samedi 23 novembre 2013

samedi 23 novembre - à propos de l'album de bruno maurice : "mitango" [1]

J'ai dit il y a quelques jours tout mon enthousiasme pour l'album de Bruno Maurice : "Mitango". J'ai essayé d'expliciter de mon mieux les raisons de cet enthousiasme. Mais, à la réflexion, je ne vois pas l'intérêt d'approfondir cette analyse et de traduire mes émotions en discours, ne serait-ce que parce que je pense que si cet album est une création artistique, c'est très précisément à cause du fait qu'il est irréductible à une analyse discursive. En d'autres termes, sa qualité esthétique tient à mon sens essentiellement à ce je-ne-sais-quoi indicible qu'il ne faut pas vouloir traduire en termes abstraits ou en mots.

Ce qui ne nous interdit pas cependant de repérer dans le texte de Bruno Maurice lui-même des indications sur ses propres intentions. Considérons par exemple les textes qui accompagnent le titre 1, "Petit orgue" et le 9, "Mitango", qui a un statut particulier, que l'on peut supposer emblématique de l'album puisqu'il est le nom du titre.

Je cite, ci-dessous, les textes mêmes de Bruno Maurice, mais j'ai relevé en caractères gras les expressions qui me semblent significatives de ses intentions, telles qu'il les exprime, sans doute pour préparer notre attention, sans la contraindre.

1. - "Petit orgue".  8:14. "Tel un chant grégorien, la voix douce et flûtée de l'accordéon chante avec méandres, libre et nuancée, incitant à la méditation. Repris et harmonisé comme un harmonium, le thème se développe avec plus de rigueur, se déployant peu à peu dans un choral tutti (plein jeu). Un jeu plus libre et improvisé s'en suit, avec par moments des accents hispanisants et des registres du bayan rappelant les sonorités des grandes orgues, contrastant entre puissance et douceur nostalgique. Le thème transformé finit par s'élever petit à petit dans une métamorphose harmonique avec une densité sonore de plus en plus fournie tel un grand orgue".

9.- "Mitango". 14:33. "Troisième mouvement de mon concerto "Cri de Lame" dédié à mon père disparu, Mitango prend naissance autour de la note Mi, dans les registres sombres de l'accordéon. Un rythme "tango" (disons plutôt Mitango) vient scander l'improvisation qui se gonfle par des jeux mélodiques de plus en plus fournis et rythmés d'accords. Le thème du Mitango apparaît bientôt, répétitif, accentué et insistant. Sa dissolution brutale amène à un passage méditatif, où le thème du Mitango se métamorphose en thème du "Cri de Lame" (1er mouvement du concerto), triste et nostalgique. Les variations improvisées reviendront peu à peu à la thématique free jazz tango du début de la pièce".

Je le répète ici, il ne s'agit pas pour moi de réduire mes sensations, impressions ou émotions à une analyse rationnelle. Mais il me semble aussi plutôt intéressant de relever des expressions-clés qui sont comme des fils rouges traversant les deux morceaux et, on peut le supposer, d'autres encore. Je note ainsi :

- méditation / passage méditatif
- le thème se développe / le thème transformé... métamorphose / le thème du... se métamorphose en thème du...
- jeu plus libre et improvisé / variations improvisées
- nostalgique / nostalgique

Quatre fils rouges : méditation, nostalgie, métamorphose, improvisation.





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