vendredi 7 novembre - yann fanch perroches

… écouté encore et encore l’album de Yann-Fanch Perroches. Toujours avec le même plaisir ou, plus exactement, avec un plaisir croissant, car le fait de reconnaître les mélodies nous permet de nous attacher de mieux en mieux à l’interprétation.

En lisant attentivement le livret de présentation, le premier paragraphe m’intrigue. « « Eost », « Août »… L’idée de ce disque solo sans aucun musicien invité m’est venue lors d’un mois d’août un peu désœuvré ». Or, j’ai beau regardé le cd et son enveloppe, nulle part je ne lis ces mots « Eost » ou « Août ». Un peu plus loin, « Eost », « Moisson »…Titre caché ? Titre virtuel ? Les seules mentions lisibles sont le nom de l’artiste et, au dos, l’indication « Bretagne Accordéon diatonique ».

Ajoutons pour être précis que l’on trouve aussi les titres des quinze morceaux composant l’album, leurs durées et la durée totale, 64 ;59, l’éditeur, Cinq Planètes, et le distributeur, « L’Autre Distribution ».

C’est au dos du livret que l’on peut lire que l’enregistrement a eu lieu à Cléguer entre août 2006 et février 2008.

Indication intéressante quant à l’intention d’Y.-F. Perroches : « La musique modale, le swing, les belles harmonies et les mélodies à peu de notes… C’est ce qui me fait craquer. J’espère qu’il en sera de même pour vous ». Je retrouve ici une caractéristique de l’accordéon basque : un ancrage culturel très profond allié à une connaissance ouverte sur les musiques d’ailleurs, le mélange donnant quelque chose qui est à la fois particulier, situé, localisable et universel, sensible à tout individu disposé à écouter cette musique. Indication intéressante au plan technique : « Sur ce cd, je joue de deux Bertrand Gaillard 2 rangs et demi 12 basses (Sol-Do et La-Ré) et d’un Castagnari 3 rangs 18 basses (Sol-DO) ».

Pour définir le style d’Y.-F. Perroches, il suffira de s’en tenir à trois citations :

- 2. « Waltz for Kay ». Cette valse est née toute seule un jour entre mes doigts, comme par magie, comme si cet air avait toujours existé. Je l’ai dédiée à ma vieille copine Kay, accordéoniste (diatonique) de rue dans la bonne ville d’Austin au Texas.
- 4. « Bourrées bourrées ». Pas vraiment bourrées, que ce soit à deux ou trois temps, mais bourrées quand même, allez comprendre…
- 7. « Slingerdansin » (Maria Kalaniemi). Une composition de mon autre accordéoniste préférée [l’une étant Karen Tweed] : Maria Kalaniemi. A l’origine, l’air est une danse, une polka, mais je la joue plutôt librement, en tirant profit des combinaisons harmoniques que permet le 18 basses sans tierces.


En tout cas, le « coup de cœur de l’académie Charles Cros » collé sur la couverture de l’album est mille fois mérité.