lundi 8 juin - beier d'une part laloy d'autre part
Au départ, il y a un « Entretien » de Sandrine Toutard consacré à Ludovic Beier, article sous-titré « coup de soufflet soliste » [« Accordéon & accordéonistes », n° 86, page 21].
L’entretien porte en priorité sur le dernier album de L. Beier, « Swingin’ in Solo », édité par Cinq Planètes et distribué par l’Autre Distribution. Enregistrement en décembre 2006. L’album est constitué de douze solos, auxquels s’ajoutent un titre, « Epouvante », avec la participation à la guitare de Thierry Moncheny et en bonus track, un inédit de l’album « Entre ciel et terre », « Django’s Tiger », avec Angelo Debarre, guitare, et Antonio Licusati, contrebasse. Les titres donnent une idée du répertoire et du style de jazz dont il s’agit : Daphné, Nuages, A Night in Tunisia, Indifférence, Les Yeux noirs, etc…
L’entretien explique en partie la genèse de l’album ; le livret en explicite une autre partie. Dans l’article, L. Beier explique en effet comment un après-midi, dans un studio, il a laissé tourner l’enregistreur en improvisant librement sur des thèmes qu’il affectionne et comment, plus tard, Cinq planètes l’ayant sollicité pour faire un disque dans le cadre d’un programme de découverte de l’accordéon, il a proposé ces improvisations. Au sujet de l’édition de l’album, on peut noter que la couverture ne fait apparaître que le visage en très gros plan de L. Beier et son nom, tandis que la quatrième de couverture porte les mentions « Paris Accordéon chromatique » et enfin le titre « Swingin’In Solo ». On y trouve aussi les titres et la durée : 53’30.
Après avoir lu l’entretien accordé par L. Beier à S. Toutard, j’ai donc cherché cet album à l’espace culturel, Le Parvis, de l’hypermarché Leclerc de Pau. J’y avais trouvé le très récent « Django Brasil » et j’avais bon espoir de le trouver. Dans un premier temps, comme mon exploration des disques de jazz ne donne rien, je décide de passer commande au responsable du rayon. Son ordinateur indique que le cd est disponible, car il a été mis en exposition comme nouveauté. Mais où ? Le responsable en question cherche à son tour en jazz, puis dans quelques autres domaines, mais en vain. De guerre lasse, il demande à un stagiaire de prendre le relai. Celui-ci examine la liste des titres et sans mots dire, mais déterminé, il se dirige vers un emplacement précis, déplace trois cds et, triomphant, me remet l’album de Beier. « Comment avez-vous fait ? ». « J’ai vu en 10 « Les Yeux Noirs » » ; c’est le nom d’un groupe classé en musique d’Europe de l’Est ; et voilà ! ». Heureusement qu’il n’a pas pris « Epouvante » comme indice, il se serait perdu dans le rayon des musiques de films d’horreur. A quoi tient parfois l’efficacité !
Je notais plus haut que l’article expliquait en partie l’origine de l’album et que le livret le complétait fort bien en explicitant une autre partie. Ce livret est en effet tout à fait intéressant. Ludovis Beier y justifie ses choix :
- Daphné (1), Nuages (2), Fantaisie (5), Minor Swing (6), Manoir de mes rêves (8), Django’s Tiger (14). Référence à Django ou à Grappelli. Incontournable. Expériences, souvenirs, musiciens manouches. Presqu’une carte de visite.
- Les Yeux Noirs (10), Swing Gitan (11), Hora Lautaresca (13). Les influences tsiganes, les musiques d’Europe de l’Est.
- Indifférence (4), « Epouvante » (9). Swing, musette, valse. Hommage à Murena ou à Viseur. Amitié avec Armand Lassagne.
- A Night in Tunisia (3), Smile (12). Hommage aux grands du jazz : Miles Davis, Dizzy Gillespie, Coltrane, Parker, etc… Hommage à C. Chaplin…
Que dire de cet album ? Beier, virtuose, forcément virtuose. Son accordéon sonne comme un orchestre, disons comme un trio ou un quartet. Ses improvisations sont souvent surprenantes, en tout cas très personnelles ; un style.
Mais, comme le stagiaire de l’espace culturel me dénichait « Swingin’ in solo », une couverture attira mon attention. Blanche, traversée d’un trait gris, comme à l’encre de Chine : c’est un décor de neige avec un tronc de bouleau et quelques branches sans feuilles. A droite, vers le bas, comme tracé à la plume, à l’encre rouge : « Hors-piste». Tout en bas, en lettres d’imprimerie rouge, deux noms : Jean-Christophe Renault, piano, Didier Laloy, accordéon diatonique. Home Records 2005.
Eh bien, ce disque de onze titres est magnifique. Une musique que l’on peut qualifier de minimaliste. Un dialogue intense et plein de pudeur entre deux personnalités introverties. On croirait la neige uniformément blanche et la brume d’hiver impénétrable, mais petit à petit le regard s’habitue et discerne une infinité de nuances. Il en est de même pour ce disque. Je ne regrette pas de l’avoir rencontré. Le hasard, décidément, fait bien les choses.
L’entretien porte en priorité sur le dernier album de L. Beier, « Swingin’ in Solo », édité par Cinq Planètes et distribué par l’Autre Distribution. Enregistrement en décembre 2006. L’album est constitué de douze solos, auxquels s’ajoutent un titre, « Epouvante », avec la participation à la guitare de Thierry Moncheny et en bonus track, un inédit de l’album « Entre ciel et terre », « Django’s Tiger », avec Angelo Debarre, guitare, et Antonio Licusati, contrebasse. Les titres donnent une idée du répertoire et du style de jazz dont il s’agit : Daphné, Nuages, A Night in Tunisia, Indifférence, Les Yeux noirs, etc…
L’entretien explique en partie la genèse de l’album ; le livret en explicite une autre partie. Dans l’article, L. Beier explique en effet comment un après-midi, dans un studio, il a laissé tourner l’enregistreur en improvisant librement sur des thèmes qu’il affectionne et comment, plus tard, Cinq planètes l’ayant sollicité pour faire un disque dans le cadre d’un programme de découverte de l’accordéon, il a proposé ces improvisations. Au sujet de l’édition de l’album, on peut noter que la couverture ne fait apparaître que le visage en très gros plan de L. Beier et son nom, tandis que la quatrième de couverture porte les mentions « Paris Accordéon chromatique » et enfin le titre « Swingin’In Solo ». On y trouve aussi les titres et la durée : 53’30.
Après avoir lu l’entretien accordé par L. Beier à S. Toutard, j’ai donc cherché cet album à l’espace culturel, Le Parvis, de l’hypermarché Leclerc de Pau. J’y avais trouvé le très récent « Django Brasil » et j’avais bon espoir de le trouver. Dans un premier temps, comme mon exploration des disques de jazz ne donne rien, je décide de passer commande au responsable du rayon. Son ordinateur indique que le cd est disponible, car il a été mis en exposition comme nouveauté. Mais où ? Le responsable en question cherche à son tour en jazz, puis dans quelques autres domaines, mais en vain. De guerre lasse, il demande à un stagiaire de prendre le relai. Celui-ci examine la liste des titres et sans mots dire, mais déterminé, il se dirige vers un emplacement précis, déplace trois cds et, triomphant, me remet l’album de Beier. « Comment avez-vous fait ? ». « J’ai vu en 10 « Les Yeux Noirs » » ; c’est le nom d’un groupe classé en musique d’Europe de l’Est ; et voilà ! ». Heureusement qu’il n’a pas pris « Epouvante » comme indice, il se serait perdu dans le rayon des musiques de films d’horreur. A quoi tient parfois l’efficacité !
Je notais plus haut que l’article expliquait en partie l’origine de l’album et que le livret le complétait fort bien en explicitant une autre partie. Ce livret est en effet tout à fait intéressant. Ludovis Beier y justifie ses choix :
- Daphné (1), Nuages (2), Fantaisie (5), Minor Swing (6), Manoir de mes rêves (8), Django’s Tiger (14). Référence à Django ou à Grappelli. Incontournable. Expériences, souvenirs, musiciens manouches. Presqu’une carte de visite.
- Les Yeux Noirs (10), Swing Gitan (11), Hora Lautaresca (13). Les influences tsiganes, les musiques d’Europe de l’Est.
- Indifférence (4), « Epouvante » (9). Swing, musette, valse. Hommage à Murena ou à Viseur. Amitié avec Armand Lassagne.
- A Night in Tunisia (3), Smile (12). Hommage aux grands du jazz : Miles Davis, Dizzy Gillespie, Coltrane, Parker, etc… Hommage à C. Chaplin…
Que dire de cet album ? Beier, virtuose, forcément virtuose. Son accordéon sonne comme un orchestre, disons comme un trio ou un quartet. Ses improvisations sont souvent surprenantes, en tout cas très personnelles ; un style.
Mais, comme le stagiaire de l’espace culturel me dénichait « Swingin’ in solo », une couverture attira mon attention. Blanche, traversée d’un trait gris, comme à l’encre de Chine : c’est un décor de neige avec un tronc de bouleau et quelques branches sans feuilles. A droite, vers le bas, comme tracé à la plume, à l’encre rouge : « Hors-piste». Tout en bas, en lettres d’imprimerie rouge, deux noms : Jean-Christophe Renault, piano, Didier Laloy, accordéon diatonique. Home Records 2005.
Eh bien, ce disque de onze titres est magnifique. Une musique que l’on peut qualifier de minimaliste. Un dialogue intense et plein de pudeur entre deux personnalités introverties. On croirait la neige uniformément blanche et la brume d’hiver impénétrable, mais petit à petit le regard s’habitue et discerne une infinité de nuances. Il en est de même pour ce disque. Je ne regrette pas de l’avoir rencontré. Le hasard, décidément, fait bien les choses.
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