lundi 1er avril - bourg saint andéol : deuxième journée
La deuxième journée est plus que bien remplie, comme vous l'allez voir tout de suite : à 11 heures, Jeunes Talents ; à 17 heures, Yuri Medianik ; à 20h30, le duo Intermezzo.
Les Jeunes Talents : Pierre Cussac, accordéon ; Duo JoergerKoerper, accordéon /saxophones. Le lieu : un hôtel particulier du XVIIe ou XVIIIe. Une salle dont un mur est occupé entièrement par une cheminée monumentale sert de fond de scène aux jeunes concertistes. Qu'on ne s'y trompe pas. S'ils sont jeunes, leur art est déjà très élaboré. Qu'on en juge par quelques titres : Pour Pierre Cussac, un choral de Bach, "Sequenza XIII" de Berio, des pièces de J.-P. Rameau, "Tango" de Stravinsky, etc... Et pour le duo, une sonate de J.-S. Bach, une création d'une oeuvre de Ch. Dachez :"Chemins éclatés" ou encore "Café 1930" de Piazzolla.
Sans doute peut-on percevoir quelqu'académisme dans leurs interprétations, mais on sent déjà ce que sera leur personnalité et l'on se dit qu'ils ont une belle carrière qui leur est promise. En tout cas, je prends comme un privilège de pouvoir les écouter dans le cadre de ce festival, comme l'an dernier j'avais découvert Fanny Vicens, par exemple.
- 11h52, Pierre Cussac. J'apprécie au plus au point la légèreté de son toucher, précis et fluide comme un imperceptible glissement.
- 12h29, Marie Andrée Joerger et Philippe Koerper. Le duo fonctionne à merveille. Sans nul doute, déjà, un style affirmé. Et une heureuse surprise, la création des trois mouvements de "Chemins éclatés". Clarté lumineuse du saxophone, précision de l'accordéon. Que demander de plus ?
L'après-midi, il ne s'agit pas de jeune talent, il s'agit de talent tout court. Et quel talent ? Et quel lieu ! Le palais des évêques, la salle dite grenier d'abondance. Des murs nus, blancs, très hauts. La salle elle-même est immense. Yuri Medianik, seul sur une estrade avec, derrière lui, un rideau noir sur lequel il dessine ses postures. J'ai envie de dire que plus russe que lui, c'est inimaginable. Le concertiste au bayan dans toute sa présence, telle qu'on l'imagine : emblématique d'une certaine histoire de cet instrument. A l'issue du concert, dont chacun a bien senti l'excellence, j'ai pour ma part conscience que je manque encore de références ou de points de comparaison pour être aussi enthousiaste que les professionnels. Sans nul doute, j'ai bien saisi quelque chose de la perfection du jeu de Yuri Medianik, mais il me faut encore écouter beaucoup d'accordéon classique pour en comprendre l'essence.
- 17h49. L'image même du poète inspiré.
- 17h53, une sorte d'abandon qui me touche beaucoup. Une sorte d'ange... Les anches passent !
- 18h25, cet air martial me plait.
Le soir, à 20h30, à la Cascade, une salle en hémicycle, sans scène, le duo Intermezzo au centre. Ce duo, je l'admire depuis les premières secondes où j'ai découvert son disque dédié à Piazzolla. Je le retrouve en direct live, tel que je l'avais imaginé. A la hauteur de mes attentes. Ce que j'aime dans le jeu des deux interprètes, c'est ce que j'appellerais volontiers l'esprit de Piazzolla. Trop de bandonéonistes et d'orchestres jouent, selon moi, Piazzolla à la hache. Trop brutal, trop expressionniste, trop violent... Tout au contraire, le piano percussif et autoritaire de Marielle Gars et le bandonéon fluide et précis de Sébastien Authemayou, pour moi, c'est cela l'esprit de Piazzolla. Un Piazzolla d'une sensibilité à fleur de peau, mais sans crispation ni contorsions. Une des meilleures interprétations que je connaisse.
- 20h53. Une photographie qui traduit bien l'image que je voulais tracer ci-dessus de S. Authemayou.
21h32. Un bel accord !
- 21h54. Le concert va vers sa fin et moi je me rappelle que j'aurais voulu que ça dure encore et encore... Et je suis heureux de voir le triomphe que leur fait la salle enchantée.
Demain, c'est un autre jour qui commence... Encore une belle journée tout autre que celle-ci...
Les Jeunes Talents : Pierre Cussac, accordéon ; Duo JoergerKoerper, accordéon /saxophones. Le lieu : un hôtel particulier du XVIIe ou XVIIIe. Une salle dont un mur est occupé entièrement par une cheminée monumentale sert de fond de scène aux jeunes concertistes. Qu'on ne s'y trompe pas. S'ils sont jeunes, leur art est déjà très élaboré. Qu'on en juge par quelques titres : Pour Pierre Cussac, un choral de Bach, "Sequenza XIII" de Berio, des pièces de J.-P. Rameau, "Tango" de Stravinsky, etc... Et pour le duo, une sonate de J.-S. Bach, une création d'une oeuvre de Ch. Dachez :"Chemins éclatés" ou encore "Café 1930" de Piazzolla.
Sans doute peut-on percevoir quelqu'académisme dans leurs interprétations, mais on sent déjà ce que sera leur personnalité et l'on se dit qu'ils ont une belle carrière qui leur est promise. En tout cas, je prends comme un privilège de pouvoir les écouter dans le cadre de ce festival, comme l'an dernier j'avais découvert Fanny Vicens, par exemple.
- 11h52, Pierre Cussac. J'apprécie au plus au point la légèreté de son toucher, précis et fluide comme un imperceptible glissement.
- 12h29, Marie Andrée Joerger et Philippe Koerper. Le duo fonctionne à merveille. Sans nul doute, déjà, un style affirmé. Et une heureuse surprise, la création des trois mouvements de "Chemins éclatés". Clarté lumineuse du saxophone, précision de l'accordéon. Que demander de plus ?
L'après-midi, il ne s'agit pas de jeune talent, il s'agit de talent tout court. Et quel talent ? Et quel lieu ! Le palais des évêques, la salle dite grenier d'abondance. Des murs nus, blancs, très hauts. La salle elle-même est immense. Yuri Medianik, seul sur une estrade avec, derrière lui, un rideau noir sur lequel il dessine ses postures. J'ai envie de dire que plus russe que lui, c'est inimaginable. Le concertiste au bayan dans toute sa présence, telle qu'on l'imagine : emblématique d'une certaine histoire de cet instrument. A l'issue du concert, dont chacun a bien senti l'excellence, j'ai pour ma part conscience que je manque encore de références ou de points de comparaison pour être aussi enthousiaste que les professionnels. Sans nul doute, j'ai bien saisi quelque chose de la perfection du jeu de Yuri Medianik, mais il me faut encore écouter beaucoup d'accordéon classique pour en comprendre l'essence.
- 17h49. L'image même du poète inspiré.
- 17h53, une sorte d'abandon qui me touche beaucoup. Une sorte d'ange... Les anches passent !
- 18h25, cet air martial me plait.
Le soir, à 20h30, à la Cascade, une salle en hémicycle, sans scène, le duo Intermezzo au centre. Ce duo, je l'admire depuis les premières secondes où j'ai découvert son disque dédié à Piazzolla. Je le retrouve en direct live, tel que je l'avais imaginé. A la hauteur de mes attentes. Ce que j'aime dans le jeu des deux interprètes, c'est ce que j'appellerais volontiers l'esprit de Piazzolla. Trop de bandonéonistes et d'orchestres jouent, selon moi, Piazzolla à la hache. Trop brutal, trop expressionniste, trop violent... Tout au contraire, le piano percussif et autoritaire de Marielle Gars et le bandonéon fluide et précis de Sébastien Authemayou, pour moi, c'est cela l'esprit de Piazzolla. Un Piazzolla d'une sensibilité à fleur de peau, mais sans crispation ni contorsions. Une des meilleures interprétations que je connaisse.
- 20h53. Une photographie qui traduit bien l'image que je voulais tracer ci-dessus de S. Authemayou.
21h32. Un bel accord !
- 21h54. Le concert va vers sa fin et moi je me rappelle que j'aurais voulu que ça dure encore et encore... Et je suis heureux de voir le triomphe que leur fait la salle enchantée.
Demain, c'est un autre jour qui commence... Encore une belle journée tout autre que celle-ci...
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