dimanche 25 septembre 2011

mardi 27 septembre - navidad de los andes

Samedi après-midi, on sort de la parapharmacie de l'hyper Leclerc : nos pas nous conduisent jusqu'au Parvis, l'espace culturel. Françoise doit récupérer des livres commandés. De mon côté, à tout hasard, je vais jeter un coup d'oeil au rayon disques, qui, soit dit en passant, diminue comme peau de chagrin. Amputé d'abord d'une partie de son espace pour laisser place aux écrans plats ; amputé ensuite d'une partie du reste pour laisser place aux appareils numériques et autres bornes de tirage de photographies. Le cd a du souci à se faire.

En attendant, une sorte de pavé noir attire mon regard. C'est forcément un disque ECM. En effet : "Navidad de los Andes", ECM, 2011.


Un trio, qui a déjà joué ensemble, et que j'apprécie bien : Dino Saluzzi, bandonéon, Anja Lechner, violoncelle et Felix Saluzzi, frère de Dino, saxophone ténor, clarinette. Chez ECM et chez Dino Saluzzi en particulier on fait plutôt dans le rigorisme, voire dans le minimalisme, pour ne pas dire une sorte de jansénisme.

Il suffit de regarder ces huit couvertures pour s'en convaincre. Noir, c'est noir ! Quand on en sort, c'est pour une couverture blanche, toujours minimaliste, ou pour une couverture rouge bordeaux et bleue, sombre comme une nuit sans lune.


Je me dis qu'un jour il faudra bien que Manfred Eicher et Soulages se rencontrent tant le noir et le blanc font partie de leur univers. Il faudrait d'ailleurs parler plutôt de noirs et de blancs tant sur les couvertures de ces disques comme dans les tableaux de Soulages on a affaire à des noirs et à des blancs : noir sur noir, blanc sur blanc. Un univers quasi minéral, à l'abri de toute agitation colorée.

Noir sur noir, blanc sur blanc, un univers minéral, cela définit assez bien aussi, par analogie, l'univers musical de "Navidad de los Andes". Le violoncelle et le saxophone ou la clarinette s'essaient bien à jeter ici ou là quelques touches, quelques tâches, quelques lignes colorées et mélodiques, mais bien vite le bandonéon vient éteindre le feu naissant. Comme un commentaire, lapidaire, quelques notes juste quelques notes.

De même que les photographies du livret, des portraits, comme celle de la couverture jouent sur des  gradations de noir ou à la rigueur des variations de gris, de même la musique de ce disque semble tendre vers des variations de silence. On connait bien la place des silences dans les productions ECM. Cet opus ne déroge pas à la règle. Silence sur silence, c'est aussi de la musique. Il faut tendre l'oreille.

Je n'ai pas trouvé de document sonre correspondant à "Navidad de los Andes", mais il est facile d'écouter Dino Saluzzi sur YouTube et la vidéo ci-jointe permet de se faire une idée assez juste de son style et du son de son instrument.

http://www.youtube.com/watch?v=A6yeDMoSvfk

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