mardi 17 juin 2014

mardi 17 juin - arnaud méthivier, nano : "accordéologie"

On avait découvert Nano, Arnaud Méthivier, en solo au festival de Trentels. C'était en 2006 ou 2007.  Sa musique nous avait intrigués. Son étrangeté nous avait intéressés et, depuis, nous essayons de suivre son parcours à travers certains de ses disques : "L'autre côté du vent", "L'écorce", "Arnotto, The Cyclop I", "Arnottodrom". C'est pourquoi, dés que nous avons eu connaissance de la sortie prochaine de son dernier opus :"Accordéologie", nous l'avons commandé  à l'Equipe Tudelle, qui le distribue.

Dimanche soir, à notre retour de Toulouse, l'enveloppe était là, qui nous attendait. On n'a pas tardé pour l'écouter. Encore et toujours étrange musique ! Deux mots me viennent à l'esprit, qui se renforcent au fur et à mesure des écoutes. "Polyphonie" et "obsession". La notion de polyphonie correspond pour moi aux sons multiples et complexes que Nano tire de son accordéon. Plus exactement, devrais-je dire, du soufflet de son instrument. Je note d'ailleurs que l'illustration de couverture met en avant le soufflet plus que les claviers, dont un seul est représenté ici. Quant à l'obsession, elle signe pour moi l'œuvre authentique. Pas d'artiste, pas de créateur qui ne soit défini par son obsession, par cette sorte de vérité qui l'obsède, dont il s'approche sans cesse sans l'atteindre jamais et qu'il s'efforce de nous transmettre avec obstination.

De ce point de vue, Nano est un authentique créateur de musique, créateur de sons, dont le parcours est marqué par une formidable continuité. Continuité d'album en album ; continuité entre les titres de ce dernier album et donc une unité qui force l'admiration.

En fait, pour dire le fond de ma pensée, je dirais que ce type, Nano, est fou. Pour moi, c'est évidemment une qualité : c'est dire qu'il nous introduit à un monde, qui est le sien, en tout cas qui n'est pas commun, et avec son instrument il essaie de nous faire partager ses visions d'un autre monde.

Son monde, je le perçois comme une construction de masses sonores qui se forment peu à peu et qui finissent par nous envelopper : comme une sphère translucide qui se déploie autour de l'auditeur. Ces masses sonores, dont les réverbérations contribuent à installer cette impression de monde enveloppant, sont à proprement parler inouïes. C'est en ce sens que je dis que Nanou est fou, fou de musique. Opus après opus, un ensemble prend forme. On peut alors à bon droit parler d'opera qui contribuent ainsi, par leur succession, à créer à une œuvre. Qui n'est pas terminée. Plus j'écoute les onze titres de cet album, plus la notion d'œuvre s'impose à moi et, en ce qui concerne précisément "Accordéologie", je fais le rapprochement avec les moments d'une sorte de messe païenne. Mystique, mais sans religiosité. Juste le sens d'un autre monde, au-delà du monde ordinaire. En tout cas, il y a, dans ce dernier album, quelque chose d'envoûtant ou peut-être d'hypnotique.


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