dimanche 21 février - amour java...
Depuis quelques jours, je suis en train de découvrir un disque : "Denécheau Jâse Musette / Amour Java", Buda 2015... Un disque... Comment dire ? Jubilatoire. Voilà, c'est ça : jubilatoire. Un disque structuré comme un oignon : on l'écoute, on croit l'avoir totalement apprécié ; on l'écoute à nouveau, on se rend compte que l'on n'avait été attentif qu'à une enveloppe superficielle ; on se rend compte que cet album est plus complexe qu'il n'y paraissait de prime abord. Et ainsi de suite. C'est pourquoi ma découverte dure depuis déjà plusieurs jours. Cette impression qu'une couche d'interprétation en cache bien d'autres plus profondes contribue pour beaucoup à la jubilation que j'évoquais plus haut.
Jubilatoire donc en raison du son musette, disons néo-musette, qui nous saisit et nous entraine dès le premier morceau :"Java d'un soir". Jubilatoire, parce que l'intelligence qui a présidé à ce projet et à sa réalisation, cette intelligence est manifeste. Pas une intelligence conceptuelle ou abstraite, non ! Une intelligence capable de donner une vie nouvelle à une tradition typiquement parisienne - je pense aux deux volets du titre 4 - avec sa gouaille et sa nostalgie. Typiquement parisienne, mais sensible à de multiples influences. Une intelligence manifeste à la lecture du livret d'accompagnement : chaleureux, argumenté, documenté et jamais pédant.
Ce disque est jubilatoire aussi par le nombre impressionnant des instruments mobilisés et par le talent de ses interprètes. Parmi ceux-ci, deux m'étaient déjà connus : Daniel Denécheau et Robert Santiago. Leur présence : un gage de culture et de virtuosité. Tous les deux jouent de l'accordéon, mixte pour Daniel, soit diatonique main droite, chromatique, main gauche ; diatonique pour Robert. Ils jouent de l'accordéon, mais pas seulement, comme en témoigne la liste impressionnante des instruments joués par Robert. Une liste à la Prévert, apparemment hétéroclite, en fait éclectique et on ne peut plus pertinente eu égard aux effets visés. On pense à Prévert, mais aussi à quelque musette dans l'esprit dada. En tout cas, une bonne douzaine de machines à produire des sons étranges...
Mais à côté des accordéons cités ci-dessus, il faut aussi signaler le Jâse, ancêtre de la batterie, le bigophone et la cabrette, une sorte de cornemuse qui chemin faisant se fera larguer par l'accordéon devenu grand.
Connaissant Robert Santiago par plusieurs de ses disques, cette jubilation que j'évoquais plus haut ne m'étonne pas. J'ai toujours reconnu son immense culture et je retrouve bien son style dans cette musique musette dont on comprend bien qu'elle est le résultat d'une longue rumination qui ne laisse rien apparaitre de son travail. Qui se donne comme allant de soi : suprême coquetterie !
Un dernier mot enfin sur la programmation de l'album. L'ensemble est construit sur une alternance de morceaux instrumentaux et de morceaux chantés. Alternance heureuse, ceux-ci étant plutôt marqués par un certain esprit de gouaille, ceux-là plutôt nostalgiques. Les uns et les autres font forcément penser au monde de Doisneau...
Bref, un album que je ne saurais trop vous recommander...
Jubilatoire donc en raison du son musette, disons néo-musette, qui nous saisit et nous entraine dès le premier morceau :"Java d'un soir". Jubilatoire, parce que l'intelligence qui a présidé à ce projet et à sa réalisation, cette intelligence est manifeste. Pas une intelligence conceptuelle ou abstraite, non ! Une intelligence capable de donner une vie nouvelle à une tradition typiquement parisienne - je pense aux deux volets du titre 4 - avec sa gouaille et sa nostalgie. Typiquement parisienne, mais sensible à de multiples influences. Une intelligence manifeste à la lecture du livret d'accompagnement : chaleureux, argumenté, documenté et jamais pédant.
Ce disque est jubilatoire aussi par le nombre impressionnant des instruments mobilisés et par le talent de ses interprètes. Parmi ceux-ci, deux m'étaient déjà connus : Daniel Denécheau et Robert Santiago. Leur présence : un gage de culture et de virtuosité. Tous les deux jouent de l'accordéon, mixte pour Daniel, soit diatonique main droite, chromatique, main gauche ; diatonique pour Robert. Ils jouent de l'accordéon, mais pas seulement, comme en témoigne la liste impressionnante des instruments joués par Robert. Une liste à la Prévert, apparemment hétéroclite, en fait éclectique et on ne peut plus pertinente eu égard aux effets visés. On pense à Prévert, mais aussi à quelque musette dans l'esprit dada. En tout cas, une bonne douzaine de machines à produire des sons étranges...
Mais à côté des accordéons cités ci-dessus, il faut aussi signaler le Jâse, ancêtre de la batterie, le bigophone et la cabrette, une sorte de cornemuse qui chemin faisant se fera larguer par l'accordéon devenu grand.
Connaissant Robert Santiago par plusieurs de ses disques, cette jubilation que j'évoquais plus haut ne m'étonne pas. J'ai toujours reconnu son immense culture et je retrouve bien son style dans cette musique musette dont on comprend bien qu'elle est le résultat d'une longue rumination qui ne laisse rien apparaitre de son travail. Qui se donne comme allant de soi : suprême coquetterie !
Un dernier mot enfin sur la programmation de l'album. L'ensemble est construit sur une alternance de morceaux instrumentaux et de morceaux chantés. Alternance heureuse, ceux-ci étant plutôt marqués par un certain esprit de gouaille, ceux-là plutôt nostalgiques. Les uns et les autres font forcément penser au monde de Doisneau...
Bref, un album que je ne saurais trop vous recommander...
2 commentaires:
Merci Michel, votre commentaire est toujours aussi argumenté et pertinent... et puis vous écrivez un si beau français ! c'est pour tout ça que "l'Autre Bistrot" est, je crois, le meilleur blog dédié à l'accordéon. Amitié. RoB.
Très touchés.
Que peut-on vous dire sinon, merci...
Quel plaisir de lire quelqu'un qui comprend votre travail, votre musique et l'amour avec lequel on la joue
Le Denécheau Jâse Musette
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