jeudi 26 juillet 2012

mercredi 25 juillet - la cumbia... malgré tout...

Cette soirée du 25 juillet fut une étrange soirée. A plusieurs égards. Il y a quelques semaines, la newsletter de Convivencia annonçait la présence de Celso Pina à une ou quelques étapes, je ne me souviens plus. Je ne m'en souviens pas, car je savais bien que nous ne pourrions pas assister au(x) concert(s) annonçé(s). Mais plus tard, le fascicule Quartiers d'Eté de Pau annonçait ce même Celso Pina sur la plaine de jeux de la MJC de la Pépinière, le 25 juillet à partir de 21h15. Alors, on a coché cette date sur notre agenda. On reviendrait d'Hossegor pour venir écouter ce concert. La cumbia, j'aime ça ! Une danse née au XVII ème augmentée d'influences indiennes, africaines et espagnoles, notamment pour les parole. Un bâtard quoi ! Et puis, écoutez bien : les esclaves africains la jouaient comme musique funéraire, accompagnant les veillées funèbres. Accompagnant les veillées funèbres...

Mais voilà, je l'ai dit dans quelque blog précédent, le dimanche 22, peu avant minuit, mon père est mort à l'hôpital de Pau. Notre projet ? Aux oubliettes. Et puis, mercredi, nous avons passé la journée en démarches relatives à ce décès et à préparer un déjeuner pour des parents "descendus" de Bordeaux pour l'inhumation, à Baliros, demain à 11 heures. Une nappe blanche, des serviettes blanches, des verres en cristal, une bouteille de Montagne Saint-Emilion, du melon avec du jambon, du rôti de boeuf et de porc, de la piperade, des fromages de pays, vache, brebis, mixte, de la salade de fruits frais et de l'eau fraiche. Pour finir, du café. De Colombie, forcément !

Sur le coup de 20h30, on a tout installé. Pas question de regarder la télé, pas question de travailler sur l'ordinateur, pas question de lire, pas question de se coucher... Je me rappelle alors que la cumbia est ou a été une musique d'accompagnement funéraire. Je le dis à Françoise. On se regarde, on se comprend.

A 21h00, on est devant l'affiche du concert à l'entrée de la plaine de jeux de la MJC de la Pépinière.

-Rencontre n° 1. Un cycliste, tout de noir vêtu, façon Vttiste, nous demande si nous connaissons Celso Pina. On lui en dit ce que l'on sait. Il nous dit qu'il a joué de l'accordéon. Qu'il n'en joue plus à cause d'un AVC qui a rendu sa main gauche inapte à cet exercice. Il nous dit qu'il n'accepte toujours pas cette injustice, mais qu'il fait avec. On lui dit qu'on aime beaucoup l'accordéon. Chemin faisant on lui dit qu'on a même certains copains qui sont accordéonistes dans la région. On lui cite Gilles Cuzacq. Son visage s'illumine. Il le connait, il a joué avec lui. Il nous dit : "Gilles, c'est un bon !". [Note pour toi, Gilles : tout est authentique]. Il ajoute que si l'on veut écouter du bon accordéon, il faut écouter Richard Galliano. Je lui dis qu'on connait un peu, qu'on vient d'aller à Sanguinet pour l'écouter. Il nous dit qu'il connait Sanguinet. On est arrivé au pied du podium de Celso Pina. Il est exactement 21h15. Les gens sont venus nombreux. On est frappé par la mixité de la foule. C'est plus que sympathique. Il fait un soir idéal.

- Rencontre n° 2.Au pied d'une barre de HLM, Celso Pina et ses collègues ont déballé leurs instruments. Lui, un superbe diato, qui éclairerait presque la nuit tombante. Tout de suite, la cumbia telle qu'on l'aime. De l'électricité dans l'air.


Celso Pina, lui-même. : plus Colombien que moi, tu meurs. Et les autres, idem.

Quand la nuit est tombée, c'est plus féerique. Celso Pina éclabousse tout de son énergie. Les gens dansent, de plus en plus nombreux. On est là, assis dans l'herbe. On laisse couler les cumbias qui se succèdent : ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre...


- Rencontre n° 3. Il est 22 heures et l'on sent bien que c'est parti pour longtemps. Mais nous , on commence à fatiguer. Peut-aussi que notre esprit est un peu ailleurs. On se prépare à partir quand notre regard croise celui de Simon Ferrari des Troublamours. On est content de se rencontrer. On parle de leurs projets. On parle de tout et de rien. On se dit au revoir. On s'éloigne, il nous rattrape : "Vous n'auriez pas du papier à rouler ?". On lui dit qu'on ne fume pas. Moi, jamais. Françoise, depuis fort longtemps. Tant pis !

- Rencontre n°4. On fait quelques pas. On tombe sur "quelqu'un" que nous connaisssons sans pouvoir le situer. Il nous dit qu'il a été l'un de nos étudiants en telle ou telle année. Je ne me rappelle plus. C'est loin. Il est entrain de se rouler une cigarette. Je rappelle Simon. "Quelq'un" lui donne deux feuilles et lui offre du feu. Simon s'éloigne. il va rejoindre sa compagne. On parle encore avec "quelqu'un". C'est sympathique. Et puis on s'éloigne, toujours enveloppé par un air de cumbia. La nuit vient de tomber. On est en période de ramadan ; ça fait du bruit du côté de l'Ousse-des-Bois que l'on longe pour rentrer chez nous.

On est un peu fatigué. Nerveusement. Mais on a fait notre veillée funèbre. Demain sera un autre jour, avec d'autres étapes.

Un mot encore. On trouve des morceaux de Celso Pina sur des vidéos, mais je note aussi une production plus qu'abondante sur Deezer.

http://www.deezer.com/fr/index.php#/search/celso%20pina



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