jeudi 27 novembre - daniel mille ou la juste mesure
Actuellement, j'écoute en boucle et en alternance, deux albums récents de Daniel Mille, à savoir :
- "Barbara-Fairouz", d'une part,
- et, d'autre part, "Cierra Tus Ojos", onze compositions d'Astor Piazzolla.
Daniel Mille fait partie d'une pléiade d'accordéonistes que je place au plus haut : Richard Galliano, Vincent Peirani, David Venitucci, Lionel Suarez, Bruno Maurice, Francis Varis, Gus Viseur, entre autres, etc... etc...
Je les écoute toujours avec un égal plaisir - ce sont mes repères, mes amers - même si ce plaisir n'est pas de même nature chez les uns ou les autres. C'est même parce qu'ils sont si différents que je ne me lasse jamais de les écouter encore et encore. Et si, pour l'heure, je n'ai pas l'intention d'essayer d'analyser à quoi tient le plaisir spécifique d'écouter Daniel Mille en particulier, je peux tenter tout de même, tout en l'écoutant, d'en reconstituer la nature. Me viennent ainsi à l'esprit les éléments suivants :
- une manière très personnelle de tenir la note, juste ce qu'il faut, ni trop longtemps, ni trop peu,
- pas de vibrato racoleur,
- des mélodies non pas simples mais claires, lisibles, immédiatement identifiables, comme une signature,
- pas d'exubérance sonore, pas d'excès de décibels,
- pas d'obsession productiviste par opposition à certains soi-disant virtuoses, qui s'efforcent de jouer toujours plus de notes dans une durée déterminée, jusqu'au tournis ou au vertige.
- Dans le livret de présentation de l'album consacré à Piazzolla, l'auteure du texte introductif, Emmanuelle Honorin, parle, pour qualifier la sélection des œuvres choisies, d'œuvres en "demi-teinte", mais aussi de "milongas alanguies" (oserais-je "milongalanguies ?") préférées aux "véhémences du tango".
J'adhère absolument à ces observations, d'autant plus que, moi-même, dans ce blog, j'ai dit maintes fois mon goût pour les œuvres en demi-teinte. Par opposition à toutes celles qui semblent ne vouloir exister que dans l'excès ou l'expressionnisme. Avec Daniel Mille, rien de trop. Juste ce qu'il faut de virtuosité retenue, de créativité contrôlée et d'émotion délicate pour ne pas dire fragile. Toujours dans les nuances, sans jamais forcer le trait. Demi-teinte, demi-mots. Confidences et chuchotements. S'il y a de l'audace chez Daniel Mille - je pense aux instrumentations des deux albums cités ci-dessus - elle est toujours discrète et comme estompée. Un frémissement tout au plus. Privilégier le dépouillement et masquer l'effort. Chez Daniel Mille, intensité rime avec simplicité.
Une remarque pour terminer. Si l'on parcourt les titres de ses albums, on rencontre "Le funambule", "L'attente", "Après la pluie", "Entre chien et loup", "Sur les quais"... Instants d'équilibres fragiles, lieux de passage, moments d'incertitudes...
Daniel Mille : les incertitudes de la juste mesure...
Nota Bene : Ci-dessous, les liens vers Deezer... Histoire de se faire sa propre idée sur le talent de Daniel Mille.
- "Barbara-Fairouz"
http://www.deezer.com/album/9154353
"Cierra Tus Ojos"
http://www.deezer.com/artist/80506
- "Barbara-Fairouz", d'une part,
- et, d'autre part, "Cierra Tus Ojos", onze compositions d'Astor Piazzolla.
Daniel Mille fait partie d'une pléiade d'accordéonistes que je place au plus haut : Richard Galliano, Vincent Peirani, David Venitucci, Lionel Suarez, Bruno Maurice, Francis Varis, Gus Viseur, entre autres, etc... etc...
Je les écoute toujours avec un égal plaisir - ce sont mes repères, mes amers - même si ce plaisir n'est pas de même nature chez les uns ou les autres. C'est même parce qu'ils sont si différents que je ne me lasse jamais de les écouter encore et encore. Et si, pour l'heure, je n'ai pas l'intention d'essayer d'analyser à quoi tient le plaisir spécifique d'écouter Daniel Mille en particulier, je peux tenter tout de même, tout en l'écoutant, d'en reconstituer la nature. Me viennent ainsi à l'esprit les éléments suivants :
- une manière très personnelle de tenir la note, juste ce qu'il faut, ni trop longtemps, ni trop peu,
- pas de vibrato racoleur,
- des mélodies non pas simples mais claires, lisibles, immédiatement identifiables, comme une signature,
- pas d'exubérance sonore, pas d'excès de décibels,
- pas d'obsession productiviste par opposition à certains soi-disant virtuoses, qui s'efforcent de jouer toujours plus de notes dans une durée déterminée, jusqu'au tournis ou au vertige.
- Dans le livret de présentation de l'album consacré à Piazzolla, l'auteure du texte introductif, Emmanuelle Honorin, parle, pour qualifier la sélection des œuvres choisies, d'œuvres en "demi-teinte", mais aussi de "milongas alanguies" (oserais-je "milongalanguies ?") préférées aux "véhémences du tango".
J'adhère absolument à ces observations, d'autant plus que, moi-même, dans ce blog, j'ai dit maintes fois mon goût pour les œuvres en demi-teinte. Par opposition à toutes celles qui semblent ne vouloir exister que dans l'excès ou l'expressionnisme. Avec Daniel Mille, rien de trop. Juste ce qu'il faut de virtuosité retenue, de créativité contrôlée et d'émotion délicate pour ne pas dire fragile. Toujours dans les nuances, sans jamais forcer le trait. Demi-teinte, demi-mots. Confidences et chuchotements. S'il y a de l'audace chez Daniel Mille - je pense aux instrumentations des deux albums cités ci-dessus - elle est toujours discrète et comme estompée. Un frémissement tout au plus. Privilégier le dépouillement et masquer l'effort. Chez Daniel Mille, intensité rime avec simplicité.
Une remarque pour terminer. Si l'on parcourt les titres de ses albums, on rencontre "Le funambule", "L'attente", "Après la pluie", "Entre chien et loup", "Sur les quais"... Instants d'équilibres fragiles, lieux de passage, moments d'incertitudes...
Daniel Mille : les incertitudes de la juste mesure...
Nota Bene : Ci-dessous, les liens vers Deezer... Histoire de se faire sa propre idée sur le talent de Daniel Mille.
- "Barbara-Fairouz"
http://www.deezer.com/album/9154353
"Cierra Tus Ojos"
http://www.deezer.com/artist/80506
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