mardi 20 juillet - les accordéons voyageurs à nogaro
Samedi après-midi, 17 juillet. 15h30 : on ferme la villa d'Hossegor. En route pour Nogaro. 130 kilomètres. On connait la route pour l'avoir parcourue plusieurs fois, mais c'est l'occasion de tester le TomTom que l'on s'est décidé enfin à acheter. A force d'insistance des "petits", nous avions la honte de nous orienter encore avec nos fidèles cartes Michelin... et, tout de même, un parcours imprimé à partir d'une programmation sur le web. Mais, bon... Il faut vivre avec son temps. Et de fait nous sommes convaincus de l'utilité du "machin".
Samedi donc, en route pour Nogaro où aura lieu le concert-tapas des "Accordéons voyageurs" dans les arènes, habituellement dédiées à la course landaise. Avec des vaches ! Pas des vachettes ! Heure prévue pour le rendez-vous des spectateurs : 19h30. De belles arènes, bien ombragées, un beau sable fauve, de longues tables couvertes de nappes blanches.
Au programme : "Les Troublamours" puis Régis Gizavo.
Fidèles à notre habitude, nous arrivons très en avance. C'est bien. On peut ainsi saluer François Cuilhé, deux ex machina de ce rendez-vous musical, on peut demander une signature sur l'un de ses disques à Régis Gizavo après les balances, on peut parcourir Nogaro à pieds, faire quelques photographies, boire un thé puis, plus tard, un porto avant de prendre place au pied du podium où les "Troublamours" font les ultimes réglages. Les assiettes de tapas sont abondantes et agréables : charcuteries diverses, salade verte, fromage et confiture de cerises. Avec ça , un verre de rouge bien tonique. Et une carafe d'eau glacée. François vient quelques instants discuter accordéon avec nous. Moment de sympathie. Les "Troublamours" se restaurent ; Françoise va leur demander s'ils ont sorti un disque : c'est le cas.
- "Les Troublamours / Hibou du Monde", Anima Mundi Edizione, 2009.
Tout en prenant garde de ne pas laisser une tache de gras sur la pochette, chacun des cinq membres de la formation trace un petit dessin avec bulles, si bien que maintenant on a un disque et une bande dessinée. Les cinq sont Bruno Bernes : voix, tambourin, cajon, batterie ; Eric Chafer, bassotuba, euphonium, basse acoustique ; Emmanuel Ferrari, fisarmonica, voix ; Simon Ferrari, voix, saxophone soprano, gralla ; Christophe Paris, saxophone alto, clarinette, flûte.
C'était la troisième fois que nous écoutions les "Troublamours" : on les a trouvés au mieux de leur forme. Ils ont un style qui prend de plus en plus de caractère. De belles mélodies avec un soupçon de jazz. Leur inspiration est au croisement de trois courants : italo napolitain ou sicilien, avec des accents de tarentelle, balkanique et surréaliste, en particulier pour les paroles pleines de vraie poésie. Sur le disque, un tampon, façon douane : Tadjiguinie / Tarantella Gitano / Guinguette. Sous les ombrages des arènes, sous le ciel à nouveau dégagé de tout nuage menaçant, dans la fraicheur du soir, un moment de plaisir. On les aurait écoutés encore et encore...
En seconde partie, Régis Gizavo et David Mirandon à la batterie. Gizavo ne nous était certes pas inconnu, non plus que David Mirandon, dont j'ai beaucoup apprécié la prestation : une présence discrète et efficace. Nous les connaissions par des disques. Grand merci à François de nous avoir permis de les écouter live. La présence de Gizavo est impressionnante. Il est plutôt petit, massif, cubique, si j'ose dire. Assis, il bouge peu. Sa voix est impressionnante de profondeur et son accordéon impressionnant d'énergie. Même si l'on ne comprend pas les paroles, on saisit par les commentaires introductifs de chaque morceau que l'inspiration de Gizavo procède d'un humanisme naïf. Nulle intention péjorative dans ce terme ; je veux dire qu'il exprime un humanisme spontané, sans détours ni calculs. Mais aussi une certaine tristesse devant le spectacle du monde et de ses inégalités, voire de ses drames et souffrances. On parle parfois de cri du coeur. L'expression me parait bien convenir à la prestation du duo. Au fur et à mesure du concert, j'ai trouvé entre les morceaux une ressemblance certaine, si bien qu'une sorte d'hypnose s'installe, qui correspond, me semble-t-il, bien à l'incantation que recherche Gizavo. C'est comme s'il tissait une toile d'araignée, presque impalpable, et pourtant solide. Et l'on sent bien que l'enjeu de sa musique n'est pas simplement un moment de loisir. Son implication est intense. D'ailleurs, en fin de soirée en particulier, il m'a paru tendu et fatigué. Comme si sa mission l'avait épuisé. Il a manifestement écourté les rappels et puis il est parti sur un salut rapide. Sans s'attarder. J'associe cette attitude au sérieux de sa prestation, qui m'inspire beaucoup de respect.
Bref ! On l'aura compris : une belle soirée, dont nous garderons, très vif, le souvenir.
Entre minuit et une heure, retour à Pau. Peu de circulation. La lune, comme un formidable projecteur dans le ciel. En arrivant dans la maison bien fraiche, on casse une petite croûte. On se rappelle tel ou tel moment. Je me dis qu'avant de retourner à Hossegor, il faudra absolument que j'écrive tout ça dans mon blog. C'est fait. Et que je publie quelques photonotes des "Troublamours" et de Gizavo. C'est à faire.
Samedi donc, en route pour Nogaro où aura lieu le concert-tapas des "Accordéons voyageurs" dans les arènes, habituellement dédiées à la course landaise. Avec des vaches ! Pas des vachettes ! Heure prévue pour le rendez-vous des spectateurs : 19h30. De belles arènes, bien ombragées, un beau sable fauve, de longues tables couvertes de nappes blanches.
Au programme : "Les Troublamours" puis Régis Gizavo.
Fidèles à notre habitude, nous arrivons très en avance. C'est bien. On peut ainsi saluer François Cuilhé, deux ex machina de ce rendez-vous musical, on peut demander une signature sur l'un de ses disques à Régis Gizavo après les balances, on peut parcourir Nogaro à pieds, faire quelques photographies, boire un thé puis, plus tard, un porto avant de prendre place au pied du podium où les "Troublamours" font les ultimes réglages. Les assiettes de tapas sont abondantes et agréables : charcuteries diverses, salade verte, fromage et confiture de cerises. Avec ça , un verre de rouge bien tonique. Et une carafe d'eau glacée. François vient quelques instants discuter accordéon avec nous. Moment de sympathie. Les "Troublamours" se restaurent ; Françoise va leur demander s'ils ont sorti un disque : c'est le cas.
- "Les Troublamours / Hibou du Monde", Anima Mundi Edizione, 2009.
Tout en prenant garde de ne pas laisser une tache de gras sur la pochette, chacun des cinq membres de la formation trace un petit dessin avec bulles, si bien que maintenant on a un disque et une bande dessinée. Les cinq sont Bruno Bernes : voix, tambourin, cajon, batterie ; Eric Chafer, bassotuba, euphonium, basse acoustique ; Emmanuel Ferrari, fisarmonica, voix ; Simon Ferrari, voix, saxophone soprano, gralla ; Christophe Paris, saxophone alto, clarinette, flûte.
C'était la troisième fois que nous écoutions les "Troublamours" : on les a trouvés au mieux de leur forme. Ils ont un style qui prend de plus en plus de caractère. De belles mélodies avec un soupçon de jazz. Leur inspiration est au croisement de trois courants : italo napolitain ou sicilien, avec des accents de tarentelle, balkanique et surréaliste, en particulier pour les paroles pleines de vraie poésie. Sur le disque, un tampon, façon douane : Tadjiguinie / Tarantella Gitano / Guinguette. Sous les ombrages des arènes, sous le ciel à nouveau dégagé de tout nuage menaçant, dans la fraicheur du soir, un moment de plaisir. On les aurait écoutés encore et encore...
En seconde partie, Régis Gizavo et David Mirandon à la batterie. Gizavo ne nous était certes pas inconnu, non plus que David Mirandon, dont j'ai beaucoup apprécié la prestation : une présence discrète et efficace. Nous les connaissions par des disques. Grand merci à François de nous avoir permis de les écouter live. La présence de Gizavo est impressionnante. Il est plutôt petit, massif, cubique, si j'ose dire. Assis, il bouge peu. Sa voix est impressionnante de profondeur et son accordéon impressionnant d'énergie. Même si l'on ne comprend pas les paroles, on saisit par les commentaires introductifs de chaque morceau que l'inspiration de Gizavo procède d'un humanisme naïf. Nulle intention péjorative dans ce terme ; je veux dire qu'il exprime un humanisme spontané, sans détours ni calculs. Mais aussi une certaine tristesse devant le spectacle du monde et de ses inégalités, voire de ses drames et souffrances. On parle parfois de cri du coeur. L'expression me parait bien convenir à la prestation du duo. Au fur et à mesure du concert, j'ai trouvé entre les morceaux une ressemblance certaine, si bien qu'une sorte d'hypnose s'installe, qui correspond, me semble-t-il, bien à l'incantation que recherche Gizavo. C'est comme s'il tissait une toile d'araignée, presque impalpable, et pourtant solide. Et l'on sent bien que l'enjeu de sa musique n'est pas simplement un moment de loisir. Son implication est intense. D'ailleurs, en fin de soirée en particulier, il m'a paru tendu et fatigué. Comme si sa mission l'avait épuisé. Il a manifestement écourté les rappels et puis il est parti sur un salut rapide. Sans s'attarder. J'associe cette attitude au sérieux de sa prestation, qui m'inspire beaucoup de respect.
Bref ! On l'aura compris : une belle soirée, dont nous garderons, très vif, le souvenir.
Entre minuit et une heure, retour à Pau. Peu de circulation. La lune, comme un formidable projecteur dans le ciel. En arrivant dans la maison bien fraiche, on casse une petite croûte. On se rappelle tel ou tel moment. Je me dis qu'avant de retourner à Hossegor, il faudra absolument que j'écrive tout ça dans mon blog. C'est fait. Et que je publie quelques photonotes des "Troublamours" et de Gizavo. C'est à faire.
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