mardi 14 août - dax feria
La signalétique est en place. Le parcours du festayre est déjà balisé. La flèche indique clairement par où commencer la première soirée de la feria. De toute façon, le chemin est connu ; les bonnes attitudes, la force des bonnes habitudes ne se perd jamais. A condition bien sûr de commencer jeune.
Pendant que le maire, sur le parvis de la mairie, ouvre la feria, les bistrots - ici l'on parle d'estanquet - se préparent. Tout en rouge et blanc, tradition oblige.
Celui-ci affiche fièrement son parcours de compagnon du devoir. Arles, Nimes, Vic Fezensac, Pampelune, Bayonne, Mont de Marsan, Dax, Béziers... J'en oublie. L'été est rude. C'est son chemin de Compostelle, son trajet d'initiation, puis d'initié, de maître-festayre en quelque sorte.
Le maire vient de déclarer la feria ouverte. Il a remis les clés de la ville aux bandas, à charge pour celles-ci de faire danser les dacquois et tous les autres... Les foulards s'affichent. Une marée rouge, une houle qui donne le vertige. Tout de suite après, c'est parti... Les bistrotiers s'affairent et les sonos vrillent déjà les tympans. Il faut hurler pour se faire entendre de son interlocuteur.
Traditionnellement, nous partageons en famille le premier diner. Place de la cathédrale. Il fait chaud. L'air est immobile. Après le repas, Françoise et moi, nous rentrons à Hossegor tandis que Nadja, Sébastien, Charlotte et Camille inaugurent la fête foraine. Demain, c'est la journée des enfants. Les filles commencent à se sentir un peu trop grandes pour y participer pleinement. Mais la tradition est la plus forte. J'aime, dans la nuit, ces oasis de lumière, les terrasses des restaurants, des bistrots et des baraques à frites... ou à churros...
Pour moi, la feria, c'est nécessairement un accordéon : quatre places, cinq corridas. Je ne me lasse pas de plier et de déplier ce pliage, qui fait remonter à ma mémoire, en vrac, tout un tas de moments : magnifiques, émouvants, surprenants, dramatiques, parfois ennuyeux ou même minables... Peu importe. dans tous les cas, c'est de l'émotion.
Le premier toro vient d'être emporté par l'attelage des mules : il laisse sur le sable une cicatrice qui traverse les deux cercles rouges délimitant concrètement l'espace symbolique des piques. L'espace du toro et l'espace du picador et leur lieu de rencontte. J'y vois une sorte de signe immémorial, comme peuvent en tracer les initiés de tribus dites primitives ou ces artistes venus du fin fond de l'Australie.
Je note que de plus en plus d'aficionados viennent avec une paire de jumelles, sans doute pour mieux scruter les passes, le jeu du toro et du matador. En revanche, il est plus rare de voir des jumeaux.
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