dimanche 29 juillet 2012

dimanche 29 juillet - philippe de ezcurra et maïtane sebastian au XIIIe festival musical de basse navarre

Jeudi, 11 heures, à Baliros, inhumation de mon père dans une stricte intimité familiale. Déjeuner avec des parents venus de Bordeaux. Nous sommes huit à table : Françoise et moi, Nadja et Sébastien et les quatre bordelais. On parle de choses et d'autres. On évoque des souvenirs familiaux, finalement peu nombreux. Ils repartent vers seize heures. On fait la vaisselle. on est un peu sonné. Un peu ailleurs. Mais déjà d'autres préoccupations nous tombent dessus. Ma mère, qui souffre d'une phlébite sévère, est en mauvais état.

Vendredi. On vient à Nay rendre visite à ma mère. Impossible de la sortir de son sommeil. L'équipe soignante est inquiète. On nous demande de réfléchir à l'accompagnement que l'on souhaiterait : hôpital de dernière chance ou la maison de retraite, qui est en quelque sorte un environnement familier pour ma mère. On va régler un problème au funérarium et l'on revient, sans grandes illusions, assister ma mère. Elle sort de sa léthargie. Elle nous parle : un discours peu audible, mi délirant, mi logique. On rentre perplexes à Pau. On m'appellera, à tout moment du jour ou de la nuit, si "la situation" s'aggrave...

On décide que la vie doit à tout prix l'emporter sur les forces de mort et de déprime. Entre 22 et 23 heures on fait route vers Hossegor. Les rues sont pleines de bistrots, de voitures, de marchands de glaces et d'estivants. Une foule colorée, bronzée ; un environnement de lieux de restauration et de fringues hyper-mode. Toutes les grandes marques de surf sont ici, à Hossegor. "Les petits" nous rejoindront samedi pour le déjeuner.

Samedi midi. La situation de ma mère semble s'améliorer. Les perfusions font leur effet.

Samedi après-midi. On prend la route, Françoise, Charlotte et moi en direction de Saint Jean Pied de Port. L'autoroute est plus qu'encombrée. Mais quand on la quitte, ce ne sont que routes qui serpentent entre des collines d'un vert profond et sombre. Il faut dire qu'on avait fait le projet d'assister, avec notre Chacha, à un concert donné ce soir en l'église de cette cité basque par Philippe de Ezcurra et Maïtane Sebastian. On arrive de bonne heure. On visite la vieille ville. Charlotte est sous le charme.   On mange dans un restaurant sympathique  : truite meunière, axoa, omelette piperade ; en dessert : poire belle-hélène, fondant au chocolat, glace au lait de brebis.

L'église, ou à lieu le concert, est belle : simple, pure de formes, et elle sonne bien pour un concert acoustique. Je l'ai dit : les forces de vie, les forces esthètiques doivent l'emporter sur les forces de mort, les ténèbres et les tentations de déprime. Le bois des bancs est rude à nos culs, mais, Dieu ! Que la musique est belle. Si je devais avoir quelque sentiment religieux, c'est clair, c'est la musique qui me l'inspirerait. Rien de métaphysique ; rien que la sensation.

Le concert, qui débute à 21 heures, est en deux parties :

- 1ère partie : Philippe de Ezcurra, accordéon. 6ème partita pour clavier de Jean-Sébastien Bach
- entr'acte



- 2ème partie : Duo "A Tempo", Philippe de Ezcurra et Maïtane Sebastian. Sonate n°3 en sol m de Jean-Sébastien Bach. Ma Mère l'Oye de Maurice Ravel (cinq pièces).




En rappels : une jota de Pampelune de Sarasate et "L'été" de qui-vous-savez...

Le bois des bancs ne laisse jamais oublier sa rudesse et sa rusticité, mais la beauté de la musique nous fait oublier les meurtrissures !  Pour ma part, j'ai la plus grande admiration pour la lecture que Philippe donne de Bach. Rien de martelé et de trop "marqué" ; tout en nuances, en glissements et en variations imperceptibles. Un Bach plein de douceur. Mais j'aime aussi Ravel tel qu'il nous l'offre avec Maïtane. On participe à leur complicité et à leur bonheur. On est heureux car, de surcroît, Charlotte aime beaucoup et les pièces de Ma Mère l'Oye et le toucher de Maïtane, particulièrement la fluidité de ses graves. Et puis, les deux dernières pièces, notamment "L'Eté", c'est un feu d'artifice.

A la fin du concert on dit à Philippe et Maïtane notre bonheur. Ils en sont eux-mêmes heureux. Il est 23h00. On prend un dernier pot pour la route. On arrive à Hossegor à minuit et demie. Je n'ai pas reçu de message sur mon mobile... Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

Ce matin, dimanche, l'infirmier responsable m'appelle pour me dire que les analyses de sang de ma mère sont excellentes, qu'elle s'est montrée vive et réactive ce matin. Cette bonne nouvelle ne suffit cependant pas à me détourner de mon projet de retourner dès demain à Pau.

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