mardi 31 janvier - du plaisir de l'écoute et de ses critères
Il y a quelques posts, j'avais essayé de comprendre quels étaient les critères implicites que je mobilisais spontanément pour apprécier le plaisir que me procurait l'écoute d'un morceau, d'un disque ou d'un concert. J'avais alors conclu, à titre provisoire, que ces critères étaient au nombre de quatre :
- la composition ou les arrangements, que j'assimilais à un travail d'écriture et de mise en forme,
- la technique que j'assimilais à la capacité de réaliser cette mise en forme,
- l'expressivité ou force d'évocation ou encore source des significations suscitées par l'oeuvre,
- la créativité comme source d'originalité ou comme force imaginative tant au plan quantitatif que qualitatif.
A partir de cette analyse et en prenant appui sur elle, j'avais appliqué cette grille à quelques oeuvres et dans un premier temps cette approche analytique du plaisir éprouvé à leur écoute m'avait paru éclairante et assez satisfaisante. Du coup, j'ai décidé d'en vérifier la pertinence sur quelques cds, que je viens de découvrir, et sur un concert auquel nous avons assisté récemment :
- le concert : "Tandem" d'André Minvielle et Lionel Suarez,
- "Vagabond" du guitariste Ulf Wakenius avec Vincent Peirani,
- "Mocca Flor" du Quadro Nuevo,
- "Salida de Emergencia" de "Fleurs noires",
- "The Last Balkan Tango" de Boris Kovac et Ladaaba Orchest,
- "Mon coeur est un accordéon" de Daniel Colin.
Mais, en faisant ce travail d'évaluation, je me suis rendu compte que, dans tous les cas, j'étais amené à cocher tous les critères, l'un après l'autre. Si bien que ma grille analytique n'avait aucune pertinence effective pour identifiier la source principale de mon plaisir, ni pour distinguer entre les différentes formes de plaisir suscitées par les différentes oeuvres - cds ou concerts - analysées.
La solution à mon problème n'est donc pas de "pointer" la présence ou l'absence de tel ou tel trait caractéristique correspondant à tel ou tel critère, pris isolément, car c'est précisément la présence conjointe des quatre traits qui est la source du plaisir éprouvé. Autrement dit, et cela me parait fondamental, la démarche analytique qui viserait à identifier la présence / absence de chacun de ces traits en termes binaires : 1 /0 est une voie sans issue. Une fausse piste.
En réalité, ce qui fait la qualité d'une oeuvre, qualité qui s'évalue par le plaisir éprouvé à son écoute, expérience qui n'implique ni connaissances, ni raisonnements, ce n'est pas la présence / absence de tel ou tel trait, ce n'est pas non plus une improbable synthèse, c'est leur mise en système.
Il me semble, arrivé à cette étape, que je commence à avancer...
La qualité d'une oeuvre, telle que je l'éprouve, ne tient donc pas à tel ou tel trait dominant, ni même à sa perfection, mais à l'équilibre entre les quatre critères que j'ai identifiés : composition, technique, expressivité, créativité. La preuve, c'est la déception éprouvée à l'écoute d'un artiste dont la technique n'est pas à la hauteur de l'inspiration ou, inversement, à l'écoute d'un artiste virtuose dont la technique ne suffit pas à pallier l'absence de force évocatrice. De celui-ci, on pense avec déception, qu'il s'agite beaucoup, mais que cette agitation est vide, qu'il n'a rien à dire ; de celui-là on regrette ses limites, qu'il ait plein d'idées, mais pas les moyens correspondants. Cet équilibre, on peut le qualifier à bon droit, me semble-t-il, de système ou même de réseau, au sens où chaque trait est en parfaite adéquation avec les trois autres.
J'aurais certes dû m'en douter, mais je me rends compte clairement à présent que le plaisir que j'éprouve à l'écoute de telle ou telle oeuvre ne tient pas à la somme ou à la juxtaposition de ces quatre qualités identifiées par l'analyse, mais, pour dire les choses simplement, à leur concaténation en un système réticulaire.
Bon ! C'est tout pour aujourd'hui. Ce n'est déjà pas si mal, car je retrouve au terme de mon raisonnement une idée qui m'est chère, à savoir que la qualité essentielle d'une oeuvre artistique tient essentiellement à ce qu'elle se manifeste à notre perception comme un système, c'est-à-dire comme une réalité dont le tout est plus que la simple somme de ses parties. Equilibre, système, réseau : trois concepts-clés. Trois concepts plus pertinents en tout cas que les quatre critères dégagés par ma première analyse ; plus pertinents car plus complexes.
- la composition ou les arrangements, que j'assimilais à un travail d'écriture et de mise en forme,
- la technique que j'assimilais à la capacité de réaliser cette mise en forme,
- l'expressivité ou force d'évocation ou encore source des significations suscitées par l'oeuvre,
- la créativité comme source d'originalité ou comme force imaginative tant au plan quantitatif que qualitatif.
A partir de cette analyse et en prenant appui sur elle, j'avais appliqué cette grille à quelques oeuvres et dans un premier temps cette approche analytique du plaisir éprouvé à leur écoute m'avait paru éclairante et assez satisfaisante. Du coup, j'ai décidé d'en vérifier la pertinence sur quelques cds, que je viens de découvrir, et sur un concert auquel nous avons assisté récemment :
- le concert : "Tandem" d'André Minvielle et Lionel Suarez,
- "Vagabond" du guitariste Ulf Wakenius avec Vincent Peirani,
- "Mocca Flor" du Quadro Nuevo,
- "Salida de Emergencia" de "Fleurs noires",
- "The Last Balkan Tango" de Boris Kovac et Ladaaba Orchest,
- "Mon coeur est un accordéon" de Daniel Colin.
Mais, en faisant ce travail d'évaluation, je me suis rendu compte que, dans tous les cas, j'étais amené à cocher tous les critères, l'un après l'autre. Si bien que ma grille analytique n'avait aucune pertinence effective pour identifiier la source principale de mon plaisir, ni pour distinguer entre les différentes formes de plaisir suscitées par les différentes oeuvres - cds ou concerts - analysées.
La solution à mon problème n'est donc pas de "pointer" la présence ou l'absence de tel ou tel trait caractéristique correspondant à tel ou tel critère, pris isolément, car c'est précisément la présence conjointe des quatre traits qui est la source du plaisir éprouvé. Autrement dit, et cela me parait fondamental, la démarche analytique qui viserait à identifier la présence / absence de chacun de ces traits en termes binaires : 1 /0 est une voie sans issue. Une fausse piste.
En réalité, ce qui fait la qualité d'une oeuvre, qualité qui s'évalue par le plaisir éprouvé à son écoute, expérience qui n'implique ni connaissances, ni raisonnements, ce n'est pas la présence / absence de tel ou tel trait, ce n'est pas non plus une improbable synthèse, c'est leur mise en système.
Il me semble, arrivé à cette étape, que je commence à avancer...
La qualité d'une oeuvre, telle que je l'éprouve, ne tient donc pas à tel ou tel trait dominant, ni même à sa perfection, mais à l'équilibre entre les quatre critères que j'ai identifiés : composition, technique, expressivité, créativité. La preuve, c'est la déception éprouvée à l'écoute d'un artiste dont la technique n'est pas à la hauteur de l'inspiration ou, inversement, à l'écoute d'un artiste virtuose dont la technique ne suffit pas à pallier l'absence de force évocatrice. De celui-ci, on pense avec déception, qu'il s'agite beaucoup, mais que cette agitation est vide, qu'il n'a rien à dire ; de celui-là on regrette ses limites, qu'il ait plein d'idées, mais pas les moyens correspondants. Cet équilibre, on peut le qualifier à bon droit, me semble-t-il, de système ou même de réseau, au sens où chaque trait est en parfaite adéquation avec les trois autres.
J'aurais certes dû m'en douter, mais je me rends compte clairement à présent que le plaisir que j'éprouve à l'écoute de telle ou telle oeuvre ne tient pas à la somme ou à la juxtaposition de ces quatre qualités identifiées par l'analyse, mais, pour dire les choses simplement, à leur concaténation en un système réticulaire.
Bon ! C'est tout pour aujourd'hui. Ce n'est déjà pas si mal, car je retrouve au terme de mon raisonnement une idée qui m'est chère, à savoir que la qualité essentielle d'une oeuvre artistique tient essentiellement à ce qu'elle se manifeste à notre perception comme un système, c'est-à-dire comme une réalité dont le tout est plus que la simple somme de ses parties. Equilibre, système, réseau : trois concepts-clés. Trois concepts plus pertinents en tout cas que les quatre critères dégagés par ma première analyse ; plus pertinents car plus complexes.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil