mercredi 30 mai - wonderlands... enfin !
"Wonderlands"... enfin ! Je ne sais en effet depuis combien de temps j'essayais de me procurer ce disque. C'est fait. Comme je l'ai dit, je crois, j'ai fini par le trouver sur un site de distribution basé aux Etats-Unis : http://www.cdbaby.com/ . Un prix plus que raisonnable, un délai inférieur à une semaine. Le cd est arrivé d'Allemagne.
J'ai donc enfin pu écouter cet album publié sous label Adatto en 2008.
Un album haut de gamme, qui explore successivement quelques pistes majeures : des compositions du XXème avec "Petrushka" (1) de Stavinsky et "Ma Mère l'Oye" (2-6) de Maurice Ravel ; de la musique traditionnelle de l'espace caucasien avec "Du anmeg es" (10) ou "Pandur" (11) d'Otar Taktakishvili ; de la musique expérimentale des années 80 avec "Road Runner" (12) de John Zorn et, enfin des oeuvres originales de Claudio Jacomucci lui-même avec "Wonderlands" (7-9) ou "Infernal Circles" (13), qui annonce le travail qu'il mène maintenant avec la danseuse et chorégraphe Kathleen Delaney.
Ce programme pourrait paraitre éclectique ; en réalité, la maîtrise de C. Jacomucci lui permet d'en donner une lecture originale, si bien que l'ensemble des pièces est d'une unité remarquable. C'est sans doute ce que l'on appelle un style. Avec un jeu de soufflet impressionnant et cette impression que pour chaque clavier il a des mains aux doigts multiples. En tout cas, plus de cinq.
Mais cette écoute a été pour moi, d'emblée, l'occasion d'une expérience originale. J'ai associé spontanément et immédiatement l'inspiration de C. Jacomucci en tant que compositeur et qu'interprète aux deux éléments - symboliques - que sont l'Air et l'Eau. Son accordéon, si j'ose dire, est fluide, tout à l'opposé du minéral (la Terre) et du flamboyant (le Feu). Il m'évoque la rencontre de l'Air et de l'Eau, c'est-à-dire finalement un monde de nuages. En l'écoutant, je m'imagine étendu sur un sol moelleux, regardant le ciel où défilent des formes improbables... Et je pense au poème de Baudelaire : "L'étranger".
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Baudelaire: Petits poèmes en prose, I (1869)
J'ai donc enfin pu écouter cet album publié sous label Adatto en 2008.
Un album haut de gamme, qui explore successivement quelques pistes majeures : des compositions du XXème avec "Petrushka" (1) de Stavinsky et "Ma Mère l'Oye" (2-6) de Maurice Ravel ; de la musique traditionnelle de l'espace caucasien avec "Du anmeg es" (10) ou "Pandur" (11) d'Otar Taktakishvili ; de la musique expérimentale des années 80 avec "Road Runner" (12) de John Zorn et, enfin des oeuvres originales de Claudio Jacomucci lui-même avec "Wonderlands" (7-9) ou "Infernal Circles" (13), qui annonce le travail qu'il mène maintenant avec la danseuse et chorégraphe Kathleen Delaney.
Ce programme pourrait paraitre éclectique ; en réalité, la maîtrise de C. Jacomucci lui permet d'en donner une lecture originale, si bien que l'ensemble des pièces est d'une unité remarquable. C'est sans doute ce que l'on appelle un style. Avec un jeu de soufflet impressionnant et cette impression que pour chaque clavier il a des mains aux doigts multiples. En tout cas, plus de cinq.
Mais cette écoute a été pour moi, d'emblée, l'occasion d'une expérience originale. J'ai associé spontanément et immédiatement l'inspiration de C. Jacomucci en tant que compositeur et qu'interprète aux deux éléments - symboliques - que sont l'Air et l'Eau. Son accordéon, si j'ose dire, est fluide, tout à l'opposé du minéral (la Terre) et du flamboyant (le Feu). Il m'évoque la rencontre de l'Air et de l'Eau, c'est-à-dire finalement un monde de nuages. En l'écoutant, je m'imagine étendu sur un sol moelleux, regardant le ciel où défilent des formes improbables... Et je pense au poème de Baudelaire : "L'étranger".
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Baudelaire: Petits poèmes en prose, I (1869)
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