mercredi 15 janvier - "tango at night" du duo ronan baudry et guillaume hodeau
"Tango at Night", Ronan Baudry et Guillaume Hodeau, 2013, label Boîte noire et Bâton d'argent. C'est un bel album. Et si je suis bien incapable de justifier mon jugement, je vais essayer d'en suggérer le bien fondé.
Dans le texte succinct mais précis de présentation de l'album, on peut lire ceci :" Tango at Night, la nuit est tombée. Le brouhaha du jour s'en est allé et nous laisse enfin seuls avec les rêves, les ombres... face à nos émotions".
Le tango, musique nocturne : cela va sans dire et donc, comme on dit, ça va mieux en le disant. En le disant et en l'interprétant comme le fait ici le duo du saxophone de R. Baudry et du bandonéon de G. Hodeau. Duo. Dialogue.
D'entrée, "Volver". Tout est dit : ce sera du tango tout en nuances. Loin des versions expressionnistes, trop maquillées, qui croient que pour provoquer l'émotion, il faut forcer le trait. Ici, le tango est de l'ordre de la méditation, de la déambulation rêveuse et nostalgique. Sans tristesse. Il faut écouter la version donnée ici de "Chiquilin de Bachin". Trop souvent vociféré. Je ne saurais dire pourquoi, mais en écoutant ce titre c'est le mot intelligence qui m'est venu spontanément à l'esprit. Intelligence de cette interprétation. L'essence d'une composition, sans fioritures ni excès facile. L'émotion mezza voce.
Intelligence aussi du programme proposé qui nous entraine avec bonheur de Gardel à Piazzolla, de Beytelmann à J.-J. Mosalini, entre autres... Plus précisément, la suite des titres se présente comme un entrelacs de pièces composées par Gardel (2), Piazzolla (3), Beytelmann (3), G. Tomas (1), A. Villoldo (1), R. Mederos (1) et J.-J. Mosalini (1).
Ce que je ne saurais décrire avec précision et en termes techniques, c'est le son de cet album. D'une clarté et d'une transparence pour ne pas dire d'une pureté lumineuse. Le saxophone de R. Baudry comme la danse d'un funambule aérien, le bandonéon de G. Hodeau, dont le son étrangement pur et voilé à la fois, comme la voix des confidences partagées. En tout cas, une présence bien particulière, un son spécifique. On découvre au tango de nouvelles vibrations. A l'instar de Mallarmé à propos des mots, on pourrait dire que le duo réussit à donner un sens nouveau aux sons de la tribu du tango.
Un mot encore pour dire que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver dans une version ici originale des titres que je connais bien, comme "Volver", "El Choclo" d'A. Villoldo, "Aller-retour" de J.-J. Mosalini ou "Chiquilin" et à en découvrir d'autres comme "Etude autour du tango" (1, 3 et 5) de G. Beytelmann, "Pumpa" de R. Mederos ou "Revirado" de Piazzolla.
Bref ! "Tango at Night", c'est un bel album, fidèle certes à l'esprit du tango, mais qui en même temps nous en révèle de nouvelles facettes. Moins expressionnistes que méditatives.
Dans le texte succinct mais précis de présentation de l'album, on peut lire ceci :" Tango at Night, la nuit est tombée. Le brouhaha du jour s'en est allé et nous laisse enfin seuls avec les rêves, les ombres... face à nos émotions".
Le tango, musique nocturne : cela va sans dire et donc, comme on dit, ça va mieux en le disant. En le disant et en l'interprétant comme le fait ici le duo du saxophone de R. Baudry et du bandonéon de G. Hodeau. Duo. Dialogue.
D'entrée, "Volver". Tout est dit : ce sera du tango tout en nuances. Loin des versions expressionnistes, trop maquillées, qui croient que pour provoquer l'émotion, il faut forcer le trait. Ici, le tango est de l'ordre de la méditation, de la déambulation rêveuse et nostalgique. Sans tristesse. Il faut écouter la version donnée ici de "Chiquilin de Bachin". Trop souvent vociféré. Je ne saurais dire pourquoi, mais en écoutant ce titre c'est le mot intelligence qui m'est venu spontanément à l'esprit. Intelligence de cette interprétation. L'essence d'une composition, sans fioritures ni excès facile. L'émotion mezza voce.
Intelligence aussi du programme proposé qui nous entraine avec bonheur de Gardel à Piazzolla, de Beytelmann à J.-J. Mosalini, entre autres... Plus précisément, la suite des titres se présente comme un entrelacs de pièces composées par Gardel (2), Piazzolla (3), Beytelmann (3), G. Tomas (1), A. Villoldo (1), R. Mederos (1) et J.-J. Mosalini (1).
Ce que je ne saurais décrire avec précision et en termes techniques, c'est le son de cet album. D'une clarté et d'une transparence pour ne pas dire d'une pureté lumineuse. Le saxophone de R. Baudry comme la danse d'un funambule aérien, le bandonéon de G. Hodeau, dont le son étrangement pur et voilé à la fois, comme la voix des confidences partagées. En tout cas, une présence bien particulière, un son spécifique. On découvre au tango de nouvelles vibrations. A l'instar de Mallarmé à propos des mots, on pourrait dire que le duo réussit à donner un sens nouveau aux sons de la tribu du tango.
Un mot encore pour dire que j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver dans une version ici originale des titres que je connais bien, comme "Volver", "El Choclo" d'A. Villoldo, "Aller-retour" de J.-J. Mosalini ou "Chiquilin" et à en découvrir d'autres comme "Etude autour du tango" (1, 3 et 5) de G. Beytelmann, "Pumpa" de R. Mederos ou "Revirado" de Piazzolla.
Bref ! "Tango at Night", c'est un bel album, fidèle certes à l'esprit du tango, mais qui en même temps nous en révèle de nouvelles facettes. Moins expressionnistes que méditatives.
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