mercredi 11 février - rené sopa carinhos tango
Dimanche. Françoise est allée rendre visite à sa sœur à Dax. Sur le coup de cinq heures, l’idée me vient de vérifier s’il y a quelque chose dans la boite à lettres. Curieuse idée, se dira-t-on : un dimanche ? Il faut dire que depuis quelques mois un facteur remplaçant n’attend pas l’autre. Conséquence : le courrier n’est pas toujours distribué dans la bonne boite, si bien que nous avons pris l’habitude, entre voisins, de rectifier les erreurs d’aiguillage. Samedi donc à quatorze heures, pas de courrier. Mais, étant donné la situation que je viens de décrire, cela ne m’empêche pas d’aller vérifier ce qu’il en est dimanche après-midi. Heureuse intuition ! Une enveloppe m’attend, tranquille, dont l’expéditeur ne fait aucun doute : René Sopa.
Toujours ce même plaisir du rituel : l’enveloppe recto, puis verso. Ouvrir délicatement ; sortir le cd, précisément le boitier, de son écrin de bulles ; découvrir la pochette ; l’ouvrir et découvrir « l’objet » lui-même en tant qu’objet visuel : couleurs, graphismes, textes, etc…
Et puis, tout de suite, lancer l’écoute. Mais, en l’occurrence, je préfère attendre le retour de Dax de Françoise dans la soirée, afin que nous écoutions « Carinhos Tango » ensemble.
- Tu as fait bonne route ?
- Oui et non. La circulation était très dense. C’était surprenant. Mais surtout les dégâts de la tempête apparaissent encore plus nettement qu’aussitôt après. Il y a encore des portions de routes en circulation alternée tant il y a de troncs et de branches sur la chaussée. Et puis, des quantités d’arbres penchés qui ne se redresseront pas et qui devront être abattus. C’est désolant. Comme pour la tempête de 99, il faudra des années pour effacer toutes les traces de cette catastrophe… Des années…
…….
- Devine ce que j’ai trouvé cet après-midi dans la boite à lettres …
- ???
- « Carinhos Tango » de René Sopa. Il m’en avait annoncé l’envoi en milieu de semaine.
- Alors ?
- Alors, je t’attendais.
Evidemment, le reste de la soirée est consacré à l’écoute de ce dernier opus de René Sopa.
Nous sommes bien d’accord pour dire que c’est un beau disque. D’abord, parce qu’il a un son, c’est-à-dire un style immédiatement identifiable. René Sopa, d’après le recto de la pochette, joue sur accordéon Fisitalia. On imagine les tâtonnements pour arriver à ce son. J’aurais du mal à traduire notre sentiment en mots, mais il y a une évidence, c’est la personnalité de ce son. Fil rouge qui parcourt tout le disque. Et puis, il y a, ce que faute de mieux, j’appelle le phrasé de René Sopa, l’équivalent dans son jeu de ce que serait la diction pour un conteur. On pourrait parler aussi de lisibilité. Ah, oui, il y a aussi la complicité entre René Sopa, d’une part, et d’autre part Marcel Loeffler ou Aurélien Noël. L’album est en effet composé de quatorze titres : six en duo avec Loeffler (le dernier avec en outre Dino et Franco Mehrstein à la guitare), cinq avec Noël. Restent trois titres en solo.
Les trois titres en solo : « Prélude et fugue en La mineur BWW 543 » de J.-S. Bach, « Monastère de Firaponte » de Vladislav Solotarev et « Trafic » de René Sopa lui-même. Le dernier titre, en quartet, avec M. Loeffler, D. et F. Mehrstein, dont René Sopa dit qu’il est à l’origine du projet de ce disque : « Sweet Georgia Brown ». On pense évidemment au jazz manouche. Tout porte à croire que ces titres tiennent particulièrement à cœur de René Sopa. Je dois dire d’ailleurs que les interprétations de Bach et de Solotarev nous ont impressionnés. Je parlais plus haut du son du Fisitalia et de phrasé… On est en l’occurrence au-delà des vaines distinctions, voire oppositions, entre musique classique, contemporaine et improvisation.
Mais ce n’est pas tout : le premier morceau, « Carinhos Tango », qui donne son nom à l’album, morceau d’une durée de 7 :44, se présente comme une sorte de triptyque qui donne d’emblée sa couleur à l’album. Puis, « Porte dorée » évoque les grandes valses mythiques, que l’on retrouve avec une version (2 :57) en duo avec Loeffler du chef-d’œuvre absolu : « Indifférence ». Que dire encore ? Que « Corridinho do montenegro », « Sol do Algarve » et « Um passeio ao Algarve » évoquent évidemment des racines portugaises. Entre Bach, Solotarev, le jazz manouche et la relecture d’airs portugais, on pourrait croire que le disque est disparate. Justement, il n’en est rien. Tout au contraire, il exprime de toute évidence un style qui se manifeste dans le son et le phrasé que j’évoquais plus haut.
Parmi tous les morceaux, nous avons retrouvé « Sol do Algarve » que nous avions écouté pour la première fois dans « Sandunga », Le Chant du Monde, 2002. Ce rapprochement nous incite à réécouter nos cds de Sopa, ne serait-ce que pour situer sa dernière création :
- « Sandunga »
- « Nuits parisiennes »
- « Crazy Rythm »
- « Swing-a-ning »
- « Hammondeon »
En tout cas, je ne sais si j’ai pu exprimer clairement notre sentiment, mais, c’est sûr, c’est un beau disque, très personnel, où la maîtrise technique sert parfaitement les intentions expressives.
Toujours ce même plaisir du rituel : l’enveloppe recto, puis verso. Ouvrir délicatement ; sortir le cd, précisément le boitier, de son écrin de bulles ; découvrir la pochette ; l’ouvrir et découvrir « l’objet » lui-même en tant qu’objet visuel : couleurs, graphismes, textes, etc…
Et puis, tout de suite, lancer l’écoute. Mais, en l’occurrence, je préfère attendre le retour de Dax de Françoise dans la soirée, afin que nous écoutions « Carinhos Tango » ensemble.
- Tu as fait bonne route ?
- Oui et non. La circulation était très dense. C’était surprenant. Mais surtout les dégâts de la tempête apparaissent encore plus nettement qu’aussitôt après. Il y a encore des portions de routes en circulation alternée tant il y a de troncs et de branches sur la chaussée. Et puis, des quantités d’arbres penchés qui ne se redresseront pas et qui devront être abattus. C’est désolant. Comme pour la tempête de 99, il faudra des années pour effacer toutes les traces de cette catastrophe… Des années…
…….
- Devine ce que j’ai trouvé cet après-midi dans la boite à lettres …
- ???
- « Carinhos Tango » de René Sopa. Il m’en avait annoncé l’envoi en milieu de semaine.
- Alors ?
- Alors, je t’attendais.
Evidemment, le reste de la soirée est consacré à l’écoute de ce dernier opus de René Sopa.
Nous sommes bien d’accord pour dire que c’est un beau disque. D’abord, parce qu’il a un son, c’est-à-dire un style immédiatement identifiable. René Sopa, d’après le recto de la pochette, joue sur accordéon Fisitalia. On imagine les tâtonnements pour arriver à ce son. J’aurais du mal à traduire notre sentiment en mots, mais il y a une évidence, c’est la personnalité de ce son. Fil rouge qui parcourt tout le disque. Et puis, il y a, ce que faute de mieux, j’appelle le phrasé de René Sopa, l’équivalent dans son jeu de ce que serait la diction pour un conteur. On pourrait parler aussi de lisibilité. Ah, oui, il y a aussi la complicité entre René Sopa, d’une part, et d’autre part Marcel Loeffler ou Aurélien Noël. L’album est en effet composé de quatorze titres : six en duo avec Loeffler (le dernier avec en outre Dino et Franco Mehrstein à la guitare), cinq avec Noël. Restent trois titres en solo.
Les trois titres en solo : « Prélude et fugue en La mineur BWW 543 » de J.-S. Bach, « Monastère de Firaponte » de Vladislav Solotarev et « Trafic » de René Sopa lui-même. Le dernier titre, en quartet, avec M. Loeffler, D. et F. Mehrstein, dont René Sopa dit qu’il est à l’origine du projet de ce disque : « Sweet Georgia Brown ». On pense évidemment au jazz manouche. Tout porte à croire que ces titres tiennent particulièrement à cœur de René Sopa. Je dois dire d’ailleurs que les interprétations de Bach et de Solotarev nous ont impressionnés. Je parlais plus haut du son du Fisitalia et de phrasé… On est en l’occurrence au-delà des vaines distinctions, voire oppositions, entre musique classique, contemporaine et improvisation.
Mais ce n’est pas tout : le premier morceau, « Carinhos Tango », qui donne son nom à l’album, morceau d’une durée de 7 :44, se présente comme une sorte de triptyque qui donne d’emblée sa couleur à l’album. Puis, « Porte dorée » évoque les grandes valses mythiques, que l’on retrouve avec une version (2 :57) en duo avec Loeffler du chef-d’œuvre absolu : « Indifférence ». Que dire encore ? Que « Corridinho do montenegro », « Sol do Algarve » et « Um passeio ao Algarve » évoquent évidemment des racines portugaises. Entre Bach, Solotarev, le jazz manouche et la relecture d’airs portugais, on pourrait croire que le disque est disparate. Justement, il n’en est rien. Tout au contraire, il exprime de toute évidence un style qui se manifeste dans le son et le phrasé que j’évoquais plus haut.
Parmi tous les morceaux, nous avons retrouvé « Sol do Algarve » que nous avions écouté pour la première fois dans « Sandunga », Le Chant du Monde, 2002. Ce rapprochement nous incite à réécouter nos cds de Sopa, ne serait-ce que pour situer sa dernière création :
- « Sandunga »
- « Nuits parisiennes »
- « Crazy Rythm »
- « Swing-a-ning »
- « Hammondeon »
En tout cas, je ne sais si j’ai pu exprimer clairement notre sentiment, mais, c’est sûr, c’est un beau disque, très personnel, où la maîtrise technique sert parfaitement les intentions expressives.
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