mardi 26 mai 2015

mardi 26 mai - le duo intermezzo à oloron

Vendredi 22 mai. 20h30. Oloron Sainte Marie, à quarante kilomètres au sud ouest de Pau. Le Duo Intermezzo - Sébastien Authemayou, bandonéon, Marielle Gars, piano - donne en concert "Jean-Sébastien Bach / Astor Piazzolla / Tête à tête". Forcément, on avait réservé nos places depuis des mois. C'était un disque magnifique. Ce fut un concert magnifique. On en attendait beaucoup. Il fut à la hauteur de nos attentes. On peut d'ailleurs s'en faire une idée à travers le disque sorti en 2013 et à propos duquel j'avais fait un article en date du 10 octobre 2013. Un article où j'essayais de dire notre enthousiasme. Enthousiasme encore au rendez-vous avec ce concert. Pour dire la vérité, j'ai eu l'impression que ce moment passait comme un instant ; c'est comme si je m'étais réveillé à l'annonce du dernier morceau... avant, évidemment, plusieurs rappels par le public enchanté.

Si j'essaie de comprendre maintenant l'origine de notre plaisir, je repère trois composantes :

- l'environnement du concert d'abord. Une belle salle, vaste et chaleureuse. Un éclairage judicieux, sans effets de lumière ; juste ce qu'il faut pour mettre la gestuelle des deux concertistes en évidence, juste ce qu'il faut pour les détacher sur le fond noir de la scène. Une scène qui en fait est plus exactement un parterre à hauteur du sol du premier rang. Une atmosphère de rigueur et de sérieux. Et en même temps, pour traduire l'inspiration de Piazzolla, un jeu de feu.

Mais encore, quant à l'environnement, quelques mots amicaux échangés avant puis après le concert. Des propos apparemment anodins, mais qui traduisent spontanément nos impressions, qui essaient de dire combien ce moment de musique en direct live nous a touchés. Mais encore, au détour de notre conversation, la rencontre avec Camille. Et encore le souvenir de son regard si vif.

- Pour analyser les deux autres composantes, je me réfère à Roland Barthes qui m'a si souvent éclairé sur mes propres impressions. S'interrogeant sur ce qui pourrait expliquer son rapport à une œuvre qui lui procure un plaisir intense, il distingue deux composantes qu'il nomme studium et punctum.  Le studium, c'est l'intérêt intellectuel que je porte à cette œuvre. Elle m'intéresse, elle m'apprend quelque chose. Mais ce n'est pas tout. En même temps, elle me touche : une impression qui est de l'ordre de l'émotion et qu'il nomme punctum. Quant à ce concert, j'y retrouve le studium sous la forme des commentaires qui contextualisent chaque morceau. Rien de trop, juste ce qu'il faut pour que chacun situe le morceau qui va ou vient d'être joué. J'y retrouve aussi le punctum dans  la correspondance entre Bach et Piazzolla, qui est lumineuse et éclairante, comme une révélation.

Pour garder quelque trace "visuelle" de ce vendredi soir 23 mai, à Oloron, entre 20h30 et 23 heures, sept photonotes : duo/bandonéon/piano/ duo/bandonéon/piano/duo.



 
 







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