vendredi 16 décembre - la simplexité de richard galliano
Comme certains font de la marche, du jogging ou toute autre activité sportive pour entretenir leur forme physique, je lis régulièrement "Accordéons & accordéonistes" pour m'orienter dans le monde de l'accordéon et "Sciences humaines" pour maintenir mes neurones en activité. C'est ainsi qu'en parcourant le numéro 233S - un numéro spécial - de janvier 2012, mon attention a été attirée et intriguée par un titre, page 26 : " La simplexité : l'art de s'adapter au complexe". Entretien, pages 26-27, conduit par Jean-François Marmion avec Alain Berthoz, professeur au Collège de France et auteur, entre autres, de "La Simplexité", édité en 2009 chez Odile Jacob.
Le mot même de "Simplexité" est manifestement une création artificielle des sciences humaines, qui ne sont pas avares en production de termes nouveaux, sinon en notions nouvelles. C'est en cela qu'à mon sens elles appartiennent souvent plus à la création poétique qu'à la fabrication ou à l'invention de concepts scientifiques. mais, passons... "Simplexité", le mot surprend, il étonne, il donne à réfléchir. Au sens propre en effet, ce mot, qui mélange deux notions opposées : simplicité et complexité, est un oxymore. Il a été introduit en France par Alain Berthoz "pour désigner la capacité des êtres vivants à réaliser des choses complexes par des procédures simples" [Jean-François Dortier, commentaire, page 26].
Cette notion ainsi définie m'intéresse. J'ai noté souvent en effet, dans ma vie professionnelle ou personnelle, que l'on a affaire à des situations complexes, qu'il faut les analyser rapidement pour pouvoir prendre des décisions sans délai, sans avoir la possibilité de les décortiquer à la manière cartésienne. Descartes, c'est très bien quand on a tout son temps ; ça ne sert à rien, comme la plus grande partie de la philosophie quand le temps pour se décider est compté. Simplifier, en général, n'est d'aucune efficacité quand les situations auxquelles on a affaire - les situations de la vie courante - sont complexes ou, pire, compliquées et que l'urgence ne nous permet pas de peser le pour et le contre, ni d'imaginer hypothèses et scénarios pour en évaluer ensuite la faisabilité ou l'efficacité que l'on peut en attendre.
Je me rappelle, dans une autre vie - professionnelle - avoir souvent argumenté cette idée que la qualité primordiale d'un expert c'était l'intuition, au sens de "court-circuit de raisonnement". L'expert, c'est celui qui, sans développer à fond tous ses raisonnements, est capable de les "court-circuiter" pour prendre une décision rapide et eficace. Quitte, ensuite, quand les circonstances le permettent, à savoir les analyser, les expliciter, les développer, mais après que l'action ait été engagée. Pour décrire cette compétence, je me référais à cette notion d'intuition au sens où je viens de l'expliciter : capacité à trouver un circuit court entre un problème et sa solution ou au moins une de ses solutions. Je ne disposais pas alors de cette notion de simplexité. Je le regrette ; j'aurais bien aimé me l'approprier et la mettre dans ma boite à outils conceptuels.
Mais comme l'accordéon n'est jamais loin, je m'avise que souvent j'ai décrit mon plaisir à écouter Richard Galliano comme résultant de l'expérience d'avoir affaire à une évidence. On dirait que ça coule de source, que c'est tout simple, qu'il n'y a rien à ajouter ni à retrancher. C'est pourquoi souvent, lié à ce sentiment d'évidence, j'ai le sentiment qu'il va droit à l'essentiel. Quel que soit le style ou le genre auquel il se réfère, on dirait qu'il a su immédiatement aller à l'essence musicale. Du coup, ça parait tout simple. C'est ce sentiment que je qualifie de sentiment d'évidence. Mais, à la réflexion, je me dis que cette notion d'évidence pourrait aussi bien traduire la capacité de simplexité de Richard Galliano.
Intuition, évidence, simplexité. Apparemment trois notions ; en fait, il me semble que la simplexité englobe les deux autres qui en sont comme des dérivées. Et je me dis qu'il serait assez amusant, pièces à l'appui, de montrer la simplexité de Richard Galliano... Il faudra que je m'y mette. J'ai déjà le titre.
Le mot même de "Simplexité" est manifestement une création artificielle des sciences humaines, qui ne sont pas avares en production de termes nouveaux, sinon en notions nouvelles. C'est en cela qu'à mon sens elles appartiennent souvent plus à la création poétique qu'à la fabrication ou à l'invention de concepts scientifiques. mais, passons... "Simplexité", le mot surprend, il étonne, il donne à réfléchir. Au sens propre en effet, ce mot, qui mélange deux notions opposées : simplicité et complexité, est un oxymore. Il a été introduit en France par Alain Berthoz "pour désigner la capacité des êtres vivants à réaliser des choses complexes par des procédures simples" [Jean-François Dortier, commentaire, page 26].
Cette notion ainsi définie m'intéresse. J'ai noté souvent en effet, dans ma vie professionnelle ou personnelle, que l'on a affaire à des situations complexes, qu'il faut les analyser rapidement pour pouvoir prendre des décisions sans délai, sans avoir la possibilité de les décortiquer à la manière cartésienne. Descartes, c'est très bien quand on a tout son temps ; ça ne sert à rien, comme la plus grande partie de la philosophie quand le temps pour se décider est compté. Simplifier, en général, n'est d'aucune efficacité quand les situations auxquelles on a affaire - les situations de la vie courante - sont complexes ou, pire, compliquées et que l'urgence ne nous permet pas de peser le pour et le contre, ni d'imaginer hypothèses et scénarios pour en évaluer ensuite la faisabilité ou l'efficacité que l'on peut en attendre.
Je me rappelle, dans une autre vie - professionnelle - avoir souvent argumenté cette idée que la qualité primordiale d'un expert c'était l'intuition, au sens de "court-circuit de raisonnement". L'expert, c'est celui qui, sans développer à fond tous ses raisonnements, est capable de les "court-circuiter" pour prendre une décision rapide et eficace. Quitte, ensuite, quand les circonstances le permettent, à savoir les analyser, les expliciter, les développer, mais après que l'action ait été engagée. Pour décrire cette compétence, je me référais à cette notion d'intuition au sens où je viens de l'expliciter : capacité à trouver un circuit court entre un problème et sa solution ou au moins une de ses solutions. Je ne disposais pas alors de cette notion de simplexité. Je le regrette ; j'aurais bien aimé me l'approprier et la mettre dans ma boite à outils conceptuels.
Mais comme l'accordéon n'est jamais loin, je m'avise que souvent j'ai décrit mon plaisir à écouter Richard Galliano comme résultant de l'expérience d'avoir affaire à une évidence. On dirait que ça coule de source, que c'est tout simple, qu'il n'y a rien à ajouter ni à retrancher. C'est pourquoi souvent, lié à ce sentiment d'évidence, j'ai le sentiment qu'il va droit à l'essentiel. Quel que soit le style ou le genre auquel il se réfère, on dirait qu'il a su immédiatement aller à l'essence musicale. Du coup, ça parait tout simple. C'est ce sentiment que je qualifie de sentiment d'évidence. Mais, à la réflexion, je me dis que cette notion d'évidence pourrait aussi bien traduire la capacité de simplexité de Richard Galliano.
Intuition, évidence, simplexité. Apparemment trois notions ; en fait, il me semble que la simplexité englobe les deux autres qui en sont comme des dérivées. Et je me dis qu'il serait assez amusant, pièces à l'appui, de montrer la simplexité de Richard Galliano... Il faudra que je m'y mette. J'ai déjà le titre.
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