mercredi 21 décembre - le plaisir d'écouter frères trovesi et coscia
J'ai essayé, il y a quelques jours, de dégager, par une sorte d'analyse réflexive, les critères que je mobilisais spontanément pour évaluer mon plaisir à l'écoute de tel ou tel enregistrement ou même de tel ou tel concert. Et, depuis lors, j'ai envie, même si c'est un peu intello, j'en conviens, d'approfondir cette réflexion et, dans un premier temps, de la mettre à l'épreuve de plusieurs applications.
C'est ainsi qu'hier je l'ai appliquée à l'écoute de Frédérick Schlick. Et, comme j'écoute avec le plus grand plaisir, le dernier opus de G. Trovesi et G. Coscia : "Frère Jacques / Round about Offenbach", j'ai envie de prendre celui-ci comme objet pour essayer de me l'expliciter.
En premier lieu, je suis frappé par le "jeu" entre des arrangements de morceaux d'Offenbach et les compositions originales du duo. Je me rends compte que ce "jeu", cette sorte de ping-pong entre "La Périchole", "La grande Duchesse...", "Les contes d'Hoffman", etc... est une magnifique source de plaisir intellectuel. Quelque chose comme une belle horlogerie, très complexe, qui se développe comme si ça allait de soi. On pourrait dire aussi, comme si ça coulait de source. Ils se sont tellement approprié Offenbach qu'ils ont pu prendre le pari du dialogue et le réussir. Un dialogue à +/- cent cinquante ans de distance.
Quant à la technique des deux artistes, autant je trouve Coscia présent et discret, le plus souvent accompagnateur attentif et attentionné, autant Trovesi m'enchante par son allégresse et sa précision. Il peut tout faire avec sa clarinette. Il pourrait tout faire car, justement, il s'interdit la virtuosité gratuite.
Une dimension très importante du plaisir que j'ai à écouter le duo est, de toute évidence, les évocations qu'ils suggèrent à mon imagination. C'est simple, quand je les entends, je ne peux m'empêcher de penser à quelque mise en scène de Jérôme Savary. Bien sûr à la "Vie parisienne", "La Périchole" ou "La belle Hélène" qu'il a effectivement mises en scène. Mais pas seulement. Je pense au "Tour du monde en quatre-vingts jours", à "Cabaret", au "Bourgeois Gentilhomme" ou à "La veuve joyeuse". Ecouter "Frère Jacques", c'est comme feuilleter un livre d'images pétillantes. Comme du champagne... Forcément.
Enfin, pour ce qui est de la créativité, on est servi. A plusieurs reprises, je me suis surpris à penser : "Mais, où ils vont chercher tout ça..." Tout ça, c'est-à-dire autant de surprises...
Au terme de cet essai d'analyse, ce qui me réjouit, c'est de constater que ma "grille d'évaluation" a fonctionné pour Trovesi et Coscia comme elle avait fonctionné pour Schlick : elle m'aide à prendre conscience des raisons du plaisir que je trouve à les écouter. Ce qui ipso facto le renforce. Mais surtout, cette grille est formelle ; elle n'est pas une manière de rencontrer une oeuvre bardé d'a priori ou d'attentes préconçues. Elle fonctionne a posteriori, jamais a priori.
C'est ainsi qu'hier je l'ai appliquée à l'écoute de Frédérick Schlick. Et, comme j'écoute avec le plus grand plaisir, le dernier opus de G. Trovesi et G. Coscia : "Frère Jacques / Round about Offenbach", j'ai envie de prendre celui-ci comme objet pour essayer de me l'expliciter.
En premier lieu, je suis frappé par le "jeu" entre des arrangements de morceaux d'Offenbach et les compositions originales du duo. Je me rends compte que ce "jeu", cette sorte de ping-pong entre "La Périchole", "La grande Duchesse...", "Les contes d'Hoffman", etc... est une magnifique source de plaisir intellectuel. Quelque chose comme une belle horlogerie, très complexe, qui se développe comme si ça allait de soi. On pourrait dire aussi, comme si ça coulait de source. Ils se sont tellement approprié Offenbach qu'ils ont pu prendre le pari du dialogue et le réussir. Un dialogue à +/- cent cinquante ans de distance.
Quant à la technique des deux artistes, autant je trouve Coscia présent et discret, le plus souvent accompagnateur attentif et attentionné, autant Trovesi m'enchante par son allégresse et sa précision. Il peut tout faire avec sa clarinette. Il pourrait tout faire car, justement, il s'interdit la virtuosité gratuite.
Une dimension très importante du plaisir que j'ai à écouter le duo est, de toute évidence, les évocations qu'ils suggèrent à mon imagination. C'est simple, quand je les entends, je ne peux m'empêcher de penser à quelque mise en scène de Jérôme Savary. Bien sûr à la "Vie parisienne", "La Périchole" ou "La belle Hélène" qu'il a effectivement mises en scène. Mais pas seulement. Je pense au "Tour du monde en quatre-vingts jours", à "Cabaret", au "Bourgeois Gentilhomme" ou à "La veuve joyeuse". Ecouter "Frère Jacques", c'est comme feuilleter un livre d'images pétillantes. Comme du champagne... Forcément.
Enfin, pour ce qui est de la créativité, on est servi. A plusieurs reprises, je me suis surpris à penser : "Mais, où ils vont chercher tout ça..." Tout ça, c'est-à-dire autant de surprises...
Au terme de cet essai d'analyse, ce qui me réjouit, c'est de constater que ma "grille d'évaluation" a fonctionné pour Trovesi et Coscia comme elle avait fonctionné pour Schlick : elle m'aide à prendre conscience des raisons du plaisir que je trouve à les écouter. Ce qui ipso facto le renforce. Mais surtout, cette grille est formelle ; elle n'est pas une manière de rencontrer une oeuvre bardé d'a priori ou d'attentes préconçues. Elle fonctionne a posteriori, jamais a priori.
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