voir le quartet se caler. On croise alors un mariage, comme un immense serpentin bariolé, guidé par le son de trois accordéons diatoniques. On reconnait deux accordéons de la marque Zero Sette si répandue au Pays basque.


17h53. Le quartet peaufine ses mises au point. Je suis impressionné par l'économie de mots des échanges et par l'impression d'une complicité déjà bien installée.

 
18h02. Le quartet parcourt ses partitions l'une après l'autre. Pour ma part, je trouve que ce moment, cette situation, est un vrai régal. D'autant plus que ma posture de photographe semble tout à fait transparente ; en tout cas, pas gênante.  
 

19h04. Le concert a débuté depuis une dizaine de minutes. Pas de doute, c'est du jazz et du bon. Les compositions sont de Didier.


19h25. On est au cœur du concert. La machine quartet fonctionne au mieux pour notre plus grand plaisir. Ils se comprennent à demi-note. Comme on dit aujourd'hui : " C'est de bon augure". Autrement dit : "On n'a pas fini de se régaler".


19h57. Dernier morceau... avant les rappels et des applaudissements nourris, enthousiastes, enchantés.

Mais, je l'ai dit plus haut, un concert, ça inclut son environnement ; en l'occurrence ici, l'après participe du plaisir d'être venu. Quelques mots échangés avec Didier Ithursarry sur le pas de porte et le souhait, de notre part, de pouvoir l'écouter à nouveau bientôt. Mais aussi, heureuse surprise, rencontre avec Philippe de Ezcurra. Il nous parle de ses vacances, de ses projets, de ses engagements. On a grand plaisir à voir son enthousiasme et sa détermination. Lui aussi, on espère bien l'écouter d'ici peu.

Des petits groupes continuent à discuter au milieu de la rue. Il nous faut nous décider à partir. Une heure après, on mange avec délice une tarte aux pommes que Françoise avait préparée pour notre petite faim du soir. On boit du cidre et l'on essaie de se rappeler les titres des morceaux : "Là", "La porte", "L'antichambre", deux morceaux dédiés par Didier à l'un et l'autre de ses fils, une valse musette interprétée à sa façon par le quartet. Un hommage assez décoiffant aux trois temps. Si le mot n'avait été déjà utilisé, on pourrait parler de "new musette". En tout cas, pour moi, un moment intense du concert. Sans oublier "Elle" dédié à une personne qu'il aime tendrement. En dernière partie, quelques mots et un morceau en hommage à François Béranger. Emouvant ! Evidemment, j'ai oublié plusieurs titres. Mais j'ai bon espoir de les retrouver sur le disque à venir...

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