lundi 16 novembre - premières neiges et paris musette
Il y a quelques jours, j'ai éprouvé le besoin de poser noir sur blanc quelques réflexions, très fragmentaires, à propos du musette. Même si je ne relis pas ce que j'ai pu écrire sur ce blog, je sais que j'ai déjà éprouvé ce besoin de clarifier le musette ou l'accordéon musette. Ou plus exactement mon rapport à ce genre musical. J'ai bien conscience en effet que si cette question insiste et si mes efforts de réflexion restent finalement provisoires, c'est qu'il s'agit moins d'un problème de définition objective que de mon rapport personnel et subjectif à ce style, à cette réalité esthétique. Mon besoin d'analyse porte moins sur l'objet que sur la relation entre cet objet et moi-même. Pour le dire dans les termes de la sociologie de Pierre Bourdieu, ce qui au fond me préoccupe, c'est d'éclaicir cet habitus qui me porte à juger le musette comme je le juge spontanément. Ce qui est en jeu, ce sont mes pensées, mes manières de juger, mes impressions mêmes qui déterminent mon jugement esthétique sur le musette. En fait, les sensations que j'éprouve à l'écoute du musette impliquent mon histoire, mon passé, ma culture et que sais-je encore, non de manière consciente et délibérée mais de manière spontanée. Comme une seconde nature, une nature acquise, mais tellement incorporée que ma conception du monde me parait aller de soi. Or justement d'autres personnes, je le sais, ont un jugement bien différent du mien. Autres habitus, qu'il faut considérer avec attention, pour mieux comprendre, par différences, qui je suis et sur quoi se fondent nos jugements quant au musette. Je sens bien que je ne suis pas sorti de l'auberge, car il s'agit bien d'identité et de diversité. De relativité des conceptions du monde.
Mais en attendant d'y revenir, un petit détour...
Jeudi, en début d'après-midi, je suis allé rendre visite à mes parents. Maison de retraite Saint Joseph à Nay. Vingt kilomètres au sud de Pau. La route, malgré mes préoccupations et une certaine tristesse qui m'envahit, impose sa beauté. Après des jours interminables de pluie, le ciel est aujourd'hui lumineux. Les premières neiges sont comme une explosion de blanc. Ou même de blancs. Au retour, entre tristesse et épuisement, mon regard est comme attiré vers les rétroviseurs où je vois les sommets immaculés s'effacer à l'horizon.
Sans même prendre le temps d'arrêter le moteur de la voiture en arrivant devant notre maison, je me précipite pour inviter Françoise, toutes affaires cessantes, à venir faire un tour dans ce triangle équilatéral que forment Pau, Tarbes et Lourdes. Un triangle de quarante kilomètres de côté. Il y a urgence. Il s'agit de ne pas laisser passer ce moment, qui ne se présentera pas une seconde fois : prendre le temps d'admirer ces premières neiges, avant que la douceur de l'air ne les transforme en soupe grise et sans éclats. Il ne m'est pas nécessaire d'insister beaucoup pour que Françoise m'accompagne. Sans oublier "le petit gros" [Samsung].
Entre Soumoulou et Lourdes, au loin, le Pic du Midi de Bigorre. A perte de vue, le piémont couvert de maïs. La terre est d'évidence riche.
Il est 16h40. Le soleil est déjà très déclinant. La lumière s'est affaiblie, mais les ombres sont magnifiques, interminables.
16h45.
Mais en attendant d'y revenir, un petit détour...
Jeudi, en début d'après-midi, je suis allé rendre visite à mes parents. Maison de retraite Saint Joseph à Nay. Vingt kilomètres au sud de Pau. La route, malgré mes préoccupations et une certaine tristesse qui m'envahit, impose sa beauté. Après des jours interminables de pluie, le ciel est aujourd'hui lumineux. Les premières neiges sont comme une explosion de blanc. Ou même de blancs. Au retour, entre tristesse et épuisement, mon regard est comme attiré vers les rétroviseurs où je vois les sommets immaculés s'effacer à l'horizon.
Sans même prendre le temps d'arrêter le moteur de la voiture en arrivant devant notre maison, je me précipite pour inviter Françoise, toutes affaires cessantes, à venir faire un tour dans ce triangle équilatéral que forment Pau, Tarbes et Lourdes. Un triangle de quarante kilomètres de côté. Il y a urgence. Il s'agit de ne pas laisser passer ce moment, qui ne se présentera pas une seconde fois : prendre le temps d'admirer ces premières neiges, avant que la douceur de l'air ne les transforme en soupe grise et sans éclats. Il ne m'est pas nécessaire d'insister beaucoup pour que Françoise m'accompagne. Sans oublier "le petit gros" [Samsung].
Entre Soumoulou et Lourdes, au loin, le Pic du Midi de Bigorre. A perte de vue, le piémont couvert de maïs. La terre est d'évidence riche.
Il est 16h40. Le soleil est déjà très déclinant. La lumière s'est affaiblie, mais les ombres sont magnifiques, interminables.
16h45.
16h54. Il est impossible de s'aventurer dans les chemins. L'eau est partout présente.
16h58. Plus on s'approche du Pic du Midi, plus il ressemble à un mirage. Une sorte de banquise irréelle, une illusion formidable barrant le chemin du sud. Je reste quelques minutes devant cette pure puissance, cette masse comme en suspension.
17h00. Dans les champs, dans les rangs de maïs, des cailloux, gris, striés par les ombres des herbes folles. On dirait des plaquettes portant traces de quelque écriture primitive. Elles sont là, chargées de signes? Des signes qui se modifient puis s'effacent avec le mouvement du soleil.
17h30. Sur le chemin du retour, un arbre. Seul, presque totalement dépouillé de ses feuilles. Je reste encore cette fois fasciné par son équilibre et je ne peux m'empêcher d'admirer l'équilibre de ses forces. Forces biologiques par opposition aux forces mécaniques des machines ou au jeu de forces en quoi consiste l'équilibre des constructions artificielles.
Retour à la maison vers 18 heures. L'envie me prend d'explorer les richesses de ces trois disques magnifiques : "Paris Musette 1", "Paris Musette 2 / Swing et manouche", "Paris musette 3 / Vent d'automne". Azzolla, Barboza, Privat, Galliano, Rossi, Parisi, etc... etc... Je serais tenté de parler de musette authentique, non parce qu'il reproduit le musette des origines, mais parce qu'au risque de rompre avec celles-ci, il en manifeste l'esprit. L'esprit du musette, voilà, c'est ça...
Retour à la maison vers 18 heures. L'envie me prend d'explorer les richesses de ces trois disques magnifiques : "Paris Musette 1", "Paris Musette 2 / Swing et manouche", "Paris musette 3 / Vent d'automne". Azzolla, Barboza, Privat, Galliano, Rossi, Parisi, etc... etc... Je serais tenté de parler de musette authentique, non parce qu'il reproduit le musette des origines, mais parce qu'au risque de rompre avec celles-ci, il en manifeste l'esprit. L'esprit du musette, voilà, c'est ça...
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