jeudi 6 mars - après avoir écouté "bilika"
Quand on ouvre la pochette de "Bilika", on trouve, au verso de la couverture, un texte d'une douzaine de lignes signées Frank Bergerot. Un texte plein d'intelligence, qui dit en quelques phrases toute la singularité de cet album du duo Kristof Hiriart-Didier Ithursarry. Il y est question de tradition, de chants basques, de générosité, du soleil, de sommets et de vallées, de la voix de K. Hiriart et du soufflet de D. Ithursarry. Tout ce qu'il fallait dire d'essentiel est dit. Et puis, il y a cette dernière phrase en conclusion. F Bergerot écrit ceci :"J'aimerais pouvoir écrire à cet instant comme Colette dans le quotidien Gil Blas du 2 février 1903, "les gens de métier vous diront pourquoi c'est beau. Moi, je ne suis que Claudine et le plus souvent je subis la beauté avec accablement, sans analyse." Pour ma part, je ferais deux remarques à propos de ce texte qui exprime assez bien mes sentiments à l'écoute de "Bilika". La première, c'est que je ne parlerais pas d'accablement mais plutôt d'étonnement ou d'ébahissement en ce qui me concerne. La seconde, c'est que je vais essayer de dépasser ce premier niveau d'impression pour tenter, sinon une analyse, du moins d'en donner une première expression, comme une sorte de traduction.
D'abord, je note que 7 titres sur les 10 sont identifiés comme "trad." Je n'en connais pas la version traditionnelle, mais tout me porte à croire, à leur écoute, qu'ils ont fait l'objet d'un "sacré" travail d'arrangement, tant est patente leur modernité. D'autre part, je dirais qu'à mon sens les textes me font plus penser à des récitatifs qu'à des chansons à proprement parler. Je qualifierais donc K. Hiriart plus de récitant que de chanteur. Enfin, de même que je ne connais pas les versions traditionnelles des titres notés "trad.", je n'entends rien à la langue basque, si bien que la voix est plus pour moi le second instrument du duo que l'instrument de transmission d'un sens. Et c'est bien.
J'en viens maintenant à quelques impressions après une première série de quatre écoutes des dix morceaux de "Bilika" d'une durée totale de 42:46 avec un minimun de 3:04 et un maximum de 5:48.
1.- "Les lavandières". Ce titre était aussi le titre 1 de l'album "Oboreades". D'emblée, on est dans la mélopée. L'accordéon suggère le mystère avec ses jeux de soufflet et brosse une sorte de paysage sonore à grands traits. Par contraste avec la voix, linéaire, l'accordéon est tout en glissements.
2.- "La bouche". Texte en français. La parole et l'accordéon jouent une sorte de jeu de miroirs. Comme deux compagnons de voyage.
3.- "Xarmegarria zira". L'accordéon comme un fil rouge, avec des accents ou des envolées très jazzy. Et une grande créativité mélodique.
4.- "Ama". Un bel accompagnement, discret mais bien présent. En tout cas, quelque chose de très mélancolique, voire triste, jusqu'à l'extinction du soufflet, dont je note qu'il a une présence forte sur plusieurs titres de cet album.
5.- "Lurraren pean." Des secrets chuchotés ; l'accordéon entre orgue et stridences à fleur de peau. Et toujours ce soufflet qui connote un monde mystérieux.
6.- "Urtxapal bat". Une histoire triste, voire tragique, avec l'accordéon qui pose, ici ou là, ses notes de couleurs, juste pour esquisser et suggérer des interprétations.
7.- "7 Jauziak". Des percussions sombres comme une nuit sans lune. Avec, en récitatif, un texte à la voix blanche et plutôt intrigante. Et encore ce soufflet annonciateur d'orage à l'horizon.
8.- "Zapur". La voix, comme un fil trop tendu, prêt à se rompre. Mais bien vite l'accordéon vient en soutien en esquissant, ici ou là, quelques pistes mélodiques. Ce morceau est le plus long. 5:48.
9.- "Pays faits de glace". L'accordéon, avec des accents d'orgue d'église, soutient le texte en lui donnant de la profondeur et de la gravité. Comme une sérénité crispée...
10. "Berterretxen kantua". Le soufflet, encore ! Mystère ! La voix qui se dresse face à la tempête qui s'avance. Je pense à ce que l'on pourrait appeler de la monophonie basque par différence avec les polyphonies basques, corses, bulgares, etc...
Que dire de plus ? Rien ! Il est temps maintenant d'écouter "Bilika".
Bonne écoute !
D'abord, je note que 7 titres sur les 10 sont identifiés comme "trad." Je n'en connais pas la version traditionnelle, mais tout me porte à croire, à leur écoute, qu'ils ont fait l'objet d'un "sacré" travail d'arrangement, tant est patente leur modernité. D'autre part, je dirais qu'à mon sens les textes me font plus penser à des récitatifs qu'à des chansons à proprement parler. Je qualifierais donc K. Hiriart plus de récitant que de chanteur. Enfin, de même que je ne connais pas les versions traditionnelles des titres notés "trad.", je n'entends rien à la langue basque, si bien que la voix est plus pour moi le second instrument du duo que l'instrument de transmission d'un sens. Et c'est bien.
J'en viens maintenant à quelques impressions après une première série de quatre écoutes des dix morceaux de "Bilika" d'une durée totale de 42:46 avec un minimun de 3:04 et un maximum de 5:48.
1.- "Les lavandières". Ce titre était aussi le titre 1 de l'album "Oboreades". D'emblée, on est dans la mélopée. L'accordéon suggère le mystère avec ses jeux de soufflet et brosse une sorte de paysage sonore à grands traits. Par contraste avec la voix, linéaire, l'accordéon est tout en glissements.
2.- "La bouche". Texte en français. La parole et l'accordéon jouent une sorte de jeu de miroirs. Comme deux compagnons de voyage.
3.- "Xarmegarria zira". L'accordéon comme un fil rouge, avec des accents ou des envolées très jazzy. Et une grande créativité mélodique.
4.- "Ama". Un bel accompagnement, discret mais bien présent. En tout cas, quelque chose de très mélancolique, voire triste, jusqu'à l'extinction du soufflet, dont je note qu'il a une présence forte sur plusieurs titres de cet album.
5.- "Lurraren pean." Des secrets chuchotés ; l'accordéon entre orgue et stridences à fleur de peau. Et toujours ce soufflet qui connote un monde mystérieux.
6.- "Urtxapal bat". Une histoire triste, voire tragique, avec l'accordéon qui pose, ici ou là, ses notes de couleurs, juste pour esquisser et suggérer des interprétations.
7.- "7 Jauziak". Des percussions sombres comme une nuit sans lune. Avec, en récitatif, un texte à la voix blanche et plutôt intrigante. Et encore ce soufflet annonciateur d'orage à l'horizon.
8.- "Zapur". La voix, comme un fil trop tendu, prêt à se rompre. Mais bien vite l'accordéon vient en soutien en esquissant, ici ou là, quelques pistes mélodiques. Ce morceau est le plus long. 5:48.
9.- "Pays faits de glace". L'accordéon, avec des accents d'orgue d'église, soutient le texte en lui donnant de la profondeur et de la gravité. Comme une sérénité crispée...
10. "Berterretxen kantua". Le soufflet, encore ! Mystère ! La voix qui se dresse face à la tempête qui s'avance. Je pense à ce que l'on pourrait appeler de la monophonie basque par différence avec les polyphonies basques, corses, bulgares, etc...
Que dire de plus ? Rien ! Il est temps maintenant d'écouter "Bilika".
Bonne écoute !
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