mardi 18 décembre 2012

mercredi 19 décembre - appellation contrôlée

Forcément, quand on tient un blog intitulé "L'autre bistrot des accordéons", on ne peut pas rester indifférent au titre et à la couverture de cet album de Jean-Claude Laudat et Jean-Yves Dubanton :  "Appellation contrôlée". J'ai dit hier comment j'avais eu connaissance de ce disque et comment j'avais pu le commander à Jean-Claude Laudat.


Dès la première écoute, cet album m'a plu. Je vais essayer de comprendre pourquoi, mais d'abord quelques indications objectives figurant sur la pochette et qui en disent beaucoup. Cet album donc est en quelque sorte une compilation fabriquée à partir de deux disques précédents, aujourd'hui épuisés, à savoir, d'une part "Mon pote le gitan", enregistré en 1998 par le duo,  d'autre part "Le Jazz et la Java", enregistré en 2001 par le même duo et Gilles Le Taxin à la contrebasse. Les titres 1 à 7 sont tirés du premier disque, les titres 8 à 14 de l'autre... et puis, je l'ai déjà noté hier, in fine, on a la surprise d'écouter en titre 15 une interprétation de "Mon pote le gitan", dont on ne voit nulle trace sur le programme du disque. C'est le titre caché : le bonus track, comme on dirait aujourd'hui. J'ajoute que sur quelques titres le duo ou le trio a invité des collègues. C'est ainsi que, chemin faisant, l'on entend  un hautbois, une batterie, une guitare rythmique, un violoncelle, un violon ou un alto.

Un mot encore avant d'essayer d'analyser mes impressions. Au verso de la couverture, tout en bas de page, on peut lire cette information : "Cette compilation contient du Swing et du Musette". Je ne saurais dire pourquoi, mais cette mention est délicieuse, en particulier le verbe. Je ne peux m'empêcher de l'associer à l'image de la bouteille. Comme celle-ci, ce disque contient un breuvage plutôt tonique. Et assez gouleyant.

Bon ! C'est pas tout ça... Pourquoi j'apprécie beaucoup ce disque ? D'abord, d'entrée de jeu, c'est la "Flambée montalbanaise". On est d'emblée sous le signe de Gus Viseur. C'est pas rien. Et justement  la complicité du duo fonctionne parfaitement. On ne pouvait rêver meilleure introduction, plus emblématique de l'album. En titre 2, "Recado" de D. Ferreira et L.L. Antonio, un morceau et des auteurs que je ne connaissais pas. Le niveau ne faiblit pas par rapport à la "Flambée...". Encore le dialogue du duo... Ensuite, une interprétaion pleine de tendresse de "Julie la Rousse" avec la voix, juste voilée ce qu'il faut, de J.-Y Dubanton. Mais, bon, je ne vais pas reprendre chaque titre un à un. Il suffit de signaler qu'en titres 6, 7 et 8 on enchaîne "Sa préférée" - après Gus Viseur, Jo Privat -, "A Matelo" de Didier Roussin et "Le Jazz et la Java" de Nougaro et Datin. Un triptyque superbe.  En tout cas, alors que j'ai souvent des réticences à l'égard de la guitare manouche, ici je suis enchanté par la guitare de J.-Y. Dubanton, qui a certes des accents manouches, mais inclus dans un style très personnel. Quant à l'accordéon de J.-C. Laudat, il est, à mon goût, parfait : juste ce qu'il faut d'acidité et de profondeur. Les deux se rattachant à ce que, dans mon jargon, j'appelle le style de la ligne claire. Une ligne mélodique lisible, faussement simple ; la classe, quoi... On donne l'impression que ça coule de source alors que, tu parles, quel boulot... Quelle culture du swing et du musette, pour reprendre l'indication que je mentionnais plus haut.

En titre 11, "Cloviswing", avec ce commentaire :"A mon accordéoniste préféré Raymond Laudat dit Clovis, mon père". Lequel père pourrait ou aurait pu dire la réciproque de son fils.

Bref, je me félicite d'avoir pris contact avec J.-C. Laudat pour me procurer cet album. 



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