dimanche 20 novembre 2011

lundi 21 novembre - à propos de lusitania.

Je viens d'écouter à deux reprises "Lusitania", premier opus du New Meeting Quartet, et j'ai trouvé cet album très plaisant pour plusieurs raisons. D'abord, sa qualité technique, ce qui n'a pas lieu de nous étonner quand on sait qu'il a été produit par Richard Galliano. En tout cas, les quatre instruments sont clairement identifiables, ce qui peut apparaitre comme un allant-de-soi, mais qui, à l'expérience, n'est pas aussi évident. Cette qualité est d'autant plus appréciable qu'on a affaire à un jazz plutôt intimiste. Pas d'éclats, pas d'excès de virtuosité. Non ! Une ligne claire tracée par le piano, léger et percussif, de Xavier Triviaux. Un dialogue très équilibré entre le piano et l'accordéon, avec le son superbe du Victoria, et la présence profonde de la contrebasse et cristalline de la batterie. Tout en subtilités.

L'album est composé de dix titres, d'une durée d'environ 55 minutes, dont huit compositions originales de X. Triviaux plus un titre de S. Gainsbourg, "La Javanaise" et un autre d'Hermeto Pascoal, "Bebê", deux titres que Richard Galliano affectionne particulièrement. Autant celui-ci est sobre et, disons, classique, autant celui-là donne lieu à une version surprenante, ne serait-ce que par sa durée : 7:01.

Je qualifiais plus haut le jazz du quartet d'intimiste. Le premier et le dernier titres me paraissent assez caractéristiques de cette qualité : "Toute petite valse " pour le 1, "Quiet Song" pour le 10. Jazz moderne, jazz modeste, ce qui ne signifie pas sans ambitions. Un jazz qui suscite la rêverie. Une fausse indolence, en tout cas très maitrisée. Dans le même registre, le titre 3 : "Peace with me". On est loin de l'idéologie de la lutte généralisée et du combat de chacun contre tous, qui fonde l'action du chef de l'Etat depuis bientôt cinq ans. On est loin aussi des violences du rap. Et, du coup, ça repose, ça repose... en paix. Autre chose. Le titre de l'album, qui est aussi le titre 4 : "Lusitania". Un titre qui évoque le Portugal. Quand on le met en relation avec les titres 6, "Maria la bella" (Tania Maria) ou 7, "Dancer Latino" (dans une bodeguita de Buenos-Aires) ou encore "Bebê",  on comprend que le Portugal est ici comme le promontoire de l'Europe regardant l'Amérique latine ou, plus généralement l'Amérique, si l'on inclut le titre 2, "Harlem-Manhattan".

Quoi d'autre ? D'abord que le piano de X. Triviaux m'a souvent fait penser à celui de Jan Lundgren dans "Mare Nostrum" ;  ensuite, que je trouve particulièrement beau le dernier titre, "Quiet Song".  Une mélodie lumineuse où chaque instrument tient sa juste place. Avec, parfois, comme des accents émouvants d'accordina. Magnifique !

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