dimanche 9 janvier - à propos du karl koop konzert
Jeudi 6, dans mon post intitulé "quatre pistes à explorer", j'avais essayé, sous la rubrique "piste 1" de mettre à jour mes premières impressions d'écoute du "Karl Koop Konzert, comédie pompière, sociale et réaliste" de Bernard Cavanna, un concerto pour accordéon et orchestre dédié à Pascal Contet.
Après avoir lu la présentation qu'en fait Bernard Cavanna lui-même, en particulier du principe qui a présidé à la construction, disons à la fabrication, de ce concert, et tout en l'écoutant, j'avais écrit le paragraphe ci-dessous, largement inspiré par une approche intuitive et pour ainsi dire immédiate de cette oeuvre :
"Forcément, on pense à l'Oulipo et à ses recherches formelles. Je ne sais s'il existe un Ouvroir de Musique Potentielle sur le modèle de l'Ouvroir de LIttérature Potentielle, mais s'il existe alors ce concerto en est une pièce majeure. D'autre part, l'ensemble de cette oeuvre est constituée de quatre mouvements enchainés sans interruption : "Musette", "Sans flon flon", "Galop pompier", "La fin du bal". Les titres suffisent à suggérer l'humour décapant qui les traverse. En les écoutant, j'ai pensé à un film des Marx Brothers où l'on verrait tout à coup surgir Buster Keaton, l'orchestre et l'accordéoniste. Cette évocation, curieusement, ne s'est pas traduite en images visuelles, mais plutôt en une sorte d'images abstraites de la mécanique ainsi mise en oeuvre. Et j'ai admiré le jeu de Pascal Contet, imperturbable au milieu du maelström, dressé face à la tempête. Un beau modèle de recherche formelle, d'humour et de virtuosité !"
Après réflexion, il me semble que mes intuitions étaient en effet bien fondées :
- d'abord, parce qu'une recherche rapide par Google m'a permis de vérifier qu'effectivement il existe un OUvroir de MUsiques POtentielles, sur le modèle de l'OULIPO et que le-dit ouvroir produit bien de la musique comme l'OULIPO a produit moult textes. On pense ici, entre autres, à des oeuvres oulipiennes de Raymond Queneau ou de Georges Perec. Etant donné son principe de construction, tel qu'il est décrit par son auteur, je crois pouvoir dire que le "Karl Koop Konzert" appartient bien au monde des musiques potentielles et donc à l'ouvroir plus ou moins virtuel qui en est pour ainsi dire la matrice.
- ensuite, parce que Bernard Cavanna écrit encore ceci :" [...] lorsque Pascal Contet (accordéoniste et grand collectionneur d'accordéons ) m'a demandé de lui écrire un concerto, j'ai souhaité opposer à l'orchestre un vieil et désuet instrument des années trente, un trois voix musette bien désaccordé. Sans trop me contredire, la pièce empruntera également l'accordéon traditionnel de concert". Notons au passage que l'auteur se situe et dans l'opposition (orchestre / accordéon) et dans le dépassement de la contradiction (vieil instrument musette / accordéon traditionnel de concert) et donc dans le dépassement de l'opposition / contradiction entre le vieux musette traditionnel et l'accordéon de concert traditionnel. Le dépassement de l'opposition-contradiction entre des traditions signe ici la modernité de cette oeuvre ; il marque l'inscription de ce concert dans la création contemporaine.
Et donc, j'évoquais le monde des Marx Brothers et de Buster Keaton ou, plus exactement la rencontre explosive de ces deux mondes : l'orchestre, tel que le compositeur l'anime, et l'accordéon, tel que Pascal Contet le "défend". Le rapprochement de prime abord peut surprendre. Plutôt que d'argumenter, il me suffira ici, pour défendre mon intuition, de citer deux documents, qui pour moi sont d'authentiques chefs-d'oeuvre :
- http://www.dailymotion.com/video/xhoei_marx-brothers-scene-culte
- http://www.dailymotion.com/video/x5kw5s_buster-keaton-neighbors-1920_fun
Des chefs-d'oeuvre qui ont forcément leur place dans l'OUCIPO, l'OUvroir de CInéma Potentiel... Au fait, est-ce que cela existe ?
Après avoir lu la présentation qu'en fait Bernard Cavanna lui-même, en particulier du principe qui a présidé à la construction, disons à la fabrication, de ce concert, et tout en l'écoutant, j'avais écrit le paragraphe ci-dessous, largement inspiré par une approche intuitive et pour ainsi dire immédiate de cette oeuvre :
"Forcément, on pense à l'Oulipo et à ses recherches formelles. Je ne sais s'il existe un Ouvroir de Musique Potentielle sur le modèle de l'Ouvroir de LIttérature Potentielle, mais s'il existe alors ce concerto en est une pièce majeure. D'autre part, l'ensemble de cette oeuvre est constituée de quatre mouvements enchainés sans interruption : "Musette", "Sans flon flon", "Galop pompier", "La fin du bal". Les titres suffisent à suggérer l'humour décapant qui les traverse. En les écoutant, j'ai pensé à un film des Marx Brothers où l'on verrait tout à coup surgir Buster Keaton, l'orchestre et l'accordéoniste. Cette évocation, curieusement, ne s'est pas traduite en images visuelles, mais plutôt en une sorte d'images abstraites de la mécanique ainsi mise en oeuvre. Et j'ai admiré le jeu de Pascal Contet, imperturbable au milieu du maelström, dressé face à la tempête. Un beau modèle de recherche formelle, d'humour et de virtuosité !"
Après réflexion, il me semble que mes intuitions étaient en effet bien fondées :
- d'abord, parce qu'une recherche rapide par Google m'a permis de vérifier qu'effectivement il existe un OUvroir de MUsiques POtentielles, sur le modèle de l'OULIPO et que le-dit ouvroir produit bien de la musique comme l'OULIPO a produit moult textes. On pense ici, entre autres, à des oeuvres oulipiennes de Raymond Queneau ou de Georges Perec. Etant donné son principe de construction, tel qu'il est décrit par son auteur, je crois pouvoir dire que le "Karl Koop Konzert" appartient bien au monde des musiques potentielles et donc à l'ouvroir plus ou moins virtuel qui en est pour ainsi dire la matrice.
- ensuite, parce que Bernard Cavanna écrit encore ceci :" [...] lorsque Pascal Contet (accordéoniste et grand collectionneur d'accordéons ) m'a demandé de lui écrire un concerto, j'ai souhaité opposer à l'orchestre un vieil et désuet instrument des années trente, un trois voix musette bien désaccordé. Sans trop me contredire, la pièce empruntera également l'accordéon traditionnel de concert". Notons au passage que l'auteur se situe et dans l'opposition (orchestre / accordéon) et dans le dépassement de la contradiction (vieil instrument musette / accordéon traditionnel de concert) et donc dans le dépassement de l'opposition / contradiction entre le vieux musette traditionnel et l'accordéon de concert traditionnel. Le dépassement de l'opposition-contradiction entre des traditions signe ici la modernité de cette oeuvre ; il marque l'inscription de ce concert dans la création contemporaine.
Et donc, j'évoquais le monde des Marx Brothers et de Buster Keaton ou, plus exactement la rencontre explosive de ces deux mondes : l'orchestre, tel que le compositeur l'anime, et l'accordéon, tel que Pascal Contet le "défend". Le rapprochement de prime abord peut surprendre. Plutôt que d'argumenter, il me suffira ici, pour défendre mon intuition, de citer deux documents, qui pour moi sont d'authentiques chefs-d'oeuvre :
- http://www.dailymotion.com/video/xhoei_marx-brothers-scene-culte
- http://www.dailymotion.com/video/x5kw5s_buster-keaton-neighbors-1920_fun
Des chefs-d'oeuvre qui ont forcément leur place dans l'OUCIPO, l'OUvroir de CInéma Potentiel... Au fait, est-ce que cela existe ?
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