dimanche 5 mai 2013

lundi 6 mai - philippe de ezcurra : récital au château d'abbadia, à hendaye

Samedi, 4 mai, 20h30, récital de Philippe de Ezcurra dans la chapelle du château d'Abbadia, à Hendaye. Ce château est un lieu étrange, improbable, avec une vue magnifique sur la baie d'Hendaye. Mais, mieux qu'un discours, un petit détour par le site officiel donnera une idée juste de ce délire architectural et décoratif.

http://www.chateau-abbadia.fr/

En tout cas, un lieu propice à la célébration de la musique russe telle que nous l'a proposée Philippe. Ici aussi, mieux qu'un long discours, l'énoncé du programme suffira à montrer qu'il s'agit bien d'un hommage à cette musique qui a su, la première, introduire l'enseignement de l'accordéon dans des conservatoires. Et donc faire de l'accordéon un instrument classique à part entière.

- "Valse-Impromptu" de M. Balakirev (tr. Ph. de Ezcurra)
- "Sonate n°2" d'A. Kusjakov (allegro, lento, presto)
- "Pavane pour une infante défunte" de M. Ravel (tr. Ph. de E.)
- "Dumka" de P. Tschaikowski (tr. J. Sidorow)
- "Menuet" de M. Ravel (tr. Ph. de E.)
- "Suite" d'A. Cholminov (lento, presto, nocturno, finale)
- "Sarabande et finale" de N. Tchaikin
- rappel 1 : pièce en forme de variations sur les formes traditionnelles de la musique basque, en particulier le fandango, composition d'un musicien russe, dont le nom m'échappe, après un séjour en Pays basque.  Renseignement pris auprès de Françoise, qui a meilleure mémoire que moi, il s'agirait de "Basqueriada" de W. Semionov.
- rappel 2 : "valse n° 2" de Chostakovitch, une pièce devenue plus que célèbre comme bande-son d'un film publicitaire pour une compagnie d'assurance.

Quelques commentaires, sans souci de mise en ordre. disons "à chaud".

Dès que nous avons eu connaissance du récital proposé par Philippe et sans même savoir quel en serait le programme, nous avions décidé de prolonger notre séjour à Hossegor et de faire l'aller-retour jusqu'à Hendaye. Il n'y a en effet qu'environ trois-quarts d'heure de trajet entre les deux ville. Une opportunité à ne pas manquer.

Fidèle à notre habitude, nous sommes arrivés une heure avant l'ouverture de la billetterie. Le temps de parcourir une partie du domaine d'Abbadia, d'admirer le paysage : la baie, les falaises, la côte espagnole... et de profiter de la douceur de l'air et de la lumière au soleil couchant. Et puis, surtout, occasion -inattendue - de croiser Philippe et de passer un moment plus qu'agréable à parler de ses projets, de son activité débordante, et des concerts ou des albums que nous avons écoutés ces dernières semaines.

Du programme en cette chapelle certes sombre - trop pour prendre de bonnes photos -  mais idéale pour le son d'un concert acoustique sans machines ni artifices, je dirais seulement que je l'ai vécu comme un instant enchanté. J'ai écouté jusqu'ici un peu d'accordéon russe, récemment encore nous avons écouté Y. Medianik, mais jamais je n'avais eu l'impression de si bien sentir l'âme russe. Du premier au dernier morceau, c'est comme si j'avais mieux compris l'expressivité débordante, la rigueur formelle et la virtuosité requise par cet accordéon. Toute une culture qui se met à vivre le temps d'un concert. Curieux sentiment : comme si, en écoutant Philippe et en l'observant - clavier droit / clavier gauche -, j'avais franchi un seuil de compréhension. En tout cas, admiration pour Philippe : énergie et subtilité des changements de rythmes. D'autant plus que le programme est sans concession facile.

Quelques précisions encore...

- J'apprécie toujours autant la manière dont Philippe présente les pièces qu'il va jouer. Quelques mots, un éclairage plein de pertinence.
- J'aime toujours autant cette manière qu'il a de se concentrer avant chaque morceau. Ce silence est plein de tension et il prépare bien l'attention des auditeurs.
- Les deux dernières oeuvres prévues au programme ont été interverties : la sarabande et finale de Tchaikin en avant-dernière et la suite de Cholminov en dernière. On peut en effet penser que l'ensemble était ainsi mieux équilibré.
- On peut s'étonner de trouver dans ce programme deux pièces de Ravel, mais tout s'explique si l'on sait que Ravel était né à Ciboure, à quelques kilomètres d'Abbadia, et donc qu'il est un compositeur basque. Un voisin !
- Les deux rappels ont été l'occasion pour Philippe de vraiment s'amuser et de terminer son récital, sans doute très coûteux nerveusement, sur des notes détendues et pleines de fantaisies et de clins d'oeil.

Et, pour finir, quelques photographies. Les conditions de prise de vues étaient très défavorables. Comme le son, naturel, la lumière aussi était naturelle, c'est-à-dire de plus en plus sombre avec la tombée de la nuit. Franchement, j'ai une pensée reconnaissante pour mon petit Nikon qui donne ici à penser que l'on y voyait bien mieux qu'en réalité. Donc, huit images au fil du récital.


- 20h48. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais ce décor correspond bien, dans mon esprit, dans mon imaginaire, à un accordéon d'inspiration russe.


- 20h49. La tension du début du concert est manifeste. Le son, dans cette chapelle de dimensions réduites, est magnifique de clarté.


- 20h52. Une attitude habituelle de Philippe. Yeux clos, lèvres serrées. Il est dans son monde.


- 21h08. J'aime bien cette image pour la représentation du monumental Pigini, qui remplit l'espace.


21h32. Une vue générale beaucoup plus lumineuse que la réalité.


21h36. Vous avez dit "concentration" ?


21h43. Même question. Mais, est-ce vraiment une question ?


21h58. Deuxième rappel. Philippe s'amuse franchement en interprétant la pièce de Chostacovitch, qu'on reconnait d'emblée, et qu'on a envie de fredonner.


Après... Encore quelques échanges avec Philippe et ses parents - pleins d'admiration justifiée - et puis, en route pour Hossegor... Forcément, Françoise et moi, on passe le temps du retour à échanger nos impressions. On est bien contents !

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