vendredi 19 décembre - accordéons des thés, accordéons divers
Samedi après-midi. Mi-temps d’un match de coupe d’Europe de rugby. Pour échapper à la litanie des publicités, je zappe… Et je tombe sur une émission, sur FR3 je crois, où l’on voit un accordéoniste, au premier plan, accompagné d’une basse, d’une batterie et de je ne sais qui encore. La caméra ouvre son champ, on découvre des couples qui dansent. C’est un moment de thé dansant. Les couples sont d’un âge certain : la génération du baby-boom. Ils sont attentifs, concentrés. Ils tournent avec application au son d’un accordéon rassurant. Ils ont l’air de vivre un moment de bonheur calme et paisible.
Je zappe… Puis je reviens au thé dansant. L’accordéon est toujours là. L’accordéoniste aussi. Les couples dansent. Une impression bizarre : une impression de déjà vu et déjà entendu. A y regarder de plus près, je m’aperçois que l’accordéoniste n’est plus le même. L’accordéon ? Je ne sais pas tant ses couleurs fluorescentes m’éclaboussent. L’accordéoniste a changé, mais, et c’est cela qui d’abord m’a trompé, son visage est quasi identique au premier : même sourire inaltérable, même impassibilité sans aucune ride d’expression. Quant aux morceaux, je me rends compte qu’il s’agit d’un medley que j’arrive mal à différencier de celui qui était joué par le premier accordéoniste.
Je zappe… Puis je reviens au thé dansant par souci de vérifier mes impressions. A nouveau, quelque chose de déjà vu, de déjà entendu. Mais cette fois je sais ce que je cherche. Les couples sont les mêmes. La même application, le même calme. Pour désigner leur attitude, les anciens philosophes grecs auraient parlé d’apathéia ou d’ataraxia. Des retraités d’aujourd’hui ! L’accordéoniste n’est pas le même. Et pourtant est-il si différent des précédents ? Curieuse impression : les accordéons flashants et les accordéonistes, que l’on croirait sortis du musée Grévin, sont comme des clones. Un monde de clones. Un monde de medley.
Je me dis que décidément les accordéons des thés (dansants) ne sont pas divers. Mais en même temps, il y a dans toute cette émission, au fil des fragments que j’en saisis, une atmosphère d’entre-monde. Comme si l’on était dans des limbes. Une certaine image du bonheur. Je me dis, mais sans pouvoir le vérifier, que cette émission a dû être enregistrée sur un paquebot de croisière, quelque part en Méditerranée ou dans le triangle des Bermudes. En tout cas, la mer est d’huile.
Je zappe… Le match de rugby a repris. Au sortir d’une mêlée houleuse (on est loin du medley lénifiant, même si la mélée se contorsionne comme un soufflet d'accordéon), deux piliers se castagnent avec une jubilation intense. A voir leur visage, on se dit, suivant l'expression rugbystique, qu'ils ont mangé chaud. Et même un peu trop brûlant !
Je zappe... Mon bel accordéon a disparu entraînant avec lui les couples de danseurs. L'écran est occupé par des publicités qui vantent les attraits de la vie au troisième âge : assurances de toutes sortes, prothèses en tous genres, crédits d'obsèques, quartiers sécurisés, villages-vacances et croisières aux Antilles... au son des flons-flons d'un accordéon customisé.
Je zappe… Puis je reviens au thé dansant. L’accordéon est toujours là. L’accordéoniste aussi. Les couples dansent. Une impression bizarre : une impression de déjà vu et déjà entendu. A y regarder de plus près, je m’aperçois que l’accordéoniste n’est plus le même. L’accordéon ? Je ne sais pas tant ses couleurs fluorescentes m’éclaboussent. L’accordéoniste a changé, mais, et c’est cela qui d’abord m’a trompé, son visage est quasi identique au premier : même sourire inaltérable, même impassibilité sans aucune ride d’expression. Quant aux morceaux, je me rends compte qu’il s’agit d’un medley que j’arrive mal à différencier de celui qui était joué par le premier accordéoniste.
Je zappe… Puis je reviens au thé dansant par souci de vérifier mes impressions. A nouveau, quelque chose de déjà vu, de déjà entendu. Mais cette fois je sais ce que je cherche. Les couples sont les mêmes. La même application, le même calme. Pour désigner leur attitude, les anciens philosophes grecs auraient parlé d’apathéia ou d’ataraxia. Des retraités d’aujourd’hui ! L’accordéoniste n’est pas le même. Et pourtant est-il si différent des précédents ? Curieuse impression : les accordéons flashants et les accordéonistes, que l’on croirait sortis du musée Grévin, sont comme des clones. Un monde de clones. Un monde de medley.
Je me dis que décidément les accordéons des thés (dansants) ne sont pas divers. Mais en même temps, il y a dans toute cette émission, au fil des fragments que j’en saisis, une atmosphère d’entre-monde. Comme si l’on était dans des limbes. Une certaine image du bonheur. Je me dis, mais sans pouvoir le vérifier, que cette émission a dû être enregistrée sur un paquebot de croisière, quelque part en Méditerranée ou dans le triangle des Bermudes. En tout cas, la mer est d’huile.
Je zappe… Le match de rugby a repris. Au sortir d’une mêlée houleuse (on est loin du medley lénifiant, même si la mélée se contorsionne comme un soufflet d'accordéon), deux piliers se castagnent avec une jubilation intense. A voir leur visage, on se dit, suivant l'expression rugbystique, qu'ils ont mangé chaud. Et même un peu trop brûlant !
Je zappe... Mon bel accordéon a disparu entraînant avec lui les couples de danseurs. L'écran est occupé par des publicités qui vantent les attraits de la vie au troisième âge : assurances de toutes sortes, prothèses en tous genres, crédits d'obsèques, quartiers sécurisés, villages-vacances et croisières aux Antilles... au son des flons-flons d'un accordéon customisé.
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