vendredi 12 avril - à propos de l'album "facétie" de mélanie brégant
Nous connaissions Mélanie Brégant par ses disques : "Mélanie Brégant / accordéon / collection Jeunes solistes", Conservatoire de Paris, 2009, et "Inspiration / Duo Jeux d'Anches" avec Florent Charpentier, clarinette, produit par l'association Jeux d'Anches en 2011. Nous la connaissions aussi pour l'avoir écoutée à Toulouse, à l'espace Croix Baragnon, et à Tulle, au Magic Mirrors. En cette dernière occasion, nous avions eu le plaisir d'échanger quelques mots avec elle. Un moment de sympathie. C'est pourquoi ce fut un vrai plaisir de la rencontrer à Bourg Saint Andéol et de pouvoir encore parler un peu de sa discographie. C'est ainsi qu'à ma surprise elle m'a le plus gentiment qu'il soit donné son dernier album :"Facétie", Triton, 2012. Et cela, en toute gentillesse et simplicité.
Ce qui me frappe d'abord en ce qui concerne ces trois disques, c'est l'importance qu'elle accorde aux livrets d'accompagnement. Très documentés, très précis : en fait, à leur lecture, on reconnait un respect profond de son auditeur, je dirais presque de son interlocuteur. Respect pour les personnes, respect pour son instrument : l'accordéon de concert, dont on voit bien qu'elle milite pour sa reconnaissance et d'abord simplement pour le faire connaitre. Je pense à la première page du livret de "Facétie", qui définit en quelques mots la spécificité de l'accordéon de concert. Lumineux. On est loin du flux de musique au kilomètre qui se déverse sans cesse, immatérielle et envahissante... Horrifique téléchargement. Ici, la musique est inséparable de l'écrit qui l'explicite et du plaisir de manipuler un objet esthétique à plusieurs égards. Bref, je l'avoue, je suis sensible à cette dimensionn morale exigeante qui émane des trois cds dont il est question ici.
Les trois cds donc comportent des livrets dont on note bien la continuité du premier au dernier. Par exemple, le programme du premier distinguait entre trois catégories d'oeuvres : transcriptions, musique russe pour bayan et musique contemporaine. Le dernier distingue trois moments : transcriptions de pièces baroques, classiques ou romantiques ; musiques contemporaines ; transcriptions dans le style espagnol et, encore dans ce style, une suite composée pour accordéon par un compositeur russe.
Continuité aussi par certaines pièces. Par exemple, la "sonate pour clavecin en la Maj., K.24" de D. Scarlatti , présente sur le premier et le troisième album. Idem pour la "Gigue de la Duchesse" de B Cavanna ou encore pour l'"Etude en mi Maj." de F. Liszt, arrangements S. Naiko, d'après N. Paganini. Je trouve cette continuité très importante car, à mon sens, elle dit que Mélanie Brégant fait une oeuvre, construit une oeuvre d'interprète, ou si l'on veut trace un parcours personnel et original de concertiste.
Et puis, évidemment, il y a le plaisir de l'écoute. Le bonheur de la découverte pour certaines pièces comme "Etude-Caprice n°1 pour accordéonn, op. 15" de R. Dubugnon ou "Facétie" pour accordéon de S. Borrel. Le bonheur aussi de se retrouver en pays de connaissance : "Asturias", extrait de la Suite Espagnole pour Piano, op. 47, d'Albeniz, arrangement F. Lips ou encore la "Gigue de la Duchesse" pour accordéon de B. Cavanna. Pour l'heure, je privilègie les pièces espagnoles, mais - c'est encore un grand plaisir - je sens bien que d'écoute en écoute mon oreille se fait à d'autres oeuvres et à d'autres compositeurs : Schubert, Liszt, Dubugnon. J'ai l'impression, étant bien guidé, d'apprendre...
Souvent, dans ce blog, je me suis référé à la distinction de Roland Barthes entre deux dimensions du plaisir esthétique : studium et punctum. Studium, c'est ce qui dans une oeuvre m'intéresse, me fait découvrir quelque chose dont je n'avais pas conscience ni connaissance. Punctum, ce qui me touche, me frappe, m'émeut d'un seul coup, comme un trait. Eh bien, ces deux dimensions qui "signent" l'oeuvre artistique, celle qui provoque une émotion esthétique, elles sont à l'évidence présentes dans le jeu de Mélanie Brégant et dans la manière dont elle propose son répertoire à notre écoute.
Ce qui me frappe d'abord en ce qui concerne ces trois disques, c'est l'importance qu'elle accorde aux livrets d'accompagnement. Très documentés, très précis : en fait, à leur lecture, on reconnait un respect profond de son auditeur, je dirais presque de son interlocuteur. Respect pour les personnes, respect pour son instrument : l'accordéon de concert, dont on voit bien qu'elle milite pour sa reconnaissance et d'abord simplement pour le faire connaitre. Je pense à la première page du livret de "Facétie", qui définit en quelques mots la spécificité de l'accordéon de concert. Lumineux. On est loin du flux de musique au kilomètre qui se déverse sans cesse, immatérielle et envahissante... Horrifique téléchargement. Ici, la musique est inséparable de l'écrit qui l'explicite et du plaisir de manipuler un objet esthétique à plusieurs égards. Bref, je l'avoue, je suis sensible à cette dimensionn morale exigeante qui émane des trois cds dont il est question ici.
Les trois cds donc comportent des livrets dont on note bien la continuité du premier au dernier. Par exemple, le programme du premier distinguait entre trois catégories d'oeuvres : transcriptions, musique russe pour bayan et musique contemporaine. Le dernier distingue trois moments : transcriptions de pièces baroques, classiques ou romantiques ; musiques contemporaines ; transcriptions dans le style espagnol et, encore dans ce style, une suite composée pour accordéon par un compositeur russe.
Continuité aussi par certaines pièces. Par exemple, la "sonate pour clavecin en la Maj., K.24" de D. Scarlatti , présente sur le premier et le troisième album. Idem pour la "Gigue de la Duchesse" de B Cavanna ou encore pour l'"Etude en mi Maj." de F. Liszt, arrangements S. Naiko, d'après N. Paganini. Je trouve cette continuité très importante car, à mon sens, elle dit que Mélanie Brégant fait une oeuvre, construit une oeuvre d'interprète, ou si l'on veut trace un parcours personnel et original de concertiste.
Et puis, évidemment, il y a le plaisir de l'écoute. Le bonheur de la découverte pour certaines pièces comme "Etude-Caprice n°1 pour accordéonn, op. 15" de R. Dubugnon ou "Facétie" pour accordéon de S. Borrel. Le bonheur aussi de se retrouver en pays de connaissance : "Asturias", extrait de la Suite Espagnole pour Piano, op. 47, d'Albeniz, arrangement F. Lips ou encore la "Gigue de la Duchesse" pour accordéon de B. Cavanna. Pour l'heure, je privilègie les pièces espagnoles, mais - c'est encore un grand plaisir - je sens bien que d'écoute en écoute mon oreille se fait à d'autres oeuvres et à d'autres compositeurs : Schubert, Liszt, Dubugnon. J'ai l'impression, étant bien guidé, d'apprendre...
Souvent, dans ce blog, je me suis référé à la distinction de Roland Barthes entre deux dimensions du plaisir esthétique : studium et punctum. Studium, c'est ce qui dans une oeuvre m'intéresse, me fait découvrir quelque chose dont je n'avais pas conscience ni connaissance. Punctum, ce qui me touche, me frappe, m'émeut d'un seul coup, comme un trait. Eh bien, ces deux dimensions qui "signent" l'oeuvre artistique, celle qui provoque une émotion esthétique, elles sont à l'évidence présentes dans le jeu de Mélanie Brégant et dans la manière dont elle propose son répertoire à notre écoute.
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