dimanche 2 octobre - pulcinella à l'astrada
Quand on a reçu le programme 2011-2012 de l'Astrada, à Marciac, on a immédiatement repéré que Pulcinella donnerait un concert, le samedi 1er octobre, à 21 heures, dans le cadre des spectacles découvertes. Evidemment, dès que possible, on a retenu deux places. D8 et D10. Des places inespérées eu égard au nombre des abonnés. L'inscription de Pulcinella à Marciac, c'était la reconnaissance officielle du talent du quartet, sinon dans le monde du jazz, du moins à sa marge. En tout cas, la reconnaissance de son originalité et de sa qualité, tant au plan instrumental qu'au plan de la créativité des compositions et des arrangements. Il faut savoir en effet que, chez Pulcinella, tout est fait maison.
C'est ainsi que ce samedi nous sommes partis de Pau vers 18h30 ; une heure pour faire les 60 kilomètres jusqu'à Marciac à travers champs de maïs ou de tournesols, sous une chaleur caniculaire. Une heure de route, car on ne cesse de traverser des villages à 50 km/h ou de passer de vallons en côteaux au gré d'une route sinueuse. Arrivée donc à 19h30. Les rues sont désertes et le parking de l'Astrada aussi. Quelques restaurants sont ouverts. On choisit l'un d'entre eux qui affiche "omelette aux cèpes avec sa salade", que l'on accompagne d'une demie de Bourgueil. Un café bien serré pour finir. A 20h30, on s'installe, confortablement. Peu après 21 heures, début du concert.
Ils sont donc quatre. La photographie ce-dessous donne une bonne représentation de leur disposition : Ferdinand Doumerc, au centre, avec ses saxophones, flûtes et une sorte d'accordina muni d'un tube et d'un clavier ; Jean-Marc Serpin, à gauche, contrebasse ; Florian Demonsant, à droite, accordéon et pour un titre flûte ; Frédéric Cavalin, batterie et autres instruments de percussions, mais aussi sifflements divers.
Autant le dire tout de suite : on aime beaucoup Pulcinella. D'autant plus que de concert en concert on trouve qu'ils s'améliorent, à moins que les connaissant de mieux en mieux on devienne de plus en plus capable d'apprécier leur jeu.
Parfois, sur une trame sinon classique, du moins rigoureusement pensée et organisée, un instant de folie. Ici, trente secondes de sound painting, une spécialité du quartet. A un autre moment, ce seront des gestes désordonnés, tout en extensions, comme si les quatre membres du quartet avaient été piqués par la tarentule dont une tarentelle endiablée essaiera de conjurer le pouvoir maléfique.
Pourquoi apprécions-nous tant Pulcinella ? Une fois de plus, je suis bien incapable d'analyser le pourquoi et le comment de mes impressions. Manque de notions, manque de cadre critique. J'ai noté sur le site de Pulcinella une revue de presse que j'ai trouvée fort pertinente avec des extraits d'articles qui disent bien mieux que je ne saurais le faire ce que je pense.
Je vais tout de même essayer de trouver les mots pour dire mes impressions :
- D'abord, un univers poétique. Ils pourraient sans doute jouer du jazz, mais en fait ils ont choisi de se tenir à la frontière entre créativité débridée et écriture rigoureuse. Ainsi, par exemple, leurs arrangements permettent bien des libertés, ils permettent à chacun d'exprimer sa personnalité, mais dans un cadre rigoureux si non contraignant.
- Ensuite, une musique que je qualifierais volontiers de sui generis, c'est-à-dire une musique qui est son propre genre en tant que telle, une musique inclassable dans des catégories déjà construites comme "musique de l'Est" ou "kletzmer" ou "trad'" ou "jazz" ou je-ne-sais quoi. Pulcinella, c'est Pulcinella. Voilà ! C'est une tautologie certes, mais elle dit assez bien ce que je pense, à savoir que Pulcinella est unique, même s'ils ne sont pas imperméables à des influences diverses.
- Parfois, on est limite délire ou free jazz, mais les dérapages restent contrôlés. Delirium, oui, mais délirium très mince... De manière générale, il me semble que de morceau en morceau on a en quelque sorte une trame générale du type : thème / dislocation / recomposition. La boucle est bouclée, mais en la parcourant on a vu du pays et imaginé de beaux récits. J'ajoute que la variété et l'alternance entre les morceaux sont toujours réussies et qu'elles maintiennent constamment l'attente et l'effet de surprise.
- Parmi les éléments extérieurs qui renforcent notre goût pour la musique de Pulcinella je note leur présence à l'Astrada, l'accueil fait à leur musique par le public de Marciac. Un public très averti. Connaisseur, exigeant, ouvert et finalement enthousiaste. Et puis, il faut ajouter cet autre indice de qualité : le dernier cd de Pulcinella sort sous label ENJA, un nom qui se suffit à lui-même. Tous ces éléments objectifs nous confortent donc dans notre jugement. Et tout me porte à croire que le quartet n'a pas fini de continuer à créer et à se renouveler. J'en veux pour preuve le fait que leur second disque, qui sort donc sous label ENJA, a été enregistré en 2009 et que depuis plusieurs nouveaux titres ont été créés et pourraient être enregistrés.
Le concert, avant rappels, s'est terminé vers 20h30. Avec les rappels, vers 22h45. Ensuite, on s'est attardé, en discutant avec Florian puis avec ses collègues. Je suis content, car ils nous ont signé leur dernier opus, qui sort bientôt et j'ai trouvé leurs dédicaces fort amicales. J'y suis sensible, car dorénavant en écoutant leur disque j'aurai autour de moi tout l'environnement de cette soirée, concert et rencontres. C'est autre chose que l'écoute d'un cd acheté dans le commerce.
Pulcinella a donc produit deux disques. En fait, on pourrait en comptabiliser deux autres. Le premier disque est celui de droite, "Pulcinella / Clou d'estrade", Yolk, 2008. Mais il y aussi ce "cinq titres" enregistré sous le titre "En piste !", enregistré en 2006 et 2007. Ou encore, cet album, "Panthers's Play" enregistré à Budapest en 2009 avec un trio de Hongrois, Dzindzsa .
Le dernier disque, deuxième ou quatrième, c'est selon, est beau du point de vue graphique. Etrange, lumineux. Une bonne image du monde de Pulcinella. Son titre ? "Travesti !".
Si l'on regarde la photographie ci-dessous, on comprendra pourquoi je suis content qu'ils aient bien voulu me signer cet opus placé sous le signe du masque et peut-être de la double personnalité, entre rigueur intellectuelle ou logique et explosions burlesques : maintenant, il est unique. Comme la musique du quartet.
Dès demain, j'essaie de choisir quelques photographies parmi celles que j'ai faites de Florian et de son accordéon. Ce seront cinq ou sept photonotes de ce concert.
Un peu après 23h30, on a rejoint notre voiture sur le parking quasi vide ; on a programmé TomTom. A minuit et demi, on s'arrêtait devant la maison. On a grignoté, bu une bière et parlé du concert. En visitant le site de pulcinella, on a vu quelques dates où peut-être il nous sera possible d'aller les écouter, près de Toulouse. C'est déjà un projet.
Ci-dessous, deux liens : vers le site de Pulcinella, d'une part, avec en particulier l'écoute de "Morphée", vers leur site myspace, d'autre part, avec quatre ou cinq morceaux en écoute, dont le magnifique "Vie et mort du platane de Prugnanes"...
http://www.pulcinellamusic.com/#
http://www.myspace.com/pulcinellamusic
C'est ainsi que ce samedi nous sommes partis de Pau vers 18h30 ; une heure pour faire les 60 kilomètres jusqu'à Marciac à travers champs de maïs ou de tournesols, sous une chaleur caniculaire. Une heure de route, car on ne cesse de traverser des villages à 50 km/h ou de passer de vallons en côteaux au gré d'une route sinueuse. Arrivée donc à 19h30. Les rues sont désertes et le parking de l'Astrada aussi. Quelques restaurants sont ouverts. On choisit l'un d'entre eux qui affiche "omelette aux cèpes avec sa salade", que l'on accompagne d'une demie de Bourgueil. Un café bien serré pour finir. A 20h30, on s'installe, confortablement. Peu après 21 heures, début du concert.
Ils sont donc quatre. La photographie ce-dessous donne une bonne représentation de leur disposition : Ferdinand Doumerc, au centre, avec ses saxophones, flûtes et une sorte d'accordina muni d'un tube et d'un clavier ; Jean-Marc Serpin, à gauche, contrebasse ; Florian Demonsant, à droite, accordéon et pour un titre flûte ; Frédéric Cavalin, batterie et autres instruments de percussions, mais aussi sifflements divers.
Autant le dire tout de suite : on aime beaucoup Pulcinella. D'autant plus que de concert en concert on trouve qu'ils s'améliorent, à moins que les connaissant de mieux en mieux on devienne de plus en plus capable d'apprécier leur jeu.
Parfois, sur une trame sinon classique, du moins rigoureusement pensée et organisée, un instant de folie. Ici, trente secondes de sound painting, une spécialité du quartet. A un autre moment, ce seront des gestes désordonnés, tout en extensions, comme si les quatre membres du quartet avaient été piqués par la tarentule dont une tarentelle endiablée essaiera de conjurer le pouvoir maléfique.
Pourquoi apprécions-nous tant Pulcinella ? Une fois de plus, je suis bien incapable d'analyser le pourquoi et le comment de mes impressions. Manque de notions, manque de cadre critique. J'ai noté sur le site de Pulcinella une revue de presse que j'ai trouvée fort pertinente avec des extraits d'articles qui disent bien mieux que je ne saurais le faire ce que je pense.
Je vais tout de même essayer de trouver les mots pour dire mes impressions :
- D'abord, un univers poétique. Ils pourraient sans doute jouer du jazz, mais en fait ils ont choisi de se tenir à la frontière entre créativité débridée et écriture rigoureuse. Ainsi, par exemple, leurs arrangements permettent bien des libertés, ils permettent à chacun d'exprimer sa personnalité, mais dans un cadre rigoureux si non contraignant.
- Ensuite, une musique que je qualifierais volontiers de sui generis, c'est-à-dire une musique qui est son propre genre en tant que telle, une musique inclassable dans des catégories déjà construites comme "musique de l'Est" ou "kletzmer" ou "trad'" ou "jazz" ou je-ne-sais quoi. Pulcinella, c'est Pulcinella. Voilà ! C'est une tautologie certes, mais elle dit assez bien ce que je pense, à savoir que Pulcinella est unique, même s'ils ne sont pas imperméables à des influences diverses.
- Parfois, on est limite délire ou free jazz, mais les dérapages restent contrôlés. Delirium, oui, mais délirium très mince... De manière générale, il me semble que de morceau en morceau on a en quelque sorte une trame générale du type : thème / dislocation / recomposition. La boucle est bouclée, mais en la parcourant on a vu du pays et imaginé de beaux récits. J'ajoute que la variété et l'alternance entre les morceaux sont toujours réussies et qu'elles maintiennent constamment l'attente et l'effet de surprise.
- Parmi les éléments extérieurs qui renforcent notre goût pour la musique de Pulcinella je note leur présence à l'Astrada, l'accueil fait à leur musique par le public de Marciac. Un public très averti. Connaisseur, exigeant, ouvert et finalement enthousiaste. Et puis, il faut ajouter cet autre indice de qualité : le dernier cd de Pulcinella sort sous label ENJA, un nom qui se suffit à lui-même. Tous ces éléments objectifs nous confortent donc dans notre jugement. Et tout me porte à croire que le quartet n'a pas fini de continuer à créer et à se renouveler. J'en veux pour preuve le fait que leur second disque, qui sort donc sous label ENJA, a été enregistré en 2009 et que depuis plusieurs nouveaux titres ont été créés et pourraient être enregistrés.
Le concert, avant rappels, s'est terminé vers 20h30. Avec les rappels, vers 22h45. Ensuite, on s'est attardé, en discutant avec Florian puis avec ses collègues. Je suis content, car ils nous ont signé leur dernier opus, qui sort bientôt et j'ai trouvé leurs dédicaces fort amicales. J'y suis sensible, car dorénavant en écoutant leur disque j'aurai autour de moi tout l'environnement de cette soirée, concert et rencontres. C'est autre chose que l'écoute d'un cd acheté dans le commerce.
Pulcinella a donc produit deux disques. En fait, on pourrait en comptabiliser deux autres. Le premier disque est celui de droite, "Pulcinella / Clou d'estrade", Yolk, 2008. Mais il y aussi ce "cinq titres" enregistré sous le titre "En piste !", enregistré en 2006 et 2007. Ou encore, cet album, "Panthers's Play" enregistré à Budapest en 2009 avec un trio de Hongrois, Dzindzsa .
Le dernier disque, deuxième ou quatrième, c'est selon, est beau du point de vue graphique. Etrange, lumineux. Une bonne image du monde de Pulcinella. Son titre ? "Travesti !".
Si l'on regarde la photographie ci-dessous, on comprendra pourquoi je suis content qu'ils aient bien voulu me signer cet opus placé sous le signe du masque et peut-être de la double personnalité, entre rigueur intellectuelle ou logique et explosions burlesques : maintenant, il est unique. Comme la musique du quartet.
Dès demain, j'essaie de choisir quelques photographies parmi celles que j'ai faites de Florian et de son accordéon. Ce seront cinq ou sept photonotes de ce concert.
Un peu après 23h30, on a rejoint notre voiture sur le parking quasi vide ; on a programmé TomTom. A minuit et demi, on s'arrêtait devant la maison. On a grignoté, bu une bière et parlé du concert. En visitant le site de pulcinella, on a vu quelques dates où peut-être il nous sera possible d'aller les écouter, près de Toulouse. C'est déjà un projet.
Ci-dessous, deux liens : vers le site de Pulcinella, d'une part, avec en particulier l'écoute de "Morphée", vers leur site myspace, d'autre part, avec quatre ou cinq morceaux en écoute, dont le magnifique "Vie et mort du platane de Prugnanes"...
http://www.pulcinellamusic.com/#
http://www.myspace.com/pulcinellamusic
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