jeudi 2 juin - du contexte
J'ai dit, dans mes posts précédents, comment nous avons assisté vendredi et samedi à deux concerts, l'un à Arthez de Béarn, l'autre à Marciac, l'un donné par le quatuor Kairos et Philippe de Ezcurra, l'autre par Wynton Marsalis, son quintet et Richard Galliano. Dans les deux cas, ce fut un grand plaisir. Ce que j'appellerais volontiers un moment esthétique.
Mais, ce qui d'emblée m'a frappé et qui, encore maintenant, me donne à réfléchir c'est la différence de contextes dans l'un et l'autre cas. Arthez est une commune rurale, que l'on pourrait croire isolée, à quelques dizaines de kilomètres de Pau, à une courte distance de la zone industrielle de Lacq, mais qui en réalité fait partie d'une communauté de communes très dynamique. Sans être riche, on comprend que c'est une cité dynamique, capable d'investir dans la culture, avec une école de musique capable de faire venir le quatuor Kairos et Philippe de Ezcurra. Quelques conversations impromptues en attendant le début du concert m'ont frappé : il n'est question que d'internet, de wi-fi et autre Google. L'information est à portée de clic, tout naturellement.
Le public formé de gens qui tous se connaissent peu ou prou est chaleureux, intéressé, ouvert à l'écoute de ce tango que l'on situe mal, même si le nom de Piazzolla n'est étranger à personne. La directrice de l'école de musique est d'un dynamisme simple, spontané, militant. Elle a fait venir en particulier Philippe dès la veille du concert et il a eu plusieurs rencontres avec les enfants de l'école primaire. Du coup, ils sont tous là, sages comme des images, avides de découvrir une musique qu'ils ne connaissent pas. Ce sont eux qui ont entraîné leurs parents et j'aime bien cette idée que ce sont les enfants qui éduquent leurs parents en les faisant venir au concert. C'est jour d'inauguration de la salle. Simple, elle sonne bien.
A la fin du concert, des enfants de l'école de musique viennent sur scène remercier les artistes : un bouquet de fleurs à chacune des membres du quartet, une bouteille pour Philippe. On les sent émus. Pau après, descendus de la scène, ils retrouvent les enfants qui font la chasse aux autographes. Ils sont disponibles, modestes, encore animés par leur passion, qui leur donne le rouge aux joues.
En rentrant vers Pau, nous nous disons que cette formation a un bel avenir devant elle. A chaque nouveau concert, on sent que leur technique se renforce et que leur expression s'affine. On sent aussi qu'un répertoire se construit. On est content de suivre leur progression. Un style est en train de s'affirmer.
Le lendemain, nous étions à Marciac. Une bastide du Gers, assez peu peuplée certes, mais place de notoriété mondiale dans l'univers du jazz. C'est aujourd'hui le concert d'inauguration de l'Astrada, une salle magnifique tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Tout respire la fonctionnalité et même le luxe. L'architecture intérieure est parfaite, avec des fauteuils en gradin, une acoustique parfaite et, sans doute, des aménagements techniques du plus haut niveau. En attendant l'heure du concert, on est allé grignoter quelques tapas sur la place principale. On a compris que c'était une tradition en voyant le nombre de gens attablés. Puis dans la file d'attente, on a compris que beaucoup de gens se connaissaient. Un monde d'abonnés, d'habitués, de fans. Beaucoup de costumes-cravates. Je pense à un public de cadres ou de chefs d'entreprises. D'enseignants aussi, je suppose. Le look n'est pas celui d'Arthez-de-Béarn. Il n'est pas question non plus de découverte. On connait bien et le jazz et Wynton Marsalis, et son quintet, et Richard Galliano. D'ailleurs, ils reviennent à Marciac pour inaugurer l'Astrada après avoir triomphé il y a quelques années sous le grand chapiteau.
Le public, très jazzy, réagit comme un public de connaisseurs. On sent une attention d'une intensité rare et une relation très forte s'établit d'emblée avec les musiciens. Les musiciens justement, de vrais professionnels. Une organisation qui est parfaitement au point. Des mouvements réglés au millimètre. Je pense à un mécanisme d'horlogerie complexe, mais cette image, sans être inexacte, ne rend pas compte de la part de créativité, d'autant plus surprenante qu'elle s'inscrit dans cette perfection organisationnelle. Bref, des artistes de niveau international. Après Marciac, Londres, après Londres, Berlin, avant Marciac, Barcelone, etc... etc...
Un dernier rappel plutôt décoiffant, la lumière éclaire la salle a giorno, on se retrouve dans une autre salle, assez vaste pour recevoir beaucoup de monde. Les "huiles" signent le protocole de gestion de l'Astrada. discours, applaudissements, puis on passe aux choses sérieuses : un pot digne des ambitions légitimes de Marciac. Les membres du Wynton Marsalis Quintet rejoignent l'assistance en toute simplicité, nouant conversation avec les uns ou les autres au grè des rencontres. On sent qu'ils ont pour ainsi dire besoin de cette proximité. Ont-ils besoin de se rassurer, de s'assurer que les gens sont contents et satisfaits ?
Sur le chemin du retour vers Pau, on se dit qu'on a encore assisté à un événement. Et l'on commence à se dire que, dès demain, il faudra se mettre en quête d'autres concerts. Le travail de veille ne supporte pas d'interruption. Mais, déjà, du 2 au 5 juin, on sait qu'on va se régaler à Trentels. Autre lieu, autre public, autre contexte. Autres plaisirs.
Mais, ce qui d'emblée m'a frappé et qui, encore maintenant, me donne à réfléchir c'est la différence de contextes dans l'un et l'autre cas. Arthez est une commune rurale, que l'on pourrait croire isolée, à quelques dizaines de kilomètres de Pau, à une courte distance de la zone industrielle de Lacq, mais qui en réalité fait partie d'une communauté de communes très dynamique. Sans être riche, on comprend que c'est une cité dynamique, capable d'investir dans la culture, avec une école de musique capable de faire venir le quatuor Kairos et Philippe de Ezcurra. Quelques conversations impromptues en attendant le début du concert m'ont frappé : il n'est question que d'internet, de wi-fi et autre Google. L'information est à portée de clic, tout naturellement.
Le public formé de gens qui tous se connaissent peu ou prou est chaleureux, intéressé, ouvert à l'écoute de ce tango que l'on situe mal, même si le nom de Piazzolla n'est étranger à personne. La directrice de l'école de musique est d'un dynamisme simple, spontané, militant. Elle a fait venir en particulier Philippe dès la veille du concert et il a eu plusieurs rencontres avec les enfants de l'école primaire. Du coup, ils sont tous là, sages comme des images, avides de découvrir une musique qu'ils ne connaissent pas. Ce sont eux qui ont entraîné leurs parents et j'aime bien cette idée que ce sont les enfants qui éduquent leurs parents en les faisant venir au concert. C'est jour d'inauguration de la salle. Simple, elle sonne bien.
A la fin du concert, des enfants de l'école de musique viennent sur scène remercier les artistes : un bouquet de fleurs à chacune des membres du quartet, une bouteille pour Philippe. On les sent émus. Pau après, descendus de la scène, ils retrouvent les enfants qui font la chasse aux autographes. Ils sont disponibles, modestes, encore animés par leur passion, qui leur donne le rouge aux joues.
En rentrant vers Pau, nous nous disons que cette formation a un bel avenir devant elle. A chaque nouveau concert, on sent que leur technique se renforce et que leur expression s'affine. On sent aussi qu'un répertoire se construit. On est content de suivre leur progression. Un style est en train de s'affirmer.
Le lendemain, nous étions à Marciac. Une bastide du Gers, assez peu peuplée certes, mais place de notoriété mondiale dans l'univers du jazz. C'est aujourd'hui le concert d'inauguration de l'Astrada, une salle magnifique tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Tout respire la fonctionnalité et même le luxe. L'architecture intérieure est parfaite, avec des fauteuils en gradin, une acoustique parfaite et, sans doute, des aménagements techniques du plus haut niveau. En attendant l'heure du concert, on est allé grignoter quelques tapas sur la place principale. On a compris que c'était une tradition en voyant le nombre de gens attablés. Puis dans la file d'attente, on a compris que beaucoup de gens se connaissaient. Un monde d'abonnés, d'habitués, de fans. Beaucoup de costumes-cravates. Je pense à un public de cadres ou de chefs d'entreprises. D'enseignants aussi, je suppose. Le look n'est pas celui d'Arthez-de-Béarn. Il n'est pas question non plus de découverte. On connait bien et le jazz et Wynton Marsalis, et son quintet, et Richard Galliano. D'ailleurs, ils reviennent à Marciac pour inaugurer l'Astrada après avoir triomphé il y a quelques années sous le grand chapiteau.
Le public, très jazzy, réagit comme un public de connaisseurs. On sent une attention d'une intensité rare et une relation très forte s'établit d'emblée avec les musiciens. Les musiciens justement, de vrais professionnels. Une organisation qui est parfaitement au point. Des mouvements réglés au millimètre. Je pense à un mécanisme d'horlogerie complexe, mais cette image, sans être inexacte, ne rend pas compte de la part de créativité, d'autant plus surprenante qu'elle s'inscrit dans cette perfection organisationnelle. Bref, des artistes de niveau international. Après Marciac, Londres, après Londres, Berlin, avant Marciac, Barcelone, etc... etc...
Un dernier rappel plutôt décoiffant, la lumière éclaire la salle a giorno, on se retrouve dans une autre salle, assez vaste pour recevoir beaucoup de monde. Les "huiles" signent le protocole de gestion de l'Astrada. discours, applaudissements, puis on passe aux choses sérieuses : un pot digne des ambitions légitimes de Marciac. Les membres du Wynton Marsalis Quintet rejoignent l'assistance en toute simplicité, nouant conversation avec les uns ou les autres au grè des rencontres. On sent qu'ils ont pour ainsi dire besoin de cette proximité. Ont-ils besoin de se rassurer, de s'assurer que les gens sont contents et satisfaits ?
Sur le chemin du retour vers Pau, on se dit qu'on a encore assisté à un événement. Et l'on commence à se dire que, dès demain, il faudra se mettre en quête d'autres concerts. Le travail de veille ne supporte pas d'interruption. Mais, déjà, du 2 au 5 juin, on sait qu'on va se régaler à Trentels. Autre lieu, autre public, autre contexte. Autres plaisirs.
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