samedi 15 avril 2017

samedi 15 avril - toucas trio vasco : "sangue do mar"

On est en train de découvrir le tout dernier opus de Crestiano Toucas et son Trio Vasco : "Sangue Do Mar". Je dis :"On est en train..." car il nous faudra encore plusieurs écoutes  pour nous l'approprier. Mais, d'ores et déjà, sans plus attendre, je suis capable d'identifier mes premières impressions.  Ces premières impressions en effet sont comme des évidences. Suivant l'expression consacrée, ces impressions, les premières, sont les meilleures. Je sais qu'au fil du temps je serai amené à les affiner, à les expliciter et à les approfondir, mais je sais aussi que leur tonalité et leur intensité sont déjà là. Il me suffit d'en prendre bonnes notes, d'en prendre acte.

Disons d'abord que "Sangue Do Mar" vient s'inscrire pour moi à l'intersection de deux axes : d'une part, un certain nombre de disques de Crestiano Toucas, qui sont comme les jalons d'un parcours que, depuis "Erranza", nous suivons avec fidélité et un intérêt sans failles. D'autre part, un certain nombre de concerts où, de Tulle à Bourg Saint Andéol entre autres, nous avons retrouvé ce Trio Vasco, chaque fois avec le même bonheur. Et avec ce plaisir particulier de sentir qu'une œuvre était en train de se créer. Une œuvre qui prend aujourd'hui la forme de cet album. Qui est, comme on le voit sur la photo ci-dessous, comme le couronnement symbolique des albums qui l'ont précédé.





Cet album, justement, parlons-en. De toute évidence, c'est un bel objet culturel. Avant même de l'aborder en tant qu'objet musical, il s'impose en effet comme un objet culturel ave sa présentation en forme de triptyque recto-verso où les photos et le texte préparent l'attention à la musique. Objet culturel aussi en ce sens que la qualité de la mise en forme de la pochette et du livret manifeste une attention majuscule à notre égard. On est loin de la musique en forme de flux, de la musique au mètre, comme la pizza du samedi soir dans certaines pizzerias.


Quant à la musique, ce qui me frappe, c'est ce fait, cette évidence, que quelques mesures suffisent pour qu'on reconnaisse le style et même, si j'ose dire, la signature du Trio Vasco. Un trio à géométrie variable avec C. Toucas à l'accordéon Victoria, Th. Vaillot à la guitare, puis P. Edouard ou Amrat Hussain aux percussions, tablas et voix. S'ajoutent sur l'album les voix de M. Anewy ou de L. Toucas, que nous n'avions jamais entendues en direct live et qui apportent, chacune dans son registre, une émotion bien particulière à ce disque.

Pour le dire en quelques mots, si l'on voulait caractériser le style spécifique du trio, on pourrait le qualifier de tissage à trois fils : accordéon, guitare, percussions... Avec des variantes, comme par exemple les multiples formes de la guitare entre flamenca et sitar, entre autres, ou les percussions entre tablas, palmas et percussions vocales, ou encore l'accordéon qui joue parfois à se présenter comme un harmonium, etc... Bref ! Un tissage que l'on peut qualifier, à bon droit, de métissage quand il entrelace des formes culturelles venues d'horizons multiples... Tissage, métissage, dialogues...

Ensuite, il faut du temps pour bien s'imprégner de l'identité de cet album. La suite des titres se présente en effet comme un véritable périple, qui "nous entraine sur la route des Indes, de Lisbonne à Calicut, d'un fleuve à l'autre, de mers en océans, à la rencontre de traditions rythmiques et mélodiques pleines de vie. Fado, flamenco, musique tsigane, maqamat persans et ragas malais..."

Mais, d'ores et déjà, pour en savoir plus, un clic suffira...

https://www.toucastriovasco.com/


Après plusieurs écoutes enchainées de "Sangue Do Mar", je me donne une petite pause avant d'entamer une écoute sélective, que l'on pourrait appeler une écoute en réseau où il s'agit de chercher des correspondances entre tel et tel titre, une écoute qui cherche à vérifier des hypothèses, une écoute qui m'explicitera à moi-même mes premières impressions. Mais voilà qu'en cet instant, je ne sais comment, me vient à l'esprit un rapprochement entre "Sangue Do Mar" et quelques autres albums que j'aime tout particulièrement :

- "Richard Galliano / Love Day"
-"Renaud Garcia- Fons / La vie devant soi" avec D. Venitucci à l'accordéon
-"Méditerranées / Renaud Garcia-Fons" avec D. Venitucci
-"Le bal perdu / Ensemble Art Sonic" avec D. Ithursarry à l'accordéon.

Ces quatre albums, auxquels j'ajoute donc maintenant "Sangue Do Mar" sont en effet caractérisés par le fait qu'ils reposent sur un concept fondateur ou, disons mieux, sur une idée directrice que de titre en titre ils déclinent. Ce sont, si j'ose dire, des albums-projets. Des œuvres, des créations au sens plein du terme.

-"Love Day" ou les moments de la journée, de l'aurore au crépuscule, comme symbole des âges de la vie,
-"La vie devant soi" comme un retour vers sa ville natale, comme une remontée dans le temps en quelques images ,
-"Méditerranées" comme un périple de mélodies en mélodies, comme un kaléidoscope de rythmes, étape par étape,
-"Le bal perdu" comme un parcours dans le temps, de "La Javanaise" à "Volubilis", de "De dame et d'homme" à "Camino", etc...

Et donc, à cette liste, j'ajoute "Sangue Do Mar" et ses quatorze étapes d'un périple qui est à la fois retour aux sources et ouverture sur le vaste monde...


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