mercredi 25 février 2009

jeudi 26 février - sound of philadelphia

D'abord le rituel. Sur l'enveloppe, en haut à droite, Saint Genix sur Guiers. Trop facile ! Le dernier opus de Jacques Pellarin. Il m'avait annoncé cet envoi, mais je ne l'espérais pas si tôt.

A l'intérieur, un mot personnel et le nouveau-né bien protégé des intempéries. On est loin de l'objet acheté anonymement à la grande distribution.

Je suis frappé, à la lecture de la page de présentation, par deux indications. D'abord, celle-ci : "Jacques Pellarin, Bayan (classical accordion)" ; ensuite, celle-là : "A travers mes compositions, j'invite le public à découvrir un accordéon caméléon, hors des clichés musette, qui passe par des styles très éclectiques comme...". J'ai déjà évoqué cette réflexion, mais j'y reviens, je vois une forte analogie entre la mention du bayan et la notion d'éclectisme des styles des compositions de ce disque. Mon sentiment, ma grille de lecture, si j'ose dire, c'est qu'il s'agit d'une oeuvre qui dépasse, au sens dialectique, des contradictions ou plus exactement ce que l'on tient habituellement pour des contradictions. Dans l'opinion commune, le bayan, c'est pour l'interprétation de concerts classiques ; de même, le tango ou la valse, le jazz ou les airs d'inspiration espagnole, il faut choisir. Et bien justement, cet opus démontre en acte que ces contradictions, que ces exclusions, ne sont qu'apparentes et que leur dépassement est possible. La preuve... il suffit d'écouter sans a priori.

Enfin, la couverture montre un trio en route. Je trouve cette image tout à fait symbolique : côte à côte, ils avancent d'un pas tranquille, mais déterminé. Quand on retourne le boitier, on voit que le chemin serpente un peu, sinue sans perdre sa direction. Ils ne sont pas au bout du chemin.



Bien entendu, l'écriture de cette chronique est accompagnée par l'écoute des douze titres de l'album. Je vérifie ainsi mon interprétation du "dépassement"... dont je fais en quelque sorte l'expérience physique à travers l'extraordinaire unité d'inspiration que je perçois de morceau en morceau.
Je n'ai certes pas le goût des classements ou des palmarès, mais d'habitude, lorsque je découvre un disque, tel ou tel morceau suscite ma préférence. Ici, rien de tel - ce doit être ma tendance obsessionnelle -, c'est l'unité de la diversité qui me frappe. Autre chose encore : le son du trio. Une couleur spécifique. Impossible de s'y tromper.

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