dimanche 30 octobre 2011

dimanche 30 octobre - un monde étrange sans accordéon

Le musée des Beaux-Arts de Pau expose, du 21 octobre au 31 janvier 2011, une soixantaine d'affiches représentatives de ce que l'on pourrait appeler la culture psychédélique. Ce mouvement, qui a émergé, s'est développé et s'est diffusé dans le monde dans la seconde moitié des années 60, en particulier en 67 et 68, est né sur la côte ouest des Etats-Unis, avec son épicentre à San Francisco. On a parlé alors de culture hippie. Comme les autres innovations, elle a été récupérée par le marché et par la pub ; on peut dire qu'elle a été assimilée par la vision du monde commune en perdant sa force révolutionnaire. Mais, au moment de son émergence sur les campus californiens, elle avait une force de subversion explosive, en particulier par sa démarche d'expérimentation systématique de substances hallucinogènes.

Ce qui m'a intéressé dans cette exposition, à Pau, dont je publie ici quelques photographies, c'est de retrouver en effet ce graphisme et cet usage des couleurs si particuliers aux pochettes de disques de groupes musicaux devenus mythiques, comme on dit. La correspondance entre la musique et ces images est parfaite, sans doute parce que l'inspiration est commune, qui trouve sa source et son énergie dans des délires artificiellement provoqués et par la recherche de sensations inouïes et inimaginables.

Ci-dessous donc, sept images que j'ai choisies avec un seul critère :"le plaisir des yeux". Chemin faisant, on croise Jefferson Airplane, The Gratefull Dead, The Doors, Jimi Hendrix, Santana, etc... mais aussi Vincent (Van Gogh)... ou encore Quicksilver (nom dont on connait le succés aujourd'hui dans le monde du surf)...















Et puis cette image, très différente du style des précédentes, mais qui illuste aussi un courant majeur de cette culture psychédélique, le courant "planant", version soft, où les effets mosaïques, version hard, sans être totalement absents, font une large place à des surfaces quasi monochromes comme délavées. Couleurs que l'on retrouve sur les saris et autres tuniques hippies...



De retour à la maison, j'ai fait quelques recherches autour de "culture psychédélique, musique psychédélique, art psychédélique... et accordéon". Eh bien, rien ou quasiment rien ! Est-ce à dire que l'accordéon, son monde, sa culture, ses sonorités sont incompatibles par essence avec le monde psychédélique... Je n'en crois rien a priori. Il doit bien y avoir un accordéoniste, ici ou là, "sous influence". On peut imaginer un accordéon dans l'univers des Pink Floyd : j'aimerais assez écouter ça. L'accordéon planant ! Cette absence de rencontre entre le monde de l'accordéon et la culture psychédélique me parait plutôt relever d'une certaine conjoncture, propre aux années 60-70, où "le piano à bretelles" était au creux de la vague, trop emblématique du vieux monde, c'est-à-dire d'un monde de vieux. Je le regrette, car des hippies accordéonistes, ça n'aurait pas manqué de force humoristique.






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