mercredi 14 décembre 2011

jeudi 15 décembre - hot club of detroit : night town

Hot Club of Detroit ! Le nom de ce quintet fait forcément penser au quintet du Hot Club de France. Et l'on pourrait s'imaginer qu'il s'agit d'un projet nostalgique et quelque peu rétro : faire revivre en ce début de vingt-et-unième siècle cette formation mythique réunie autour de Django Reinhardt. Mais, d'emblée, on constate une différence fondamentale entre les deux quintets, à savoir que le Hot Club of Detroit comprend un accordéon et un saxophone, instruments absents du Hot Club de France. Or, cette différence n'est pas anodine en ce sens que ces deux instruments donnent au Hot Club d'outre-Atlantique un son, disons un grain, spécifique qui le différencie du Hot Club originel, alors qu'Evan Perri est d'une remarquable fidélité à Django. Cet écart entre fidélité et nouveauté est pour moi l'une des sources principales du plaisir que l'on éprouve à l'écoute de ce disque.

Mais, la liste des titres de "Night Town" est aussi riche d'enseignements : on peut en effet y repérer en quoi le Hot Club de Detroit affirme sa personnalité. Sur les quinze titres, quatre sont des compositions de Django Reinhardt ; trois sont des créations d'Evan Perri, le guitariste leader du groupe, soit seul, soit avec Julien Labro. Celles-ci pourraient s'inscrire dans la lignée de Django. On aurait ainsi la moitié des titres inspirée par la musique du Hot Club de France et par son style. Mais, en fait, parmi les autres titres, on relève des compositions de Miles Davis, de Jelly Roll Morton, de G. Ammons et, plus inattendu, de Maurice Ravel. Et l'on comprend que la connaissance de ces compositeurs a influencé le jeu du quintet en le différenciant de celui du Hot Club de France. De ce point de vue, il est intéressant d'observer que les titres signés Evan Perri n'apparaissent qu'avec le titre 11, comme s'ils résultaient de l'appropriation par le quintet d'oeuvres de Django d'une part et d'oeuvres d'autres compositeurs d'autre part. Une sorte de dépassement dialectique.

Un dernier mot enfin pour signaler le talent des cinq musiciens et, en particulier pour qui aime l'accordéon, quelques chorus de Julien Labro. Un vrai régal.    

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil