jeudi 12 juillet - y a pas que l'accordéon... y a aussi des chromos... mais pas seulement
Chaque soir, à Hossegor, on va voir le coucher du soleil. C'est un rituel. L'océan est à trois ou quatre cents mètres de la villa, de l'autre côté de la dune. On arrive quelques minutes avant cet événement, sans doute d'une grande banalité, mais qui nous ravit. Je dois dire que pour ma part je le trouve même émouvant. La disparition du soleil à l'horizon, l'instant du rayon vert garde pour moi tout son mystère et l'émotion qui va avec. Il y a presque un sentiment religieux dans la contemplation de ce phénomène. Parfois, et c'est un peu frustrant, les nuages masquent ce moment ; mais le plus souvent ceux-ci et le soleil se livrent à un jeu de cache-cache plein d'incertitudes. Le soleil nettoie le ciel ; on croit qu'il a partie gagnée ; pas du tout, les nuages se reconstituent et au fur et à mesure deviennent de plus en plus sombres et opaques.
Bref, ce moment est devenu un rituel, d'autant plus que sur le chemin du retour on est chaque soir attaqué par des hordes de hannetons et que Charlotte et Camille font semblant d'être effrayées, ce qui ls justifie de pousser des cris stridents en faisant tourner leurs chaussures au-dessus de leur tête. A côté de ce sentiment quasi religieux que j'évoquais plus haut à l'instant où le principe de vie même de notre terre disparait, j'avoue avoir plaisir à déguster les chromos qui vont avec. Par chromo, j'entends des images aux couleurs saturées représentant des scènes déjà vues une infinité de fois. Le même sentiment que lorsqu'on est surpris d'éprouver du plaisir à contempler une croûte de quelque peintre pompier, façon Millet.
Parmi ces images, celle-ci, par exemple. Deux pêcheurs qui s'affairent à installer leurs lignes. Les travailleurs de la mer. Au fond, on distingue un voilier. Le symbole est complet : travail et loisir. Sauf que les pêcheurs sont là pour leur plaisir, pas pour nourrir leur famille. Bref ! Tout y est tellement convenu, jusqu'au ciel lourd de menaces, que j'ai grand plaisir à faire cette photographie.
Mais j'en ai plus encore à faire celle-là, ci-dessous. Toute présence humaine a disparu. Restent les vagues imperturbables et une ligne impavide, comme une fissure striant l'image et ses lignes parallèles. On dirait un miroir fêlé.
Et puis, tout à coup, je ne saurais dire pourquoi, l'envie me prend de tourner le dos à l'horizon et de regarder la plage vers le sud : Hossegor, Capbreton et ses phares rouge et vert d'entrée du port, au loin Biarritz et les Pyrénées, masse sombre, puis l'Espagne. Je suis alors saisi par ce "tableau" : je pense, forcément, à Nicolas de Stael, et pour la composition et pour les couleurs. J'essaie de garder quelque chose de cette vision dans cette image. A l'avenir, je penserai, systématiquement, quand nous sacrifierons au rituel du coucher du soleil, à me tourner vers la terre
La chasse aux chromos peut réserver bien des surprises et des satisfactions.
Bref, ce moment est devenu un rituel, d'autant plus que sur le chemin du retour on est chaque soir attaqué par des hordes de hannetons et que Charlotte et Camille font semblant d'être effrayées, ce qui ls justifie de pousser des cris stridents en faisant tourner leurs chaussures au-dessus de leur tête. A côté de ce sentiment quasi religieux que j'évoquais plus haut à l'instant où le principe de vie même de notre terre disparait, j'avoue avoir plaisir à déguster les chromos qui vont avec. Par chromo, j'entends des images aux couleurs saturées représentant des scènes déjà vues une infinité de fois. Le même sentiment que lorsqu'on est surpris d'éprouver du plaisir à contempler une croûte de quelque peintre pompier, façon Millet.
Parmi ces images, celle-ci, par exemple. Deux pêcheurs qui s'affairent à installer leurs lignes. Les travailleurs de la mer. Au fond, on distingue un voilier. Le symbole est complet : travail et loisir. Sauf que les pêcheurs sont là pour leur plaisir, pas pour nourrir leur famille. Bref ! Tout y est tellement convenu, jusqu'au ciel lourd de menaces, que j'ai grand plaisir à faire cette photographie.
Mais j'en ai plus encore à faire celle-là, ci-dessous. Toute présence humaine a disparu. Restent les vagues imperturbables et une ligne impavide, comme une fissure striant l'image et ses lignes parallèles. On dirait un miroir fêlé.
Et puis, tout à coup, je ne saurais dire pourquoi, l'envie me prend de tourner le dos à l'horizon et de regarder la plage vers le sud : Hossegor, Capbreton et ses phares rouge et vert d'entrée du port, au loin Biarritz et les Pyrénées, masse sombre, puis l'Espagne. Je suis alors saisi par ce "tableau" : je pense, forcément, à Nicolas de Stael, et pour la composition et pour les couleurs. J'essaie de garder quelque chose de cette vision dans cette image. A l'avenir, je penserai, systématiquement, quand nous sacrifierons au rituel du coucher du soleil, à me tourner vers la terre
La chasse aux chromos peut réserver bien des surprises et des satisfactions.
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