lundi 6 août 2012

lundi 6 août - à propos d'happy art : la contribution d'un nain de jardin

Maintenant que j'ai découvert l'happy art à l'occasion d'une exposition au musée de Pau, je me souviens d'avoir rencontré l'une des oeuvres significatives de ce mouvement, une oeuvre vivante, le long de la double voie qui jouxte l'Université des Métiers. C'était le 26 juillet 2009, vers midi. De l'happy art avant la lettre.



Mais ma rencontre avec cet "happy art" vaut d'être contée. Comme j'étais un peu intrigué par "cette chose" qui jouait de l'accordéon, droite comme un i, au bord de la chaussée, je m'étais permis de lui demander quelques précisions sur son identité. C'est ainsi que j'avais appris de la bouche de la dite "chose" qu'elle était en réalité un nain de jardin. Un de ces nains excédés d'être volés dans les jardins et transportés ici ou là ou ailleurs. Ou, pire, nulle part. Situation peu enviable si l'on sait que certains furent parfois confondus avec des roms en situation illégale. Un comble pour des nains de jardins élevés et logés dans des pavillons de banlieues.

Donc, pour sauver leur peau, les nains de jardins avaient cherché un camouflage et leur syndicat avait fini par adopter le look et la posture des bornes à incendie. Et, en l'occurrence, "mon" nain de jardin, pour paraitre encore plus français avait choisi de s'exhiber avec son instrument de prédilection : un accordéon. Plus Français que lui, tu meurs... C'était sa façon de ne pas attirer l'attention ou en tout cas de la détourner.

Bref, il a esquissé quelques notes de "Perles de cristal" pour ne me laisser aucun doute sur sa francitude ; il a traversé la route ; il s'est enfoncé entre les ronces d'un bosquet. Il a disparu. Me restent son souvenir et quelques photographies.

Trois ans après cette rencontre, je me dis que "mon" nain de jardin pyrophobe a sa place, en toute légitimité, dans mon musée d'happy art. Suivant le concept oulipien, c'est une sorte de plagiat par anticipation...  

p.-s. - Je sens derrière mon épaule le regard interrogateur de Camille, dont  je reconnais bientôt la pertinence. Elle passe et, chemin faisant, me dit : " C'est un chien-nain-de-jardin ? Il monte la garde devant sa niche ?". Je lui dis :" Oui !". Je me dis : "Encore une ruse des chiens errants pour éviter la fourrière". Décidément, la réalité n'est que fausses apparences.



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