dimanche 23 novembre 2008

lundi 24 novembre - l'homéopathie selon pulcinella





Samedi 22. Hall de la foire exposition de Pau. « Pulcinella » joue à trois reprises dans le cadre de « Pau fête du livre » : à 12h30, à 16h30 et à 19h45.

- Alors, « Pucinella », c’était bien ?
- Mieux que ça !
- Imagine un hall de foire d’exposition, immense, avec des allées qui se croisent perpendiculairement, des stands de livres, de bandes dessinées, de vieux papiers, des courants d’air, des gens qui vont et viennent, des affichettes annonçant les tables rondes et autres débats, une absence quasi absolue d’information sur les moments de représentation de « Pulcinella ». Il faut te dire que le salon du livre traditionnel a été boycotté il y a peu par un certain nombre d’exposants, boycott pour d’obscures raisons à la fois économiques et politiques, et qu’il a failli être supprimé. La municipalité a rattrapé le coup, mais l’information sur le programme a été si tardive que la presse locale n’a diffusé que des renseignements incomplets et que les affiches de programme n’ont pu être collées à temps dans l’enceinte même de la fête du livre.
- Dois-je comprendre que les conditions n’étaient pas idéales pour « Pulcinella » ?
- Tu as tout compris. Un espace immense, métal et verrière, tu imagines l’acoustique ; une information insuffisante, tu imagines l’intérêt ; une estrade basse et exigüe, un fond de scène tapissé de pots de bambous et autres plantes du même acabit, tu imagines la liberté de mouvements.
- Et alors ?
- Et bien, c’est là que je les ai trouvés très forts. Ils se sont produits à trois reprises dans la journée. Je te donne le programme :

- 12h32 – 13h06
- "Grand Hôtel"
- "Vie et mort du platane de Prugnagnes"…
abattu pour cause de parking
- "Maladroite"… un inédit, si j’ai bien compris
- "Morphée"… inspiré par le dieu du sommeil
- "L’Amérique que nous aimons"… la vie rêvée de l’Amérique

- 16h47 – 17h06
- "Vox populi"…
déjà entendu à Bagnères
- "O Maïs"… premier titre de « Clou d’estrade »
- ?..?.. ?..
- ?..?..?..
sauf erreur de ma part, les titres n’ont pas été donnés

- 19h55 – 20h18
- "Le déhanchement de la danse des gobelins"…
j’adore !
- "Rev’là Raymond"… plus de dix minutes pour finir en beauté.

- Donc, tu vois, cinq morceaux, puis quatre, puis deux. C’est pour cela que j’ai titré « l’homéopathie selon Pulcinella » : cinq au déjeuner, quatre à l’heure du goûter et deux avant le diner. Un programme bien équilibré, pas "bourratif", mais qui donne envie d’en reprendre encore. Un dosage au trébuchet.
- Pourquoi dis-tu qu’ils t’ont paru très forts ?
- Eh bien, disons que subjectivement j’ai encore mieux apprécié qu’à Bagnères, surtout qu’entretemps j’avais écouté maintes fois leurs deux disques ; je manque trop de culture musicale pour t’expliquer les bonnes raisons de mon enthousiasme, mais je sais de manière certaine que je les écoute avec le plus grand plaisir. Comment te dire, je trouve le quartet très homogène, j’aime beaucoup le jeu qu’ils développent entre eux, une manière de jouer ensemble et de se répondre, une apparente facilité étayée par une organisation sans failles. Françoise dit, à juste titre, que malgré leur nom, ils lui font moins penser à la Commedia del Arte qu’à « L’illustre théâtre » de Molière. Tu te rappelles l’environnement : le hall, les bruits parasites, l’estrade, etc… Eh bien, ils sont arrivés, ont déballé leur matériel, fait les essais et les réglages habituels, et puis, devant quelques rangs de spectateurs, ils ont fait surgir leur monde. Comme ça, tout simplement, comme si de rien n’était. Un monde imaginaire, vachement construit. J’aurais du mal à te définir leur jazz, mais j’y prends grand plaisir. Disons que chaque morceau me raconte une histoire et qu’ils font ainsi défiler sous mes yeux, dans mes oreilles si tu veux, un kaléidoscope d’images que je découvre émerveillé comme un enfant. Et justement, il y a des indices objectifs de leur qualité. J’en retiens deux : l’après-midi, quand ils ont joué entre quatre et cinq, il fallait voir les gosses. Ils avaient lâché les mains de leurs parents ; assis à même le sol, ils étaient fascinés. Sages comme des images, attentifs, pleins d’images dans leurs têtes. Comme dans un rêve. C’est pas un indice objectif ça, les parents attendant leurs enfants, sans avoir à les rappeler au calme. Et puis, un autre indice. Le soir, le troisième set était prévu entre 19h45 et 20h00. Tu vois ça : un quart d’heure. L’organisateur est vraiment trop bon ! Mais, attends, voilà qu’une table ronde s’éternise et que la sécurité, le pompier de service, commence à dire qu’il faut annuler la prestation de « Pucinella » parce que le hall doit être vide à 20h00. Bref, ça négocie un peu et le quartet s’empare de la scène à 19h55. On nous annonce deux morceaux. Bon, c’est mieux que rien. On est finalement bien contents. Le premier morceau dure un peu plus de cinq minutes. Je note que les gens qui se dirigent vers la sortie marquent un temps d’arrêt puis intéressés par ce qu’ils entendent s’arrêtent, comme subjugués. Le second, où Florian, l’accordéoniste, se déchaine littéralement, dure plus de dix minutes. Que va dire le pompier. Eh bien le pompier, il semble avoir oublié sa fonction : il écoute et manifestement ça lui fait plaisir. A la fin, de longs applaudissements. Même le pompier qui applaudit longuement. Il n’est plus pressé. Il est content. Pour un peu, il demanderait un rappel.
- C’est sûr, le comportement des gosses et du pompier, ce sont des critères objectifs. Tu m’as donné envie de les écouter.
- Je te ferai écouter les deux disques, mais j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer : le 13 décembre, ils sont au Mandala, à Toulouse. Tu viens ?
- Sûr !
- Bon, je publie notre petite conversation sur mon blog et d’ici peu, dès que possible, tu pourras y trouver aussi quelques photos. Il faut que je les trie et que je les classe, mais j’ai bon espoir de faire ça vite.

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

L'art est comme un fruit, parfois il murit tout seul et profite d'un beau soleil, parfois il faut en baver et en baver comme le chante aznavour, le bon nombre d'autres chanteurs.
Cordialement

23 novembre 2008 à 13:38  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil