dimanche 11 novembre 2012

dimanche 11 novembre - éléments pour une histoire et une sociologie de l'accordéon...

Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir de découvrir, grâce à Sonia Rekis, un ouvrage sur l'accordéon intitulé "Au Nord... c'était l'accordéon !"

Son auteur : Roland Dewaele, lui-même acteur important de l'histoire de cet instrument dans la région du Nord. C'est un ouvrage des éditions "La Voix du Nord". Il date du 4ème trimestre 2000.

Ce livre, remarquablement illustré, m'a intéressé, disons au plan documentaire, et touché par une sorte d'humanisme modeste, mais profondément authentique. Il m'a en effet intéressé par la beauté de certains instruments, en particulier du XIX ème. Certains accordéons sont, en tant que tels, déjà des oeuvres d'art. J'ai découvert aussi la variété de cet instrument qui semble pouvoir se décliner et se différencier à l'infini. Intérêt aussi pour l'esquisse d'une histoire et d'une sociologie de l'accordéon, instrument bourgeois et aristocratique d'abord, puis instrument populaire, puis instrument de mauvaise réputation et enfin son apogée avec les orchestres de bals populaires, sa disparition et sa renaissance aujourd'hui. J'ai reconnu au passage la liste d'instrumentistes prestigieux issus de ce pays du Nord : V. Marceau, A. Deprince, E. Duleu, A. Verchuren, Aimable, J. Baselli, etc...

Mais j'ai été touché aussi par l'évocation en texte et en photographies des "Harmonies d'accordéons". Impressionné à la fois par le nombre de ces formations d'éducation populaire et par le nombre d'accordéons dans chacune d'entre elles. J'ai été touché aussi par l'importance des immigrés. Une importance, tant au plan quantitatif que qualitatif, qui donne à réfléchir sur la notion et la réalité de l'identité française. Touché par ces quelques lignes où l'auteur raconte qu'en 1938 - il était âgé de dix ans -, comme il était fasciné par l'accordéon, ses parents n'avaient pas hésité à lui offrir un Scandalli (un modèle 96 basses belges, 4 rangs) pour la somme de 4100 francs. Il faut savoir qu'alors son père, modeste employé de bureau, gagnait 900 francs par mois. C'est assez dire l'effort financier... On comprend dés lors l'attachement suscité par un tel instrument.

Enfin, dans la dernière page, Roland Dewaele livre deux réflexions qui m'ont surpris et qui m'ont donné à réfléchir. Il écrit qu'il attend et espère des progrès techniques apportés à l'accordéon. Je le cite :"Il est en effet grand temps d'apporter à l'accordéon ce qui lui manque encore, et de manière essentielle : la chaleur des timbres. De favoriser l'émission des graves, de valoriser les aigus, d'équilibrer les claviers, bref, d'harmoniser un instrument qui attend cela depuis des décennies et qui y a droit". Et encore :" De concevoir des modèles sopranos, altos, ténors et basses..."

J'ajoute que le style en est fort agréable. Forcément, ça donne envie d'aller faire un tour dans ce Nord tellement imprégné par la pratique et la culture de la musique, particulièrement de l'accordéon.

    

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